donnez-leur vous-mêmes à manger

L’UKRAINE : sans aucune limite !

Ces derniers mois ont sans cesse été marqués par d’indicibles souffrances et d’innombrables tragédies. Partout, à l’est de l’Ukraine, on rencontre des visages d’enfants et d’adultes couverts de larmes. Les frères et sœurs de l’église de Léonid Tkatchev, un de nos évangélistes sur place, travaillent presque 24 heures sur 24 pour apporter l’Évangile et des biens de première nécessité à des personnes en détresse. La souffrance, mais aussi le service de l’Évangile en paroles et en actes qui y est lié, n’ont, semble-t-il, aucune limite.

Qui peut survivre à cela ?

Chaque nouvelle nuit et chaque nouvelle journée, une foule d’autres destructions, d’autres incendies et encore plus de vies humaines perdues. Un jour après l’autre c’est la tristesse, le désespoir, les larmes, les pleurs des femmes et les cris des enfants. Les hommes grincent des dents de désespoir. La désolation remplit les rues, les immeubles, les sites de production et surtout le cœur des habitants dans l’est de l’Ukraine. Où y a-t-il une issue ? Quand cela finira-t-il ? Comment survivre ?

Se retrouver en pleine zone de guerre, faire face à toutes les questions pressantes qui assaillent l’âme, s’endormir dans l’incertitude et se réveiller heureux et reconnaissants d’être encore en vie – c’est bien autre chose que de faire de belles phrases sur la foi, c’est prouver celle-ci par des actes.

La guerre n’a pas de limites !

En ces mois si troublés, il y a un fait qui m’a frappé : certes un pays a des frontières, mais la guerre, elle, n’en connaît pas.

Les missiles franchissent toutes les frontières et arrivent dans les plus beaux quartiers de notre ville, détruisant des bâtiments qui étaient là depuis des décennies. À la place des maisons où des enfants et des jeunes gens étaient heureux et faisaient résonner leurs rires, il ne reste plus, dans le meilleur des cas, qu’un amas de ruines. Brutalement et sans avertissement, le bonheur a été bombardé – et la vie s’est arrêtée. Toutes les limites du bon sens ont été dépassées.

Le péché semble sans limites

On souhaiterait que chaque État, qui a ses frontières bien définies, fixe également des limites à la colère, à la méchanceté, à la haine des hommes et à leurs mauvais agissements ! Mais la guerre le montre bien : le péché et le mal n’ont pas de limites. Dans son péché, l’homme est capable des crimes les plus horribles.

Les cimetières se remplissent de tombes fraîches, non pas suite à une mortalité naturelle, mais à cause d’une colère sans mesure et d’une méchanceté sans limites. Lorsque la colère et la haine l’emportent, plus rien en les endigue.

Le péché ne ménage ni les enfants ni les aînés. La guerre laisse des blessures profondes, certes dans le paysage ou dans les maisons bombardées, mais surtout dans le cœur de ceux qui en sont frappés.

Le péché ne s’embarrasse pas d’expressions comme “Permettez-moi” ou “Excusez-moi”. Le péché et la méchanceté, sa compagne, ne viennent que pour détruire, écraser et anéantir.

Comment tracer une frontière entre la lumière et les ténèbres, entre un juste et un hors-la-loi, entre la pureté et la saleté ? Comment arrêter, une fois qu’ils sont envoyés, des projectiles qui franchissent toutes les limites imaginables ? Comment apporter la paix à des gens plongés dans un tel chaos destructeur ? Seule la Bible, le livre de l’amour sans limites, a réponse à toutes ces questions.

La Bible n’a pas de limites !

Il n’est pas facile de vivre en pleine zone de combats. Jour après jour, des gens meurent dans les rues sous les tirs de missiles. Et pourtant des centaines de personnes se risquent dans ces rues pour venir au culte dans les salles de réunion des chrétiens. Souvent on y manque de places. Les gens sont même prêts à rester debout pour assister au culte. Ils participent aux chants en commun sans prêter attention aux explosions sous les fenêtres de l’église.

