donnez-leur vous-mêmes à manger

Quand les rêves deviennent réalité

Cette 2e partie est un bref parcourt sur le passé de la vie de Nikolaï Chepel. (voir l’article du même titre dans ‘Le Messager de la Paix’ de janvier 2009)

« Une grande bénédiction suit de grandes épreuves. »« Servir le Seigneur signifie connaître les épreuves. »

Ces sentences de Nikolaï Chepel s’appliquent justement à sa vie personnelle. Il naît le 18 décembre 1938 dans une famille chrétienne. Mais cela ne fait pas de lui un chrétien ! Il pense plutôt à sa carrière, vu ses bons résultats scolaires jusqu’au lycée technique. En 1960, Nikolaï se convertit à la foi vivante. Il lui faut renoncer à son rêve d’étudiant, car, à cette époque, peu de chrétiens obtiennent une place dans une école de haut niveau.

Désormais, Nikolaï a d’autres priorités : il veut servir le Seigneur. Sous la pression des responsables de l’église, et à sa grande déception, le baptême lui est refusé, n’ayant “que” 22 ans – il fallait en avoir 30  selon les autorités officielles !…

Un frère âgé, d’un autre village, était prêt à baptiser un groupe de jeunes convertis. Ce faisant, ce frère prenait le risque de perdre sa liberté. Le baptême eut lieu en pleine nuit, au clair de lune et au coassement des grenouilles, dans l’étang du village.

L’intégration dans l’église leur étant toujours refusée, ils décidèrent de fonder leur propre communauté. Les réunions se déroulaient dans les maisons, avec la participation des enfants et des jeunes gens.

Bientôt, en 1962, trois membres de la nouvelle église furent arrêtés et condamnés à des peines d’emprisonnement, au motif : “détournement d’enfants au profit de la foi chrétienne”. Nikolaï est condamné à trois ans de travaux forcés, suivis de cinq années d’exil dans le Grand Nord. De plus, tous les biens du condamné sont confisqués. Nikolaï, en tant que jeune célibataire ne possédait que sa valise de vêtements.

Sur la prison, la liberté et la famille…

A l’époque, Nikita Khrouchtchev, avait promis que, dans quelques années, il présenterait à la télévision le dernier chrétien. Il s’ensuivit une chasse aux sorcières d’une incroyable ampleur contre les chrétiens. Mais, un an et demi plus tard, Khrouchtchev n’était plus président, et la politique sur les religions fut adoucie. Une centaine de croyants, dont Nikolaï, furent acquittés. A son retour de prison, il ne pesait plus que quarante kilos. Sa mère le reconnaissait à peine.

Quoiqu’il en soit, un miracle s’était produit durant sa détention. Entré en captivité avec douze ulcères intestinaux, il en revient guéri ! L’extrême mauvaise qualité et le rationnement de la nourriture avaient produit les effets les plus positifs sur son système digestif !

S’ensuivent vingt années de “liberté”, ce qui n’exclut pas qu’il est surveillé quotidiennement et reçoit régulièrement des menaces, etc.

De son mariage, Nikolaï a sept enfants. Mais, début 1984, il est une nouvelle fois arrêté et condamné à trois ans de camp. Après sa détention, le couple a encore une petite fille.

Le temps des persécutions touche à sa fin. Bientôt les chrétiens obtiennent le droit d’annoncer l’Evangile librement. Nikolaï obtient même l’autorisation de prêcher dans les prisons. Les détenus comprennent vite qu’ils ont en face d’eux un ancien “frère de captivité”. Ils l’écoutent d’autant plus attentivement. Son témoignage conduit quelques détenus à la réflexion et à la conversion.

(A suivre..)