donnez-leur vous-mêmes à manger

Élim : un centre d’accueil pour enfants

Une école du dimanche ordinaire

« Comment conduire un enfant sur le bon chemin de la vie ? » Pendant des années, cette question n’a laissé aucun répit à Vassili Cosovan, un habitant de Singereï, une ville de Moldavie.

Tout avait commencé par une école du dimanche ordinaire dans l’église dirigée par Vassili Cosovan. Les enfants aimaient écouter les histoires bibliques, bricolaient et jouaient avec leurs camarades. Ainsi le nombre de visiteurs augmenta d’année en année. À cette époque, d’autres orphelins et demi-orphelins issus de familles socialement défavorisées ont commencé à fréquenter les rencontres d’enfants. Cette famille avait une vive conscience que l’église était spirituellement responsable du sort de ces enfants et adolescents.

Puis, après la mort tragique de ses deux frères biologiques à la fin des années 1980, Vassili et son épouse Dina ont pris en charge les besoins physiques et spirituels de leurs neveux et nièces.

Ainsi le nombre d’enfants n’a cessé d’augmenter et les locaux de l’église sont devenus trop étroits.

Une aide venue d’Allemagne et de France

C’est alors que Vassili a eu l’idée de fonder une crèche chrétienne pour enfants. Dans un premier temps, il a loué le local d’un jardin d’enfants, mais bien vite celui-ci fut trop petit, car chaque dimanche il y avait plus de soixante-dix enfants.

Il a alors décidé de créer son propre accueil de jour. Avec l’aide financière de chrétiens d’Allemagne et de France on a pu construire un bâtiment sur un terrain spacieux. Grâce au soutien de la mission FriedensBote, ce travail béni a pu se poursuivre jusqu’à ce jour.

C’est bien plus qu’un simple repas

Quelques frères et sœurs de l’église locale se sont chargés de préparer des déjeuners le dimanche, car la plupart des enfants arrivent affamés aux cultes. “ÉLIM” est devenu pour eux une oasis et le seul endroit où ils pouvaient manger à leur faim.

La communauté ne se contente pas d’assurer aux enfants un déjeuner le dimanche, elle les habille aussi avec des vêtements venus d’Allemagne par les transports de biens humanitaires. Pendant ces rencontres les enfants découvrent l’amour et la fidélité de Dieu, bien que beaucoup d’entre eux soient abandonnés par leurs proches, leurs parents et leur famille.

Les “orphelins sociaux” dans une impasse toujours plus grande

Dans bien des familles les crises de ces deux dernières décennies ont encore aggravé les difficultés existantes. Dans leur désarroi certains parents noient leur détresse dans l’alcool et les enfants grandissent principalement “dans la rue”.

Depuis les années 1990, le nombre de ce que l’on appelle les “orphelins sociaux” augmente fortement. Il s’agit d’enfants qui ont certes des parents, mais que ceux-ci ont abandonnés, parce qu’ils sont à l’étranger comme travailleurs immigrés. Après l’effondrement de l’Union soviétique et l’ouverture des frontières, faute de travail sur place[1], beaucoup de gens ont tenté de gagner leur vie à l’étranger, laissant leurs enfants à la garde de leurs grands-parents et de parents éloignés. Avec le temps, bien des couples et des familles se sont séparés. Les parents ont trouvé de nouveaux partenaires à l’étranger et les enfants ont été livrés à eux-mêmes. On vit ainsi apparaître de plus en plus d’enfants des rues, toujours affamés et mal vêtus.

Un service ininterrompu parmi les enfants

Il y eut beaucoup de difficultés, ainsi que des attaques morales et spirituelles, mais le Seigneur Jésus a merveilleusement aidé à garder ce travail en fonction. Chaque fois qu’il y eut plus d’enfants que de nourriture prévue, il se trouva toujours quelqu’un pour donner des vivres afin d’assurer les repas ou pour faire le plein de carburant des véhicules utilisés pour rassembler les enfants aux cultes. Il y eut surtout chaque fois de nombreux chrétiens soutenant cet important service par leurs prières, aussi a-t-il pu se poursuivre sans interruption depuis plus de 30 ans.

En toute saison et par tous les temps les enfants sont là, très tôt, aux arrêts de bus et attendent impatiemment qu’on vienne les chercher. C’est ainsi que chaque dimanche on collecte entre 350 et 400 enfants dans 19 villages voisins et trois bus  (photo 4) les amènent au culte pour enfants. Ils reçoivent d’abord un petit en-cas, puis vient le culte et ensuite on leur sert un autre repas, avant de les ramener chez eux (photo 2).

Croissance de l’église grâce aux cultes pour enfants

Au fil du temps, les grands-parents et d’autres membres de la famille se sont mis à assister, eux aussi, aux services religieux. Ainsi le nombre de chrétiens a sensiblement augmenté suite aux cultes pour enfants. En raison de la pandémie, soit les rencontres étaient interdites, soit on pouvait accueillir au maximum 50 enfants. Pendant cette période Vassili et son équipe ont maintenu le contact avec eux en leur rendant visite à domicile et en aidant les familles avec des colis de vivres.