Dans de tels moments, comme pasteur et ancien, on se sent responsable de chacune de ces vies. Comme tout le monde, on a peur et on s’inquiète pour ceux qui viennent juste de se rassembler pour le culte. Mais quelle joie bouleversante lorsque, malgré toutes ces circonstances inquiétantes, des gens demandent à Dieu de leur pardonner leurs péchés et se tournent vers le Seigneur Jésus !

Le message de l’Écriture dépasse les limites des cultes traditionnels : « Remplissez votre vie de la Sainte Parole qui n’a pas de limites, afin qu’elle chasse à jamais la colère, la haine, l’hostilité et l’impossibilité de se réconcilier. Seule la Parole de Dieu – la Bible – vous offrira un amour et une bonté sans limites. »

Des milliers d’exemplaires des Saintes Écritures sont distribués dans les contrées où l’on se battait encore la veille. Lorsque je me tiens devant une foule de gens et que je leur demande : « Voulez-vous une Bible ? », la réponse est un « Oui ! » unanime. Des hommes et des femmes de toutes les générations et de toute nationalité tendent la main pour en recevoir une. Certains se souviennent même qu’ils ont chez eux, quelque part sur une étagère, justement des livres de ce genre. La lumière de l’Évangile pénètre profondément dans les cœurs désespérés.

Seul Dieu peut rendre capable d’un amour sans limites !

Tous les pays ont perdu leur richesse ! Ils l’ont échangée contre des bombes, des tanks, des sirènes hurlantes, la souffrance et la mort. Là où autrefois vivait l’amour, il n’y a plus qu’un vide béant. Des bombes chargées d’explosifs ont chassé l’amour.

Laissez revenir l’amour de Dieu ! Laissez-le vivre à nouveau dans votre âme ! Ouvrez vos cœurs, pour que la lumière de l’amour puisse rayonner et illuminer les gens autour de vous. Un vieux cantique nous dit :

« Dans la poussière il a été lapidé,
Sur une croix, crucifié !
Dans les cachots, torturé,
Sur des bûchers, brûlé,
Aux lions, en pâture jeté.
Cependant, comme un jour lumineux,
Comme l’oxygène, inaperçu,
Par des fissures secrètes, il s’est infiltré.
“Amour” : son nom sublime,
À Christ, il nous a attirés. »

L’amour et la bonté, inspirés par Dieu, poussent des frères et des sœurs de l’Ouest à parcourir des milliers de kilomètres pour apporter de l’aide en Ukraine de l’Est. Dans les Carpates des chrétiens ont reçu des biens de première nécessité et ils les ont apportés dans la région de Kharkov pour les distribuer. L’amour ne se limite pas au secteur où l’on habite.

Un esprit de sacrifice sans limite

L’amour et la bonté sont prêts à se dévouer sans calculer la dépense. Alors que des explosions retentissent derrière la maison, sur le devant, des chrétiens remplis de l’amour de Dieu distribuent des colis de nourriture. Cet amour fait son travail même là où c’est dangereux. Il ne se soucie pas des frontières – il est prêt à sacrifier sa propre vie !

Les cœurs remplis de l’amour de Jésus chantent et réconfortent leurs semblables. Les destinataires ne peuvent rester indifférents et sont vraiment touchés : des larmes de joie coulent sur leurs joues. Souvent ils nous demandent les textes des cantiques pour les apprendre par cœur. Bien des fois on nous invite, non à cause des colis alimentaires, mais pour entendre encore une fois les chants chrétiens.

Les occasions se renouvellent sans cesse de tenir pour une courte méditation devant des bâtiments détruits. Dans la foulée nous offrons des nouveaux testaments et autre littérature chrétienne. Il n’est pas rare que des fonctionnaires s’approchent pour écouter. Ils ne peuvent s’empêcher d’ajouter leur “amen” à la fin de la prière, lorsqu’ils rencontrent des personnes dont Dieu a comblé le cœur d’un amour sans limite.

L’amour et la bonté de Dieu ne cessent d’agir et trouvent toujours de nouvelles possibilités de service. Des échanges s’engagent avec les passants et il n’est pas rare que l’on ne rentre dormir que tard le soir, épuisé.

