donnez-leur vous-mêmes à manger

RENCONTRE À L'OCCASION DU DÉPART POUR LA GLOIRE CÉLESTE
du pasteur Frédéric Martin BUHLER
Jeudi, le 13 décembre 2007, à 14h30

"Le salaire du péché, c'est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur."
Romains 6.23

Bien chers amis,
« Dieu a manifesté sa miséricorde en rappelant à lui un pécheur sauvé par la grâce de Jésus-Christ en la personne de notre compagnon de vie et de travail

Frédéric Martin BUHLER

appelé à un meilleur service par sa libération des contraintes et des faiblesses humaines, à l’âge de 93 ans »*, le 10 décembre 2007, à 22h.
Toute notre reconnaissance va à Dieu pour le don qu’Il nous a fait en la personne de son fidèle serviteur  qui a été pour nous un exemple hautement digne parmi la cohorte des rachetés de Jésus-Christ.
Un service de reconnaissance a eu lieu, le jeudi 13 décembre 2007 à la “La Maison de l’Évangile”, à Morschwiller-le-Bas.
Soyez tous, chers amis en Christ, salués dans la communion de notre Maître et Sauveur.
  “Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur ! Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent.” Apocalypse 14.13
Le Centre de Recherche, d’Information et d’Entraide CRIE – BP 82121 F-68060 MULHOUSE CEDEX 2 – lecrie@online.fr

Exposé du combat de la foi et pour la foi du pasteur Frédéric Martin BUHLER, par M. Eric Ropp, engagé dans le travail du CRIE et dans la publication de la revue 'La Bonne Nouvelle', avec interventions de :
M. Louis Pelzer, directeur de la mission "Le Messager de la Paix", pour la France
M. Robert Gönner, du comité directeur de la mission FRIEDENSBOTE (Le Messager de la Paix, branche-mère allemande)

"Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur !
Oui, dit l'Esprit, afin qu'ils se reposent de leurs travaux, car leurs oeuvres les suivent."
Apocalypse 14.13

