donnez-leur vous-mêmes à manger

À la recherche de frères sur le “toit du monde”

Nos frères dans la foi de la Kirghizie se soucient de leurs compatriotes vivant dans des pays où l’Évangile n’a pas encore été annoncé. C’est ainsi qu’ils ont fait la connaissance des Kirghiz dans la montagne du Pamir, il y a tout juste deux ans.

Histoire des Kirghiz du Pamir

Les Kirghiz du Pamir (Pamir signifie “toit du monde”) vivent dans la région la plus reculée de l’Afghanistan (à l’Est – ndlr), dans deux hautes vallées isolées, limitrophes de quatre pays (la Chine, le Pakistan, le Tadjikistan et l’Afghanistan), et dans un massif montagneux à 5500 m d’altitude. Les conditions de vie sont parmi les plus extrêmes. Les participants à une expédition française en ont conclu que “pour vouloir s’installer dans le Pamir il fallait avoir commis un grand crime…”

Après la Révolution de 1917 en Russie, les riches ancêtres des Kirghiz du Pamir se sont opposés au régime soviétique, et ont dû fuir leur zone d’habitation initiale.

Ils ont émigré dans plusieurs directions, vers la Chine d’abord, puis vers le Pakistan et, enfin, dans la région du Pamir afghan, où ils se sont installés, dans la détresse et le dénuement les plus grands. De très nombreuses familles ont été décimées. Depuis 1982, environ 2.000 Kirghiz du Pamir sont partis pour la Turquie. Toutefois, deux groupes de nomades sont encore présents dans les montagnes du Grand et du Petit Pamir.

Pendant des décennies, ils se sont consacrés à l’élevage de moutons et de yaks. Quelques familles plus fortunées possèdent des chameaux, bêtes de somme qui fournissent une laine épaisse dont les femmes font des couvertures.

À plus de 4000 m, l’hiver commence dès le début du mois de septembre ; puis il fait vraiment froid. Pendant les mois d’été les journées peuvent être très chaudes, pourtant la nuit il peut neiger, les températures nocturnes étant presque toujours négatives.

Jusqu’à aujourd’hui, les Kirghiz du Pamir vivent éloignés de toute civilisation. L’infirmerie la plus proche est à huit jours de route à cheval. Parmi eux, le taux de mortalité des mères et des nourrissons est des plus élevés au monde. Certains hommes sont mariés pour la quatrième fois, leurs trois premières épouses étant mortes en couches.

En dépit du danger de mort

Le 28 juillet, un groupe de neuf personnes est parti pour les montagnes du Pamir. Deux des participants, les frères Issa et Samir, entretiennent depuis plusieurs années déjà de fructueux contacts avec nous.

Issa nous raconte :

Notre voyage commença par la traversée des montagnes de la République voisine du Tadjikistan. Alors que nous étions à 3800 m, la pression artérielle de Samir augmenta, provoquant l’éclatement d’une grosse veine du nez. C’est avec difficulté que le médecin de la clinique ambulatoire de la ville de Khorog arrêta l’hémorragie. Samir avait perdu près de deux litres de sang, mais en aucun cas il ne voulut stopper le voyage.

Après trois longues journées d’attente à la frontière afghane, nous avons obtenu des visas d’entrée et c’est avec un gros véhicule tout-terrain que nous avons poursuivi la route. Seuls ces véhicules sont capables de franchir des cols élevés et les nombreuses rivières glaciaires tumultueuses. Pour la dernière partie de notre ascension, nous avons dû louer des chevaux. Au passage d’un col à 4500 m, deux autres membres du groupe et moi-même nous nous sommes trouvés en détresse respiratoire grave. Le manque d’oxygène a failli nous provoquer un arrêt cardiaque.

Sur le “Toit du monde”

Après une chevauchée de quatre jours, nous avons atteint nos compatriotes vivant à 4200 m. Nous sommes restés avec eux pendant dix jours. Nous avons partagé l’Évangile avec de nombreuses personnes, dont beaucoup nous ont demandé de prier pour elles. Leurs cœurs nous étaient favorables et disposés à entendre le message évangélique.

Les conditions de vie sont quasi-catastrophiques. Beaucoup de gens sont malades. Les patients n’ont pour unique “remède” que de fumer l’opium, illégalement cultivé dans les vallées montagneuses. Nous leur avons dit que c’est très dangereux pour leur santé. Ils ne nous ont pas contredit, mais ils n’ont pas d’alternative. Selon une étude, on estime que 90% des Kirghiz fument régulièrement de l’opium pour lutter contre la douleur et vaincre l’ennui.

Même le Khan des Kirghiz du Pamir est gravement malade. En raison de sa maladie articulaire il ne peut plus marcher depuis plus de six mois. Au cours de mon entrevue avec lui, il m’embrassa, pleura et me pria de ne pas les oublier et de revenir.

Projets

Nous voulons aider nos compatriotes et projetons le prochain voyage pour le printemps. Nous voulons également leur apporter du secours humanitaire. Ils ont très peu de linge de lit. Leurs vêtements sont, pour beaucoup, en très mauvais état, aussi ont-ils très froids. Ils chauffent avec parcimonie, se servant de l’unique combustible que l’on trouve à cette altitude : de la bouse de yak, ramassée par les femmes dans le froid des petits matins d’hiver. La misère est indescriptible.

Nous espérons qu’au prochain voyage, il nous sera possible d’emprunter le chemin frontalier le long du fleuve Mourghâb, construit il y a quelques 110 ans par les Russes. À cette occasion, nous pourrions apporter des secours par camion jusqu’au point de distribution situé à 4000 m. Le coût de ce projet sera certainement élevé, mais peut-être la mission pourra-t-elle nous aider. Un soutien du gouvernement afghan est improbable, d’autant que les petits groupes de Kirghiz du Pamir font partie des étrangers du pays.

Prions pour Issa et Samir dont la santé a été atteinte et qui ne se remettent que lentement de leur premier voyage. Mais ils ne se soucient pas pour eux-mêmes et ils ont promis de repartir. Le voyage doit avoir lieu en dépit des risques encourus parce qu’ils se savent envoyés par Dieu.

(à suivre)

Des lecteurs MP3

Être sauvé invite à partager le salut. Nos frères kirghizes sont également familiarisés avec cette vérité. Le but de leur premier voyage chez les Kirghiz du Pamir était aussi de leur apporter des lecteurs MP3 avec des enregistrements audio de la Bible dans leur langue. Là-bas, personne ne sait ni lire ni écrire. Ainsi, un lot de 80 lecteurs MP3 avec des batteries solaires leur a été distribué. C’est la meilleure façon de leur transmettre la Parole de Dieu. Il n’y a pas d’électricité, il faut donc utiliser des batteries solaires. Un rechargement à la lumière du soleil permet dix heures de fonctionnement. Cependant, 80 lecteurs MP3, c’est insuffisant ! Selon diverses sources on estime le nombre de Kirghiz dans le Pamir entre 1300 et 3500.

Un tel lecteur MP3 avec l’enregistrement de textes de la Bible en kirghiz coûte de 40 à 50 €.

Nous envisageons l’achat de 200 de ces lecteurs.

Chers amis de la Mission, nous avons devant nous, dans le cas des Kirghiz du Pamir, une minorité oubliée qui est physiquement et spirituellement proche de l’extinction. Mais le Seigneur Jésus ne les a pas oubliés parce qu’Il est également mort pour eux sur la croix. Nous serions heureux si vous pouviez nous aider dans ce projet. Merci !

La FriedensBote