donnez-leur vous-mêmes à manger

Fête de la Bible en zone de guerre (Ukraine)

Sergueï S. en évangélisation de rue dans le village de Nemchenkovo

Dieu ouvre des portes

En cette période de restrictions dues au Coronavirus, les actions d’évangélisation sont rendues difficiles par les mesures de confinement. C’est particulièrement vrai pour les missions qui nécessitent de traverser des frontières. Mais parce que c’est Dieu qui ouvre les portes, l’évangéliste Sergueï S. a pu se rendre dans l’Est ukrainien du 20 au 27 septembre 2020.

Il a pu mener l’opération "De cœur à cœur" avec le soutien de la FriedensBote/Messager de la Paix, et ainsi apporter de l’aide à de nombreuses familles et veuves dans le besoin.

Sergueï nous parle des résultats et des fruits des actions réalisées :

Évangélisation – De cœur à cœur

J’avais prévu de rester encore quelques temps à Ilovaïsk, dans l’est de l’Ukraine, quand j’ai appris que les frontières allaient à nouveau être complétement fermées. Ce qui signifiait ne plus pouvoir repartir du tout, comme on en avait déjà connu le cas au printemps, au début de la pandémie. Il fallait donc se hâter, mais le Seigneur Jésus a merveilleusement conduit toutes choses.

Sergueï prêt pour aller au secours des nécessiteux

Notre intervention avait plusieurs objectifs.

La Mission avait mis des moyens à notre disposition pour les actions "De cœur à cœur" et "Chaleur". Dès notre arrivée à Ilovaïsk, nous avons acheté des denrées alimentaires et du bois de chauffage pour mettre en place notre programme.

150 colis alimentaires ont pu être préparés pour le projet "De cœur à cœur".
Sept familles de l’église nous ont prêté main forte et chacune d’entre elles a distribué 5 à 10 colis à des familles non-croyantes dans le besoin.
Cela nous a permis de visiter nombre d’incroyants en une semaine et de leur partager l’Évangile. Par nos visites, ils ont pu recevoir non seulement des paroles de consolation et d’encouragement, mais également une aide pratique et de la compassion.
Ils ont alors ouvert leur cœur et pris le temps d’écouter le témoignage rendu à Jésus-Christ.

Invitation à une fête inconnue

Au moment de partir, nous les avons invités à la Fête de la Bible qui a lieu à l’église. N’ayant jamais entendu parler d’un tel événement, ils demandaient : « Qu’est-ce donc, cette Fête de la Bible ? »

Pour toute réponse, nous leur avons dit : « Venez voir ! » Curieux, la plupart nous ont promis qu’ils viendraient. Nous avons alors prié pour qu’ils tiennent leur promesse.

En attendant, nous avons visité plusieurs villages des environs, où nous avons distribué des colis alimentaires et évangélisé directement dans les rues.

À Nemtchenkovo, en particulier, les habitants se montrèrent très ouverts à l’Évangile. Une trentaine de personnes étaient présentes quand nous avons présenté l’Évangile dans la rue, avant de distribuer 25 colis alimentaires.

Une Fête de la Bible au milieu des troubles de la guerre

Écoute attentive à la fête de la Bible
Malgré la guerre des groupes de prière se constituent

La Fête de la Bible rassembla une centaine de personnes dans les locaux de l’église.

Nous avons amené 15 personnes du village de Nemtchenkovo, où nous nous étions rendus à plusieurs reprises avant la fête.

Notre désir était de permettre à ces personnes, qui avaient appris à nous faire confiance, d’expérimenter la communion dans la maison de Dieu.

Notre prière, c’est qu’ils mettent leur foi dans le Seigneur Jésus et qu’un groupe de partage biblique se crée dans le village.

Nous avons organisé cette Fête de la Bible de la façon la plus festive possible. Beaucoup n’ayant pas assez à manger, les sandwiches et le thé distribués furent reçus avec beaucoup de joie

 

Apporte l’Évangile à ton voisin !

Lors du culte, nous avons expliqué comment la Bible change la vie de ceux qui l’acceptent. Nous avons pu donner quatre prédications assez brèves et plusieurs témoignages. Nous espérons que ceux qui sont repartis avec une Bible l’ouvrent une fois rentrés chez eux, et se mettent à la lire.

