donnez-leur vous-mêmes à manger

Une mission qui commence dans les galeries et canalisations urbaines

C’est en 2004 que Natacha D. a débuté un service parmi les enfants de la rue de Bichkek, la capitale de la Kirghizie (Asie centrale). Plus précisément, ces enfants avaient trouvé refuge dans les souterrains qui desservent les canalisations du réseau urbain des eaux usées et du chauffage collectif. C’était devenu “la maison” pour ces enfants abandonnés.

C’est dans le cadre de la mission “Les mains de l’amour” – soutenue par Le Messager de la Paix – que, dans son discret appartement – devenu un centre de jour appelé La Source, Natacha leur offre un repas chaud deux fois par semaine et leur donne la possibilité de se laver (à cause des poux) et de nettoyer leurs vêtements.

C’est aussi chez Natacha que ces malheureux entendent pour la première fois parler de Jésus qui les aime.

Un refuge pour les femmes violentées

On peut se demander d’où proviennent tous ces enfants. Leur nombre croissant est lié aux nombreux mariages forcés et à la violence au sein des familles. Pour aider ces femmes tombées dans la misère, sans abri, parce que chassées avec les enfants par leurs maris – ce qui est courant dans les pays musulmans – le centre de crise appelé “Le refuge” a été fondé en 2008.

[Voir l’article Dieu agit en Kirghizie, dans le N°120, 2013]

Le centre “Mosaïque” pour l’intégration, une chance pour être transformé

Un deuxième centre, Mosaïque”, a été fondé en 2017 pour accueillir des jeunes abandonnés à la rue. En effet, ayant atteint l’âge de 16 ans, les orphelinats publics ne les prennent plus en charge. C’est ainsi que des centaines d’entre eux quittent ces hébergements chaque année. Et, comme il n’existe pas de structure de prise en charge par l’État pour les insérer ou les accompagner, la plupart tombent dans la criminalité ou la prostitution. C’est ainsi que quelques-uns peuvent être accueillis au centre Mosaïque pendant une année sous la tutelle bienveillante d’une famille chrétienne. Ils ont alors la possibilité de s’intégrer dans la société en apprenant un métier. Ils y reçoivent aussi un enseignement sur l’Évangile et le message de Jésus-Christ qui transforme une vie.

L’avenir et l’espoir, seulement en Jésus-Christ

Les membres de l’équipe Les mains de l’amour” disent qu’ils savent ne pas pouvoir changer le passé de ces jeunes, mais que leur avenir peut être tout autre avec l’aide de Dieu. “Car je connais les projets que j’ai formés sur vous, dit l’Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance.” (Jér 29.11)

La détresse s’accroît

Si le problème des enfants des rues ne concernait initialement que la capitale, les difficultés se sont étendues dans les autres grandes villes de façon sensible ces dernières années. Tokmok est l’une d’entre elles. En 1989, il y vivait environ 73 000 personnes, mais, après la fin de l’URSS, beaucoup sont parties pour la capitale ou pour travailler en Russie. Aujourd’hui, il reste encore environ 53 000 habitants dans cette ville. La moitié sont Kirghizes, 20 % Russes, 17 % Dungans (minorité sino-musulmane), 9 % Ouzbèkes, plus des minorités Tatares, Ouigours et Kazakhs.

La maison de Kalmurat est étroite, mais les enfants y trouvent chaleur et nourriture, ainsi qu’un père dans ce centre “Ui-Ata”.

Un cas désespéré devenu pêcheur d’hommes

Il y a quelques années, une jeune famille est partie pour Tokmok et a préparé l’ouverture d’un centre de jour pour les enfants issus des rues et des familles démunies.

