Trois interventions miraculeuses!
Les trois récits suivants sont tirés du compte-rendu d’un voyage missionnaire dans la région la plus froide du globe, en hiver 2018-2019, par une équipe dont Pavel S. est le participant-rapporteur.
Prier un Dieu inconnu
Un jour nous nous sommes arrêtés sur un fleuve gelé et avons allumé un feu pour préparer notre déjeuner. Soudain nous avons aperçu un homme qui longeait le méandre du fleuve. C’était un Évène (un membre des peuples du nord de la Sibérie). S’approchant du feu pour se réchauffer les mains, il nous demanda :
- D’où venez-vous ? Vous permettez que je me chauffe les mains à votre feu ?
- Bien sûr, et tu peux aussi prendre un thé. Mais toi, d’où viens-tu ?
Ces peuplades du grand Nord, des chasseurs, sont capables de parcourir de longues distances, malgré le froid.
- Je travaille comme gardien dans une mine d’or, nous explique-t-il. Cette fin de semaine, pour revoir ma famille, j’ai décidé de faire à pied les 70 km jusque chez moi. Je n’ai pas d’autre moyen. Il est vrai que j’ai oublié d’emporter des allumettes. J’ai déjà fait 30 km par -50°, mais là j’ai compris que j’allais mourir de froid. J’ai alors levé les yeux au ciel et j’ai dit : « Dieu, je ne sais pas qui tu es ni comment tu es, mais si tu existes, alors, s’il te plaît, aide moi, pour que je ne meure pas ! » C’était il y a quelques méandres du fleuve en arrière, et voilà que je tombe sur vous !
L’homme était si étonné de nous avoir rencontrés qu’il n’a pas cessé de répéter :
- Mais d’où venez-vous ? C’est complètement impossible !
- Qui as-tu prié ? lui avons-nous demandé. Tu as adressé ta prière à un Dieu dont tu ne sais rien. Mais ce Dieu sait tout de toi. Dieu savait que tu allais mourir de froid et il a permis que nous fassions halte ici, pour que tu sois sauvé. Ce Dieu, nous le connaissons !
Puis nous lui avons expliqué la Bonne Nouvelle de l’Évangile, nous lui avons donné à manger, nous l’avons réchauffé à notre feu et amené chez lui. Tout le long du trajet cet homme répétait :
- C’est tout à fait impossible ! Je n’ai dit à personne que j’étais en route sur ce trajet.
- Mais si ! lui avons-nous répondu, tu en as parlé à Dieu et lui, il était donc au courant.
C’est ainsi que l’Évangile parvient au cœur des gens. Cet homme s’est converti et est devenu membre de l’Église de Jésus-Christ.
Y a-t-il un pardon pour des tueurs à gages ?
Il y a quelques années un homme s’est converti alors qu’au début des années 1990 il avait été un tueur à gages. Il était ensuite tombé dans la drogue, puis fut rejeté et abandonné par ses amis criminels. Il pris alors un annuaire et appela une femme qu’il avait connue autrefois :
- Je n’ai plus personne, c’est très dur. Pourrions-nous passer quelques jours ensemble ?
- Bien sûr, lui répondit-elle. Viens me voir. On va certainement passer un bon moment ensemble. Voici mon adresse.
Il ne savait pas qu’elle n’était plus dépendante des drogues, mais libérée de son addiction et qu’elle croyait désormais en Jésus-Christ. À l’adresse indiquée, il a trouvé un centre chrétien de désintoxication ! Ensemble avec les autres candidats à la réintégration il a fréquenté les cultes. L’Évangile a touché cet ancien boxeur et criminel qui a regretté ses péchés et a demandé pardon à Dieu. Aujourd’hui, il prêche l’Évangile et parle de ce que Dieu, dans son amour, a fait pour lui. Dieu seul est capable de transformer une vie à ce point !
Pris au piège de la glace
Nous roulons vers le chef-lieu d’arrondissement qui s’appelle “cul de sac”. Ce simple nom suffit pour montrer que l’endroit se trouve bien loin de la civilisation. Avec un véhicule loué, chargé de colis de vivres, nous voulons acheminer le chargement, avec des Nouveaux Testaments, aux gens établis si loin.
L’itinéraire que nous suivons s’appelle “La route de la mort”. Du temps de Staline des prisonniers politiques, des religieux et des criminels, mais aussi de simples chrétiens pour leur foi, ont été traînés sur 800 km à travers des fleuves et des marécages gelés vers les camps de travaux forcés du Goulag. Là, ces forçats étaient contraints d’extraire de l’uranium dans des mines à ciel ouvert. Voilà la route que nous avons suivie, en voiture et à pied, pour apporter l’Évangile dans des villages infiniment isolés.
Ce trajet est très dangereux. Nous avons franchi l’Olyokma, un fleuve particulièrement traître. Le gel intense fissure ou casse la glace au-dessus des espaces creux et cela pousse l’eau à venir à la surface. Ainsi se forme une bouillie d’eau et de glace qui regèle en donnant des monticules de glace. Il devient alors impossible d’y rouler.
Avec notre camion nous avons donc dû briser ces murs de glace pour pouvoir avancer. La difficulté, c’était que notre deuxième véhicule, une Jeep tout-terrain, était en panne et devait être remorqué par le camion à l’aide d’une corde. Mais, comme les roues du tout-terrain étaient bloquées par le mélange gelé d’eau et de neige, elles ne tournaient pas et cela compliquait encore le remorquage.
À un moment donné, notre camion s’est enfoncé dans la glace nouvellement formée, car, une fois que l’eau mêlée de glace a gelé, on ne peut distinguer où se situent de tels endroits. Les frères ont sauté de la cabine dans l’eau glacée et pour se mettre en sécurité sur la berge.
Par radio, j’ai contacté le chef de l’administration de la ville assez importante des environs et lui ai expliqué :
- Envoyez-nous, s’il-vous-plaît, quelqu’un qui nous tire de ce trou de glace. Nous disposons de 400 litres de gas-oil et pourrons donc ravitailler votre véhicule pour ses deux trajets. S’il vous plaît, aidez-nous !
- Je suis désolé, répondit le fonctionnaire. Nous ne pouvons vous envoyer de l’aide que dans 12 jours au plus tôt !
Or, c’était clair : d’ici une heure ou deux l’eau mêlée de glace allait geler et notre camion serait pris dans des glaces éternelles. Cela signifierait qu’il faudrait alors découper cette glace à la tronçonneuse pour atteindre le fond et tâcher de sortir le camion d’une manière ou d’une autre. Et d’ici là nous serions morts de froid depuis longtemps. C’était une lutte à la vie et à la mort.
Mais ce que nous ignorions, aussi bien que le chef de l’administration, c’est que dans la taïga étaient restés des chasseurs qui avaient eu, eux aussi, une panne de véhicule. Personne n’était au courant de leur présence. Après avoir essayé, dix heures durant, de sortir notre camion, nous avons brusquement vu le véhicule de ces chasseurs venir vers nous sur le fleuve gelé.
À nos yeux, c’était une réponse de Dieu et un vrai miracle. Les chasseurs étaient, eux aussi, stupéfaits et nous dirent : « Ça fait seulement dix heures que vous êtes bloqués là ? Il n’est pas rare que des gens luttent pour leur survie pendant deux ou trois mois et ils ne voient venir personne !... »
“Invoque-moi au jour de la détresse : je te délivrerai, et tu me glorifieras.”
(Ps 50.15)