Au printemps 2021, le travail a pu reprendre selon la méthode qui avait fait ses preuves avant le coronavirus. Bien qu’un tel nombre d’enfants entraîne un niveau de bruit très élevé lors de leur culte, il est étonnant de voir à quel point ils retiennent bien les leçons bibliques. Ils apprennent des versets par cœur et aiment chanter des cantiques. C’est ainsi qu’est déposée dans leur cœur la précieuse semence qui peut leur tracer le chemin de la vie éternelle.

L’argent ne résout pas les problèmes de cœur

« Nous ne nous occupons pas seulement des enfants, mais aussi de leurs parents », précise Vassili. « Nous rendons ainsi visite à des familles qui se trouvent dans une situation particulièrement difficile en raison de l’alcoolisme et autres vices qui asservissent des parents. Dans ces cas, l’argent seul ne suffit pas à résoudre les problèmes. C’est seulement quand les cœurs changent que la situation peut être transformée ! »

D’abord orphelin puis ancien d’église

Au cours des trois dernières décennies du service d’ÉLIM, de nombreux orphelins venus à la foi en Jésus-Christ se sont fait baptiser et ont rejoint des églises. Aujourd’hui, certains d’entre eux sont même devenus anciens d’église ou diacres et exercent un ministère béni.

L’activité d’Élim ne se limite pas aux cultes du dimanche et à la fourniture de repas et de vêtements aux enfants. La maison d’accueil soutient ceux qui souhaitent apprendre un métier. En grandissant, un tel apprentissage leur permettra de se nourrir eux-mêmes et de nourrir leur future famille. Nous prions pour qu’ils poursuivent leur relation avec Dieu, où qu’ils aillent dans leur vie.

Colonies d’enfants : l’occasion de découvrir Jésus

Pendant l’été, Vassili et son équipe organisent une colonie de vacances. Pour les bénéficiaires c’est un événement joyeux dans leur vie. Ils peuvent régulièrement manger à leur faim, jouer et passer du temps dans une ambiance chrétienne. L’intégralité des coûts du centre ne peut être couverte que grâce aux dons des chrétiens d’Europe, car la plupart des parents ne peuvent pas même financer des loisirs les plus modestes à leurs enfants.

FriedensBote/MdlP soutient ce projet et prend en charge les frais pour les enfants issus des familles défavorisées. Malgré cela, tous les parents ne permettent pas à leurs enfants d’en bénéficier car, en été, ceux-ci sont souvent obligés de travailler, soit pour s’occuper des animaux domestiques, et de la récolte dans les champs ou pour ramasser des cynorhodons (baies de l’églantier) et des noix. Les parents ont besoin de leur aide pour survivre durant cette époque difficile en Moldavie. Mais, aujourd’hui comme il y a 30 ans, le cœur des enfants reste ouvert à la Parole de Dieu.

Un camp de pionniers va-t-il devenir un centre de loisirs chrétien ?

Comme il devient de plus en plus difficile de trouver à louer un terrain adapté pour les colonies, Vassili prévoit de construire un camp chrétien d’activités grâce auquel il sera possible de proposer des vacances à un bien plus grand nombre d’enfants et de jeunes. Il y a dans le voisinage un ancien camp de pionniers, de l’époque soviétique. Là, les enfants recevaient à l’époque une éducation communiste et anti-chrétienne.

Ce terrain abandonné est à présent à vendre et permettrait d’étendre les services d’ÉLIM et d’inviter un nombre encore plus important d’enfants de Singereï et des villages environnants, en y organisant plusieurs camps d’évangélisation par an. On offrirait ainsi aux enfants non seulement la possibilité de se détendre physiquement, mais d’entendre au moins plusieurs jours de suite la Parole de Dieu, entourés de l’amour des animateurs et des responsables de groupe. Merci de prier avec nous, chers amis de la mission, pour que ce projet puisse se réaliser !

Merci pour votre soutien !

Nous remercions tous ceux qui soutiennent le service du centre d’accueil pour enfants ÉLIM, que ce soit par la prière ou par des dons. Merci de continuer aussi à prier pour le travail de Vassili et Dina auprès des enfants qui vivent dans des circonstances très diverses, souvent précaires.

Notre souhait est que le plus grand nombre possible d’enfants apprenne à connaître le Seigneur Jésus et devienne ses messagers dans ce monde.

Andreas Kufeld/FriedensBote

 


[1] Aujourd’hui, ii y a du travail, mais les salaires sont tellement bas que plus la moitié de la population active a dû s’exiler pour pourvoir aux besoins de leurs familles. Salaires bas, payés au bon vouloir du patron, et une immense corruption qui touche toute la société. Ex. : En août 2019, une sœur qui nous attendait à l’aéroport a reçu son salaire de septembre 2018…