Piotr Nastassiytchuk Camp des Carpates (Ukraine) Été 2013
Reçu par Louis Pelzer, de Vadim Nastassiytchuk pour Le Messager de la Paix
Traduction par Pierre Vaubaillon
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« Jésus-Christ n’est pas seulement mort, mais Il est mort d’une mort horrible, par torture, dans de grandes souffrances ; on s’est moqué de Lui ! Et tout ça pour mes péchés ; cela, je l’ai appris dans le camp chrétien : c’était le meilleur temps dans ma vie puisque, durant son déroulement, j’ai pris une importante décision dans ma vie ; je me suis repentie et j’ai fait entrer Dieu dans mon cœur ».
C’est ainsi qu’une des fillettes commença la rédaction de son séjour. Et quand tu lis, des dizaines de telles rédactions, tu oublies la fatigue et les moments difficiles. Et tu as envie de servir encore plus le Seigneur auprès des enfants.
Trois semaines de suite, dans divers villages des Carpates, ont retenti des chants chrétiens, des prédications sur Christ et de nombreuses demandes de pardon au Seigneur, que des enfants prononçaient pour la première fois, et les larmes dans leurs yeux étaient les témoignages que, dans leurs jeunes cœurs, quelque chose avait eu lieu. Impossible de s’y habituer : on aurait envie que de telles choses ne s’arrêtent pas.
Les éducateurs sont arrivés de Kiev et de Poltava pour que les enfants entendent parler de notre Sauveur et puissent entendre et voir une autre vie inconnue d’eux.
Un éducateur a raconté avoir entendu une nuit la conversation de deux jeunes garçons à l’étage supérieur des lits. Quand tous furent endormis, ils s’assirent et parlèrent l’un à l’autre, chantèrent tout doucement des cantiques et, après quelques chants, se mirent à genoux sur leur lit et les deux prièrent, et quand ils dirent Amen, l’éducateur répéta après eux : Amen !
« Puisque vous ne dormez pas non plus, alors chantez avec nous ensemble » dirent-ils. Et tardivement, après minuit, se poursuivait le service de trois personnes avec de nombreux récits et chants.
Les enfants sont si différents après un si court séjour sur "l’Ile du Salut": c’est ainsi que nous avons appelé un des camps. Nous avons commencé à penser à un autre camp et même voulons agir différemment.
Je ne pense pas que, chez eux, auparavant, ils priaient et chantaient la nuit. Est-il possible de s’interdire d’y voir la bonté, la clémence de Dieu en eux. Mais ensuite ils sont repartis dans leur famille où tout est d’un autre ordre, où le comportement, le vocabulaire chez eux ne sont pas ce qu’ils devraient être.
Il y a beaucoup de familles en difficulté, et c’est visible chez les enfants. Même dans la salle à manger, on voit comment ils vivent à la maison, surtout quand ils prennent plusieurs fois des suppléments. On s’étonne alors : comment est-ce possible de tant manger, et qu’ils reviennent, dans la salle pendant la nuit, prendre des petits pains.
Dans une famille, à 3 kilomètres environ du camp, un garçon de 10 ans est mort. Il voulait préparer à manger pour ses petits frères et petites sœurs ; en branchant la bouilloire électrique, il s’est tué avec le courant. Pendant le service du soir, des parents ont téléphoné à leur fils à propos de cela. Dans le camp, il y avait des camarades de classe de ce garçon. A la fin du service, nous en avons parlé avec les enfants et dit que notre vie peut, à n’importe quel moment, prendre fin, et où passerons-nous l’éternité ? Ce soir là, une dizaine d’enfants se repentirent.
Lessia, une aide-éducateur au camp, témoigne : « De l’âge de 7 ans, et pendant plus de 10 ans, j’ai fréquenté ce camp, et je peux dire, sans hésiter, que c’est précisément le camp chrétien qui m’a aidée à trouver Dieu, parce que, justement, dans la semaine qui m’avait amenée ici, j’ai pu oublier mes problèmes et penser à Dieu à chaque instant et Le remercier pour la bonté qu’Il m’a manifestée dans la vie. Lorsqu’on me demande ce qu’est le camp chrétien pour moi, je réponds : cette courte partie de ma vie que je vis ici, comme j’aimerais la vivre toute ma vie. Parce que, dans le monde, tu oublies quelques fois Celui qui a donné son Fils pour toi, pour que tu vives éternellement. Et c’est précisément ici, en entendant une fois encore cette histoire, que j’ai pris ma plus importante décision : donner toute ma vie pour le service de Dieu ».
Le service dans les camps forme grandement beaucoup de celles et ceux qui veulent servir Dieu. Ici, grandit une nouvelle génération de chrétiens. Ce sont les serviteurs d’aujourd’hui, les prédicateurs, les jeunes familles à venir.
Dans une semaine, une jeune sœur, qui s’était convertie, repentie, dans des camps passés, se marie. Dieu lui a offert en cadeau un bon dirigeant chrétien de la jeunesse dans son église.
Quinze ans de service auprès des enfants, c’est déjà une petite histoire. Nous croyons que nous retrouverons beaucoup d’entre eux dans les églises.
Après la fin des camps, nous nous sommes réunis avec les éducateurs pour une analyse du service effectué, et avons planifié qu’il fallait mieux faire l’année prochaine, et avons donné des tâches pour ceux qui veulent participer dans ce service afin de se préparer pendant toute cette année.
Dans 6 mois, ce sera les camps d’hiver et nous aimerions rassembler jusqu’à 1000 enfants : je rappelle que, l’hiver dernier, nous avions à peu près 500 enfants. Sept camps nous ont conduits à installer 2 permanents à plein temps, et 5 temporaires, dans des clubs et dans les écoles. Il y a 350 enfants avec les éducateurs.
Tous ensembles, au nom des enfants, nous remercions Dieu pour votre service, les amis de tous ceux qui se sont sacrifiés pour nous. C’est une grande bénédiction de Dieu pour nos Carpates.
Nous souhaitons de grandes bénédictions sur les vastes champs qui ont jaunis dans de nombreux pays. Nous sommes heureux que Dieu vous ait envoyés vers nous.
Piotr, Carpates : 08/07/2013