Les enfants de l'est de l'Ukraine sont heureux de recevoir le Nouveau Testament et un paquet de biscuits «Bonjour».

À la fin de la réunion, nous avons invité les visiteurs à prendre un évangile de Marc et un paquet de biscuits au chocolat de la marque "Bonjour" et de les offrir le jour même – le 27 septembre – à la personne que Dieu mettrait sur leur chemin. L’idée plut à tout le monde. Quasiment tous les participants prirent un évangile pour l’offrir à leur prochain. C’est cela, l’évangélisation de cœur à cœur !

300 évangiles selon Marc et 100 paquets de biscuits furent distribués par ce biais. Plusieurs personnes nous ont appelés suite à cela et nous ont remerciés avec joie. Ils n’avaient encore jamais vu quelque chose de ce genre dans leur région – et encore moins depuis le début de la guerre en Ukraine de l’Est.

Les premiers fruits des animations pour enfants

Nous avons été très encouragés de voir que les activités pour les enfants portent déjà du fruit, malgré toutes les difficultés de mise en place dues à la pandémie.

À la suite des camps, plusieurs enfants ont commencé à se rendre régulièrement aux clubs d’enfants et aux réunions de l’église. Comme ils viennent de familles non-croyantes, ils font face à une certaine résistance de la part de leurs parents. Ils ont malgré tout participé à la Fête de la Bible et en sont repartis avec de la littérature pour leurs parents.

Des veuves ont besoin de bois de chauffage

Sergueï S. charge du bois de chauffage avec un autre chrétien pour aider les veuves.
Sergueï S. charge le charbon de chauffage pour la distribution aux veuves et aux personnes dans le besoin

Grâce à l’aide de la mission, dans le cadre du projet "Chaleur", nous avons pu fournir du charbon à cinq familles et du bois de chauffage à dix veuves. Nous avons pu soutenir ainsi des veuves qui n’avaient encore jamais reçu une telle aide.

Reconnais ta foi !

Le fruit le plus important de notre service qui m’a apporté une grande joie, c’est le baptême de trois personnes pour lesquelles nous avions beaucoup prié.

Dans le passé, j’avais déjà rencontré le couple de Konstantin et Alla à Ilovaïsk. En 2019, nous avions tenu un culte familial auquel ce couple avait également participé. Je me suis aperçu que Konstantin, assis à table, pleurait à chaudes larmes. Sa femme Alla m’a interpellé : « Sergueï, peux-tu venir s’il te plaît, nous ne savons pas comment faire. ».

 « Qu’est-ce qui se passe ? » ai-je demandé. « Pourquoi Konstantin pleure-t-il ? » Elle m’a répondu : « Nous voulons demander à Dieu de nous pardonner nos péchés, mais nous ne savons pas comment prier. Le poids de nos péchés est tellement lourd à porter ! » Nous avons alors prié ensemble, et ils se sont remis à pleurer – mais de joie cette fois-ci, car ils avaient enfin trouvé la paix.

À partir de ce moment, ils ont régulièrement participé au culte, mais sans parvenir à se décider à faire le pas de foi suivant : reconnaître publiquement, par le baptême, qu’ils sont morts au péché et suivent à présent le Seigneur Jésus.

Dieu éduque Ses enfants

Je leur rendais visite chaque fois que je passais par Ilovaïsk. Nous leur apportions des colis alimentaires et du bois de chauffage, ainsi que des semences, et nous parlions beaucoup de Dieu. Au printemps dernier, ils nous ont fait part d’une triste nouvelle : un cancer avait été détecté chez Alla, mais leurs moyens financiers ne leur permettaient pas de payer le traitement et la prise en charge à l’hôpital. Nous en avons parlé à des chrétiens et avons pu rassembler la somme nécessaire au traitement.

Après ce traitement, Konstantin et Alla avaient tellement changé qu’on aurait dit des personnes différentes. À présent, ils sont constamment à l’église. Bien qu’ils soient faibles et que leur santé soit fragile, ils servent avec dévouement : ils assurent le nettoyage des locaux et leur mise en ordre. Clairement, ils revivent. Leurs visages aussi ont changé, on y voit maintenant la joie de vivre. Konstantin et Alla ont pris la décision de faire le pas suivant et de recevoir le baptême dans le nom de Jésus-Christ.

