donnez-leur vous-mêmes à manger

Évangélisation chez les peuples oubliés de Sibérie

Alexander Dresvyannikov (au centre) avec quelques frères du groupe d'évangélisation et Vladimir S. (2 à partir de la gauche) devant l'emblème de Saléchard, censé représenter le cercle polaire arctique.

“Et ils viendront de l’est et de l’ouest, du nord et du sud, et ils seront à table dans le royaume de Dieu.” (Luc 13.29)

L’hiver 2021 étant vraiment froid et le printemps retardé, les frères de Vyatskié Polyany et d’Otradny (Russie) se sont risqués à entreprendre une mission dans le district fédéral de l’Oural, en Sibérie occidentale.

Plus de 28 peuples différents vivent dans cette région trois fois plus grande que la France.

Le but de la mission était de visiter les petites églises, afin d’encourager les chrétiens dans leur foi et d’évangéliser les Khantys et les Nénètses, peuples de la Sibérie du nord.

Pour cela l’équipe d’évangélisation a parcouru un total de 7 600 kilomètres. En chemin, ils ont distribué de nombreux calendriers, brochures et tracts chrétiens, deux cents Bibles, ainsi qu’une centaine de Bibles pour enfants.

Alexander Dresvyannikov raconte :

Alexander Dresvyannikov à Tobolsk

Les chrétiens ont besoin, eux aussi, d’être fortifiés

En route vers le Nord nous avons visité les communautés chrétiennes des villes de Tobolsk, Tégi, Saléchard, Khanty-Mansiysk et de sept autres localités.

Les chrétiens étaient heureux de nous rencontrer, car il est rare que quelqu’un leur rende visite. Nous avons eu de bons entretiens et avons pu enseigner et affermir nos frères et sœurs dans la foi en leur prêchant la Parole de Dieu.

Nous avons aussi pu atténuer un peu la détresse d’une autre famille à Salym, victime de l’incendie de sa maison quelques jours auparavant.

Toutes les nations païennes entendront l’Évangile

Nous avons également pu visiter plusieurs campements de Nénètses au-delà du Cercle polaire, dans la péninsule de Yamal, et prêcher l’Évangile dans les tchoums individuels (tentes de peaux de rennes. C’est ainsi que s’accomplit la parole du Seigneur Jésus :

“Cette Bonne Nouvelle du règne de Dieu sera proclamée dans le monde entier, pour que tous les peuples en entendent le témoignage. Alors seulement viendra la fin.” (Mat 24.14). Or dans la langue des Nénètses, Yamal signifie “La fin de la terre”.

Nous avons aussi apporté des colis de nourriture pour les Nénètses. Semyon, le père d’une famille nombreuse s’est montré particulièrement reconnaissant de ce soutien. Leur vie dans la toundra est vraiment difficile, car leur plus jeune enfant est né avec le syndrome de Down (Ndtr : genre trisomie 21) et le traitement est impensable au-delà du Cercle polaire.

Dans un deuxième camp, il y avait un groupe de quatre tchoums, appartenant à quatre familles apparentées. Malheureusement, nous n’avons pas pu atteindre l’endroit en trekol (véhicule tout terrain pour la neige) car il venait d’y avoir une tempête de neige. Pendant que j’attendais dans le véhicule, les autres frères sont allés à pied jusqu’au camp. Ils ont ensuite été ramenés par les Nénètses en motoneige.

Dans un autre campement, nous avions convenu par radio que les habitants de l’endroit viendraient chercher nos frères en motoneige, ce qu’ils ont fait volontiers. Ce jour-là, il y eut une tempête, mais il n’a pas gelé trop fort. Sur la piste (une trace dans la neige, déblayée et tassée), le thermomètre indiquait -40°C, mais lorsque nous sommes arrivés à Saléchard, il n’y faisait que -20°C. Sur le chemin du retour, plus nous allions vers le sud, plus la température remontait. En revanche, il y avait beaucoup de vent et il a neigé presque tout le temps.

Vaut-il la peine de perdre sa vie pour évangéliser ?

Dans le Grand nord de la Sibérie, la misère spirituelle est vraiment grande et je suis reconnaissant au Seigneur Jésus de m’avoir gardé dans cette expédition et de m’avoir permis de la faire en compagnie des autres frères. Je m’étonne moi-même que Dieu m’ait donné le courage de l’entreprendre malgré ma mauvaise santé. J’avais du mal à respirer, je manquais d’oxygène et je souffrais de maux de tête et de vertiges.

Il y a malheureusement peu de personnes “en bonne santé” qui soient prêtes à assumer le froid, le gel et les difficultés d’une mission dans le Grand Nord. Au lieu de cela, on entend souvent l’objection : « Ah non, aller dans le nord est comparable à un suicide ! ». Mais nous ne pouvons pas abandonner les gens là-bas à leur sort, car sans Jésus-Christ ils seront perdus pour l’éternité.

“Alors Jésus dit à ses disciples : La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux.” (Mat 9.37)

La protection de Dieu est la meilleure des assurances

Les routes hivernales, et même les sections asphaltées, étaient pleines d’ornières par endroits. Nous sommes restés coincés plusieurs fois. Nous sommes reconnaissants à Dieu de n’avoir subi, au cours de cette expédition, que des dommages mineurs tel un feu arrière cassé et quelques éraflures sur le pare-chocs. Après notre retour, les roulements à billes d’un véhicule se sont révélés usés et ont dû être remplacés, mais compte tenu de la distance parcourue, c’est un miracle que les réparations soient restées relativement limitées.

Priez sans cesse !

Les petites églises et les groupes bibliques du nord ont besoin de notre soutien par la prière, car leur situation spirituelle est parfois très difficile. Çà et là, les frères et sœurs dans la foi sont confrontés à divers faux enseignements et il y a également un grand besoin de soins pastoraux en raison de problèmes de couples.

Ce sont en particulier les personnes converties récemment qui ont besoin d’être enseignées, comme le Seigneur Jésus l’a d’ailleurs ordonné en Matthieu 28.20 : “... et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit”.

Ne nous oubliez pas !

Vladimir S., l’ancien de la communauté de Saléchard, a fait part d’un autre problème : « Il existe là-bas un programme de relogement et les retraités se voient proposer un appartement dans la ville de Tyumen. Comme la vie dans le nord est dure et pleine de privations, de nombreux membres de l’église s’en vont sur le “continent”. De ce fait l’église se réduit, bien que des gens viennent à la foi en Jésus. »

Dans toutes les églises les frères et sœurs dans la foi, ainsi que les anciens, nous ont demandé : « Ne nous oubliez pas ! Veuillez prier pour nous ! Venez à nouveau et affermissez-nous dans la foi ! »