Dans ses dernières volontés, M. Buhler a exprimé son désir, je cite : « qu'il soit fait le moins possible allusion à ma personne, sauf pour dire ce que le Seigneur à fait pour moi sur la base du texte de Romains 6.23. »
Nous voyons là l'opinion qu'il avait de lui-même. Cette opinion, il l'exprime clairement dans le faire-part de décès qu'il a lui-même rédigé : « Dieu a manifesté sa miséricorde en rappelant à lui un pécheur sauvé par la grâce de Jésus-Christ. » "Pécheur", c'est ce que nous sommes tous ! Mais être sauvé est une autre affaire. M. Buhler savait comment il pouvait être sauvé des conséquences terribles de ses péchés. Il savait que SEUL le don que Dieu nous a fait en envoyant Son Fils bien-aimé sur cette terre afin de venir y expier ces péchés sur la croix dressée sur le mont Golgotha, nous assure un salut complet et parfait.
C'est pourquoi, il tenait tant à ce que nous parlions, non pas de lui-même, mais de CELUI qui a donné sa vie pour lui. Nous faisons bien, quant à nous, de nous inspirer pleinement de cet exemple de foi ! Quant à tout ce que nous sommes conduits à dire sur la vie de M. Buhler cet après-midi, ce n'est que le résultat de la pure grâce que Dieu a accordée à son serviteur, oh ! combien imparfait, mais aussi combien confiant en cette grâce de Dieu et fidèle envers Celui qui s'est sacrifié pour l'arracher à l'enfer.
Alors, avec ces réserves, nous pouvons considérer quelques aspects de sa vie, une vie riche en paroles et en action.
M. Buhler est né le 4 juillet 1914, à Sainte Marie aux Mines. Durant les quatre premières années de sa vie,il n'a pas beaucoup connu son père, mobilisé sur le front russe. Dès la fin de ses études secondaires, sanctionnées par le baccalauréat, il entreprend des études pastorales durant quatre années (suivies d'une année de députation en Amérique du Nord pour faire connaître l'œuvre baptiste francophone) au séminaire baptiste de Toronto. Là, il a été marqué à vie par le directeur du séminaire, le Dr Shields, une très forte personnalité d'outre-atlantique - il a été appelé "le Spurgeon canadien". En effet, celui-ci comptait parmi les quelques-uns qui ont compris combien était importante la bataille contre le libéralisme et contre l'œcuménisme, pour des vérités fondamentales de la Bible, Parole de Dieu.
Toute sa vie durant, M. Buhler mènera un combat actif et difficile contre ces virus dévastateurs qui s'attaquent à la foi biblique. C'est ainsi, qu'entre autres, il a rédigé plusieurs textes dans ce sens, dont : 'Le scandale de nos divisions et la culpabilité de nos alliances', 'Communion et collaboration interconfessionnelles' et, en collaboration avec M.Fruhauf, 'Dangers qui guettent les chrétiens évangéliques'.
Pendant longtemps, il a cultivé des relations internationales en participant à des conférences internationales, parfois mondiales, entre-autres avec le Dr McIntire, président fondateur du Concile International des Églises Chrétiennes (ICCC), lui-même en étant l'un des co-fondateurs.
L'épanouissement de l'église locale a été l'un de ses grands sujets de préoccupation. C'est ainsi qu'il a écrit le livre de 240 pages : 'L'église locale', dont la deuxième édition est épuisée depuis quelques années. Il avait un grand souci pour la formation biblique des membres de son église comme de celle de l'association d'églises dont il a été le président durant de longues années. Localement, il a su s'entourer d'un collège d'anciens, au sein duquel il se considérait ancien parmi les autres anciens, qu'ils soient comme on dit, à plein temps ou non. Dans son action pour la formation du peuple de Dieu il a développé la pratique de cours de formation locaux et régionaux. Sous son impulsion et fortement épaulé par ses collaborateurs, dont M. Etienne Huser (ici présent), sont nées les églises de Colmar, Munster, Saint-Louis et Sélestat, menant une résistance acharnée contre les autorités régionales dont certains représentants voulaient s'opposer à l'application stricte du droit local.
Malheureusement, ses positions fermes et parfois intransigeantes dans des questions doctrinales, de discipline d'église, de collaboration inter-ecclésiale etc., notamment dans la question fondamentale de l'origine de l'univers et de ce qui l'habite, ont rencontré, au fil des ans, une opposition croissante au sein de sa propre église, au point qu'il a été conduit jusqu'à donner sa démission comme membre de l'église dont il a été le pasteur durant 43 ans. Tout cela s'est passé sans ressentiments de sa part, mais avec beaucoup de souffrances, le plus souvent restées secrètes.
En 1943, il avait épousé Mlle Marthe Lamouroux de l'église baptiste de Nîmes, où il s'était installé après sa démobilisation de l'armée française. De leur union est née Hélène, leur enfant unique. Malheureusement, dirions-nous, cette enfant est restée handicapée physique et mentale jusqu'à sa mort à l'âge de 21 ans. Elle n'a apparemment jamais su prononcer d'autres mots que papa et maman. Son épouse est décédée en 1975, à l'âge de 65 ans. C'était une très grande perte pour cet homme discret, en particulier pour ce qui le concernait personnellement. Contrairement à la réputation que certains lui ont fait pour son intransigeance dans les questions fondamentales, M. Buhler était un homme d'une très grande délicatesse et sensibilité.
En marge de son ministère pastoral, M. Buhler s'est longtemps préoccupé de la question du baptême biblique. Pendant une trentaine d'années, il s'est intéressé à l'archéologie paléochrétienne, c'est à dire à l'histoire de l'art du début du christianisme. Il a participé à des colloques archéologiques et fait des recherches lui-même. Il aimait rappeler, non sans malice, les paroles de M.Bonner, un archéologue réputé, à propos de découvertes faites sous la cathédrale de Genève, il y a bien des années : « Ce qui a été découvert ici apporte beaucoup d'eau à votre moulin ! » On comprend la portée de ces paroles lorsqu'on pense à la grande quantité d'eau nécessaire pour la pratique du baptême biblique ! Je vous signale, en passant, que le CRIE (Centre de Recherches, d'information et d'Entraide, dont il est l'initiateur) vous offre - donc à titre gratuit - un exemplaire de son autre livre intitulé : 'Le baptême, aspects archéologiques, historiques et biblique'.
