La moisson... 20 ans après !

Six ans plus tard commence la guerre civile en Moldavie. Les Rechetnik habitent alors la ville de Bendery, entre deux lignes de front ; les balles sifflaient dans l’appartement, les grenades incendiaires et les tanks ont détruit les habitations voisines et tué plusieurs personnes du voisinage. Pendant qu’ils fuyaient la ville avec leurs deux enfants en bas âge, ils ont vu la mort en face. Pour eux c’était très clair : Dieu leur sauvait la vie pour qu’ils se mettent à Son service. Ils ont ressenti un besoin irrésistible de retourner dans la région de Tchernobyl pour y partager l’Évangile. Beaucoup étaient morts à la suite des irradiations, sans espoir d’être avec Jésus. Les Rechetnik ont établi leur domicile dans leur région natale, dans la circonscription de Dymer. Depuis, ils ont eu trois autres enfants.

Désormais, elle voulait consacrer sa vie à Jésus de tout son cœur. Elle s’est fait baptiser chez nous et a pris une part active dans la vie de l’église, partageant tout cela avec sa maman !

Anna fut très affectée par la transformation de sa fille. En 2011, elle est venue nous voir, puis elle nous a rejoints à l’église et s’est sincèrement repentie pour sa conduite passée. Elle a remercié pour les prières dont elle avait été l’objet, mais aussi pour toute la Parole du Seigneur qui avait été semée en elle près de 20 ans auparavant.

Anna m’a montré sa vieille Bible et m’a demandé si je la reconnaissais. Nous la lui avions dédicacée avec les mots : « Pour notre petite Anna, au jour de sa conversion ! Le 13 novembre 1992 ». « C’est la bible que vous m’aviez offerte à l’époque ! » nous déclara-t-elle triompha­lement, d’une voix étranglée. Nous avons pleuré longuement de joie ensemble sans pouvoir nous calmer. J’étais vraiment troublée de vivre l’exaucement des prières de beaucoup d’entre nous. Après tant d’années passées dans des ténèbres spirituelles, Anna avait trouvé la vraie liberté en Jésus-Christ.

En février 2012, elle s’est fait baptiser à Krasnoïarsk dans une église baptiste. Sa transformation intérieure n’est pas passée inaperçue. Beaucoup de personnes de l’hôpital où elle travaille – et où elle est très appréciée – lui ont demandé des explications. Sans détours, elle parle de son Sauveur, et gagne les autres par son enthousiasme.

Son mari aussi, qui refusait jusqu’alors tout ce qui venait des chrétiens, change peu à peu d’attitude. Anna et Léna prient pour lui maintenant avec la grand-mère Nina. Combien de temps va-t-il encore résister ? Le Seigneur le sait. Anna est consciente qu’elle a besoin de beaucoup de patience, comme notre Seigneur en a eu pour elle.