Alla à gauche et Konstantin au premier plan, avec Vladimir Christytch le troisième baptisé, sa barbe blanche lui vaut le surnom de "Jean le Baptiseur"

Jean le Baptiseur se fait baptiser

Vladimir Christytch est la troisième personne à être baptisée. Sa barbe blanche lui vaut de se faire appeler "Jean le Baptiseur". Il vient d’une famille de molocans. Le terme "molocan" vient de l’habitude de cette communauté de boire du lait (moloko en russe) les jours de jeûne. Ils se considèrent comme la communauté chrétienne la plus proche des premiers chrétiens car ils basent leurs règles de vie uniquement sur la Bible ; même si pour certains il ne s’agit plus que d’une tradition.

À l’origine, ils se séparèrent de l’Église orthodoxe russe et de beaucoup de traditions religieuses comme le culte des icônes et différentes cérémonies. Du point de vue orthodoxe, ils se rapprochent plutôt des protestants. Il n’est donc pas étonnant qu’ils se convertissent quand ils entendent clairement l’Évangile.

Le premier à confesser Christ au village

Vladimir vit à Nemtchenkovo. C’est un homme très bon. Un jour, il a dépecé un taureau pour le distribuer aux pauvres autour de lui. Depuis que nous nous sommes rendus à Nemtchenkovo, Vladimir a participé à tous les cultes et il aime chanter des cantiques avec nous.

Cela fait maintenant de nombreuses années que nous nous rendons dans ce village, et tous les habitants nous connaissent. Vladimir a été le premier à demander le baptême

C’est pour nous une grande joie de voir que Dieu bâtit son Église. Même si nos missions sont parfois difficiles et dangereuses, nous pouvons voir que notre service n’est pas vain : Dieu nous en fait voir le fruit. Cela fortifie notre foi, compense tous les coûts et nous fait mesurer que tous les stress et soucis en valent la peine. (Ndlr : c’est nous qui soulignons)

Des défis dans la vie et dans le service

Actuellement, il est impossible de se rendre à Ilovaïsk directement depuis l’Ukraine, car tous les postes-frontières sont fermés. Le seul moyen d’y parvenir est d’emprunter un itinéraire de 1500 km passant par la Russie.

Mes anciens voisins, souhaitant quitter la zone occupée, m’ont demandé de les ramener en Ukraine, mais ils n’arrivent pas à obtenir d’autorisation de sortie n’ayant pas de passeport. Ils ont fait des courriers, déposé des formulaires, et ne reçoivent aucune réponse. En zone occupée, il n’y a pratiquement pas de travail et les gens ne voient plus comment joindre les deux bouts.

Le seul moyen de survivre est de cultiver des légumes, mais quand la récolte est mauvaise, cela ne suffit plus. Avant la pandémie de coronavirus on trouvait encore un peu de travail ici ou là, mais depuis le confinement, tout est au point mort.

J’avais été en mesure de ramener mon petit frère et mes parents quand les frontières étaient encore ouvertes. Maintenant nous prions pour qu’ils obtiennent un passeport, sans quoi ils ne pourront pas revenir. Mon plus jeune frère a 16 ans, il va habiter avec nous et faire son année de seconde. Mes parents comptent retourner à Ilovaïsk dès que possible. Tant qu’il y a encore des chrétiens dans la ville, ils voudraient y servir le Seigneur Jésus auprès d’eux.

En ce qui nous concerne, notre service à Ilovaïsk se poursuit. Des personnes se tournent vers Christ et participent aux cultes, même si chacun y cherche aussi quelque chose pour soi, qui de la nourriture, qui des vêtements, ou simplement se réchauffer un peu. Mais Dieu travaille dans les cœurs et les transforme par Sa Parole !

Avec l’âge la vie devient très difficile
«Veuves dans le besoin» est un projet de plus en plus nécessaire.
Aide aussi aux mamans seules soutiens de famille

Et pour la suite ?

Nous prévoyons une nouvelle intervention en Ukraine de l’Est au mois de décembre pour une opération Noël.

Nous prions et nous préparons pour ce projet.
[Note du traducteur : cet article a été rédigé en décembre 2020]

C’est grâce à vous que ce service est possible.

Je remercie la FriedensBote/Messager de la Paix et tous les amis de la mission, car c’est vous qui rendez notre service possible !

Que le Seigneur Jésus vous bénisse !

 

 

Sergueï S. et Elena Gula / Ukraine