Nous pourrions encore évoquer de nombreux aspects de son riche ministère, mais le temps nous en manque. Cependant, il y a un domaine que nous ne pouvons pas passer sous silence : celui de son engagement, dès la première heure pour les frères persécutés derrière le "rideau de fer". Très rapidement après sa fondation à la fin des années 70, il a eu des contacts avec la mission allemande Friedenstimme, puis la branche Friedensbote qui en est issue, mission fondée par des frères bannis ou émigrés de l'ex Union Soviétique. Il s'est dépensé, parfois sans compter, pour organiser le soutien spirituel et matériel des chrétiens dans le Goulag et de leurs familles exposées au dénuement.
Nous avons aujourd'hui parmi nous, l'un des responsables de la mission : M. Robert Gönner. Nous allons lui donner l'occasion de nous dire, en quelques mots, comment la mission a entretenu ses relations avec M. Buhler.
Robert Gönner :
Parmi les personnes qui ont eu une grande signification dans ma vie appartient aussi le frère Buhler. Avec reconnaissance, j'ai appris, par lui, la fidélité envers Christ, envers l'Eglise et envers l'Ecriture Sainte. En 1982, il m'a écrit une lettre. Ne nous étions jamais rencontrés auparavant. Il voulait avoir une prise de position sur le cheminement des églises persécutées dans l'ancienne Union Soviétique. Je lui ai répondu en exposant ce qu'a été le parcours de l'Eglise de Jésus depuis l'époque des tsars au travers de l'époque de la persécution, lui exposant le combat spirituel dans lequel les frères se trouvaient alors. Prenant cette situation très à cœur, il a mis en pratique ce que Paul avait conseillé : "Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ."(Gal 6.2) Il s'est alors engagé de faire connaître ce fardeau dans les pays de langue française. Il a édité le bulletin de nouvelles Le Messager de la Paix (qui s'appelait alors Foi, souffrances, bénédictions). Il a fait publier la liste des prisonniers en français. Ces listes de prières étaient utilisées dans le monde entier. Et, lors de la chute du Rideau de Fer, il a pu vivre l'exaucement de ces prières.
Durant les années qui ont suivi, il nous a accompagnés lors de tournées à travers la France. Egalement au moment de la rupture avec la Friedensbote, son expérience spirituelle nous a été d'une grande aide.
L'un des points forts que nous avons pu vivre ensemble a été la venue de Georges Vins à Mulhouse (Note du traducteur : On peut qualifier G. Vins de héros de la foi de l'époque soviétique).
Un jour comme aujourd'hui, je mesure la portée du legs qu'un homme de foi nous transmet et nous appelle à continuer d'apporter l'Évangile à d'autres.
Le Seigneur a également pourvu à un remplaçant pour notre frère, avant qu'il ne soit empêché de poursuivre ce ministère par des limitations dues à l'âge.
C'est ainsi que je suis heureux de donner l'occasion à M. Louis Pelzer, son successeur, de dire quelques mots de témoignage personnel. Je dois préciser que c'est suite à concours de circonstances tout à fait imprévu que nos deux frères sont présents parmi nous aujourd'hui !
Louis Pelzer :
Mon premier contact a été par l'intermédiaire du livre de notre frère : L'Église Locale. Ayant eu un grand fardeau pour les frères de l'Est, j'ai cherché quelqu'un qui pourrait me mettre en rapport avec les problèmes des églises de l'Est. Ce fut M. Buhler, que j'ai rencontré bien plus tard. D'emblée, j'ai été saisi par son extrême humilité, sa douceur, son abnégation [?] Chaque fois que nous nous sommes rencontrés par la suite, j'ai été extrêmement impressionné par sa fermeté absolue dans sa foi transmise aux saints une fois pour toutes. Comme je partageais son amour pour la Parole de Dieu[?] nous nous entendions très bien. [?]
Je dois dire merci pour la grâce que Dieu m'a accordée d'avoir un tel témoin à imiter dans ses œuvres. Comme il l'a dit, on ne doit pas faire l'apologie de sa personne, mais, quand même, ces choses doivent être dites. Pour moi, il fait partie des héros de la foi. [?]
Nous avons dit beaucoup de choses sur ce que Dieu a accordé, dans Sa grâce, que soit la vie de M. Buhler. Probablement aurait-il préféré que certaines choses ne fussent pas dites. Mais ces choses ne vous ont pas été rapportées pour que vous soyez admiratifs pour tout ce que M. Buhler a été ou ce qu'il a pu entreprendre. Encore une fois, ce qui comptait pour lui, c'est que son Sauveur soit glorifié.
Notre vœu le plus fervent, c'est que Celui que Dieu a envoyé une première fois dans le monde pour assurer le salut à ceux qui se repentiraient et de leur fautes et accueilliraient par la foi son don gratuit, devienne aussi votre Sauveur, et votre Seigneur et votre Maître, si cela n'était pas encore le cas ! M. Buhler peut désormais offrir le meilleur service au Seigneur Jésus-Christ, un service qui durera éternellement. Ne perdons pas de vue que TOUTES CHOSES, y compris nos vies à chacun d'entre nous, toutes choses sont DE LUI, PAR LUI et POUR LUI ! Que chacun puisse dire à la suite de son disciple Thomas (appelé "incrédule") : « MON Seigneur et MON Dieu ! », plutôt que de devoir s'entendre dire, au grand JOUR du jugement par ce même JÉSUS : Retire-toi de moi, maudit. Je ne te connais pas. Va dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges ! »
Non, aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs, ne méprisez pas le don gratuit de Dieu en Jésus-Christ, le Seigneur. C'est en Son saint NOM que nous vous en conjurons !

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