Le père de famille est l’un de ces anciens enfants des rues venu à Christ lorsqu’il fréquentait le centre La Source. Parce qu’il connaît bien, par sa propre expérience, la vie dans ces situations désespérées, il brûle pour ce service et aimerait apporter à chaque enfant la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu. “Ui-Ata”, la maison du Père

Aussi, en 2020 s’est ouvert à Tokmok le centre de jour Ui-Ata” qui signifie “Maison du Père” – le Père céleste étant ainsi désigné.

Pour les enfants sans parents ou qui subissent des violences par leurs pères, cela permet d’établir un important point de contact, car ils espèrent tous avoir un père aimant.

Grâce au match de football hebdomadaire, Kalmurat (2e à partir de la droite rang arrière) a rapidement gagné la confiance de certains garçons issus de familles socialement défavorisées.
A la maison avec K. et V. les enfants se sont bien amusés à se baigner dans la pataugeoire.
Dans la leçon pour enfants, les enfants des rues apprennent des chants simples sur Dieu et les emmènent ensuite avec eux dans leur vie quotidienne.
Bien que plus de 50 000 personnes vivent dans la ville, tout le monde n'a pas l'eau courante à la maison.
Ici, un garçon remplit sa tasse d'eau potable à un point d'eau.

Une œuvre commence. Seigneur Jésus, donne de la réussite...

Cette mission a lieu actuellement dans la maison de Kalmurat et Valentina. Les enfants de la rue ou de familles pauvres, âgés entre 6 et 16 ans, peuvent s’y rendre et recevoir un repas gratuit, c’est l’occasion de se laver ou de jouer tranquillement.

Selon l’âge des enfants, des sujets éthiques sont évoqués et discutés à la lumière de la Bible. Toute cette organisation est encore en chantier et la famille cherche à établir des liens avec les enfants, ce qui n’est pas chose facile dans un pays marqué par la culture musulmane. Nous remercions Dieu car, depuis l’été, déjà 5 à 20 enfants viennent aux activités et ainsi, la semence de la Parole de Dieu peut être déposée.

« Qui peut nous protéger, si ce n’est Dieu ? »

À la question de savoir ce qui les a motivés dans ce service, Kalmurat répond : « Je suis convaincu que chaque jour est un jour qui m’est offert par Dieu et je dois faire quelque chose pour l’honorer. C’est lui qui nous envoie ces enfants. Je sais comment ils passent leur temps au quotidien, comment ils vivent. Nous sommes très reconnaissants pour toutes les prières ! Qui peut prendre soin de nous si ce n’est Dieu ? Nous croyons que c’est une grâce du Seigneur que de pouvoir faire quelque chose pour ces enfants dans les temps actuels. »

 

Situation actuelle dans le pays

Ces derniers mois, il y a eu plusieurs défis à relever pour les chrétiens. Les menaces se sont accrues de la part des partisans radicaux de l’islam. Puis, il y a eu le confinement avec le coronavirus, cela a multiplié la misère de diverses manières au point que la couche la plus pauvre de la société est affamée.

De plus, depuis les élections au parlement du 4 octobre, c’est de nouveau l’instabilité politique et des soulèvements. Nous vous demandons de prier pour la paix en Kirghizie, que le Seigneur Jésus-Christ ouvre encore les portes pour l’annonce de l’Évangile.

 

Priez pour la Kirghizie !

Priez pour la protection, l’engagement et la sagesse de Kalmurat et Valentina. Ceux qui souhaitent soutenir leur action financièrement, peuvent le faire avec la mention Ui-Ata” ou “Maison du Père”, en Kirghizie. Nous vous demandons aussi de prier pour le projet “Les mains de l’amour”.

Appendice : Parallèlement à ces différents centres au service des orphelins et des mamans abandonnées, des groupes de jeunes évangélisent, à intervalles réguliers, à Bichkek, dans le bidonville situé aux abords de la "montagne" que représente la décharge publique où de nombreux enfants, issus de familles musulmanes d’une extrême pauvreté récupèrent les moindres objets monnayables. Là aussi des clubs bibliques sont organisés et des colis alimentaires de première nécessité sont distribués.