Une bonté sans limites !

L’un des visiteurs, venu de l’Ouest de l’Ukraine a fait une expérience qui l’a marqué. Il s’est aperçu que l’un de nos collaborateurs avait des chaussures complètement déchirées. Sans un mot, il est allé au magasin de chaussures le plus proche et lui a acheté deux paires de chaussures. Une telle attention, tant de générosité, tant d’amour fraternel, un tel soutien actif et un amour chrétien si authentique, rendent impossible de retenir ses larmes.

L’amour ne cherche pas d’imposantes salles de conférences ni de grandes tribunes. Il n’a pas non plus besoin de grandes foules en liesse. L’amour sait toujours trouver celui qu’il peut aider, qu’il peut serrer dans ses bras, à qui il peut offrir quelque chose et apporter de l’espoir. Il suffit qu’on lui dise : « Merci, vous êtes de vrais chrétiens ! Que Dieu vous bénisse ! Nous vous souhaitons un ciel de paix au-dessus de vos têtes ! »

Les gens qui ont vécu les atrocités de la guerre écoutent attentivement, le cœur ému, les paroles de ces inconnus qui rayonnent à la fois de bonté et d’amour. « Cela existe-t-il vraiment dans un monde en ruines ? C’est l’amour et la bonté de Dieu qui font irruption dans notre vie en ruines ! »

Un espoir sans limites

Lorsque nous demandons à Ira, une mère de quatre enfants, où elle vit, elle nous montre simplement les ruines de ce qui était naguère sa confortable maison.

Début janvier encore, ils étaient assis au coin du feu, faisaient des projets pour la nouvelle année, ils formulaient des vœux et rêvaient de l’avenir.

Mais le 27 février, tous leurs rêves et leurs souhaits ont été fracassés. Avec ses enfants, elle va récupérer des briques dans les décombres et les empile, dans l’espoir que la maison puisse un jour être reconstruite. Tous ses biens ont disparu en un instant.

Et à présent, au plus fort de la détresse, de quoi a-t-elle besoin ? D’un peu d’attention, de sollicitude, de paroles de réconfort. Car l’hiver approche ! Quand nous lui promettons de lui apporter des vêtements et de la nourriture, elle arrive même à sourire, bien que derrière elle sa maison ne soit plus qu’une ruine. Un sourire parmi les décombres donne de l’espoir et aide à endurer les tempêtes de la guerre.

Une gratitude sans limites

Les mots nous manquent pour exprimer toute notre estime et notre gratitude aux chrétiens d’Occident, qui se sont montrés chrétiens, non seulement en paroles, mais aussi par un amour aussi pratique et un dévouement aussi efficace.

Nous remercions tous ceux qui ont servi avec leurs biens, comme ceux qui ont écrit ou exprimé au téléphone des paroles d’encouragement, ou qui ont chargé leurs voitures pour acheminer de l’aide : “Votre récompense sera grande dans le ciel” (Matthieu 5.12).

Prière sans frontières

Chers amis de la mission, nous vous remercions tous pour votre soutien dans la prière 24 heures sur 24 ! Nous remercions tous ceux qui ont intercédé sans relâche à genoux pour nous. Vos prières franchissent toutes les frontières et atteignent le trône de Dieu. Que la réponse à vos prières soit comme la rosée du matin qui tombe sur ceux qui sont fatigués et sur ceux qui vivent dans le pays de l’ombre de la mort en Ukraine.

Nous demandons à Dieu de dresser sa frontière entre les ténèbres et la lumière, entre les orgueilleux et les opprimés, entre les offenseurs et les offensés. Nous avons l’espoir qu’au temps marqué, nous entrerons dans le royaume du repos céleste, où il n’y aura plus de mal.

Chers frères et sœurs dans la foi, veuillez continuer à prier pour notre action à Kharkov et dans l’est de l’Ukraine ! Que votre amour pour ceux qui souffrent et manquent de tout reste sans limite, afin que de nombreuses personnes puissent encore entendre et accueillir l’Évangile.

Que Dieu vous bénisse et que sa paix soit avec vous tous !