donnez-leur vous-mêmes à manger

Dieu peut vraiment tout !

Nouvelle d'une colonie de vacances

Premier exemple : un défi

La direction de l'orphelinat de Tscheboksary, sur la Volga, a été plusieurs fois convaincue de l'action positive des chrétiens envers ses protégés. C'est pour cette raison qu'elle autorise sans problème leur participation aux camps d'été chrétiens.

Mais à propos du frêle Yevguéni, 9 ans, la directrice dit aux chrétiens : « Celui-ci, vous le ramènerez certainement dès demain matin. Il est impossible ! »

Yevguéni n'est pas orphelin. Ses parents, dépendants de l'alcool, et négligeant leurs devoirs éducatifs, ont été privés de leur autorité parentale ; un cas fréquent en Russie.

Les chrétiens considérèrent les paroles de la directrice comme un défi et s'occupèrent tout particulièrement du garçon.

Yevguéni avait prié…, mais pas pour des baskets !

Le troisième jour, Svetlana, la monitrice, raconte aux enfants qu'ils ont un Père dans le ciel auquel ils peuvent tout dire dans la prière.

Au cours de la journée, Svetlana demande à Yevguéni pourquoi ses orteils sortent de ses chaussures. Il explique qu'à l'orphelinat il ne reçoit qu'une seule paire de chaussures par an, et qu'elles s'abîment vite.

Svetlana lui répond : « Yevguéni, tu peux tout simplement dire ton problème à Jésus. Il peut tout. » – « Bien », dit l’enfant.

Au moment de la prière du soir, la voix de Yevguéni retentit, soudain, pour la première fois. Tous l'écoutent avec intérêt : « Bonjour Dieu. Comment vas-tu ? Moi, je vais bien. Dieu, je veux que mes parents viennent me voir ! »

Svetlana ne s'attendait absolument pas à une telle demande. Elle avait déjà acheté une belle paire de baskets qu’elle comptait lui offrir le lendemain, en réponse à sa prière. Mais Yevguéni avait prié pour tout autre chose. Svetlana savait combien les enfants des orphelinats désirent avoir une vie de famille, mais des parents de Yevguéni elle ne connaissait même pas l'adresse.

Le lendemain, Svetlana offre les nouvelles baskets à Yevguéni, qui les pose sur la table pour mieux les contempler. A midi, il retire ses chaussures et les posa encore sur la table, à côté de son assiette.

Svetlana lui fait remarquer que la table n'est pas l'endroit idéal pour y poser des chaussures. En fait, elle est heureuse que Yevguéni soit si content de son cadeau et elle espère qu'il oublie sa prière au sujet de ses parents. Mais le visage abattu de Yevguéni ne lui échappe pas.

Dieu, tu peux vraiment tout !…

Tard, ce soir-là, Svetlana voit arriver la voiture de l'orphelinat. La directrice en descend et salue aimablement Svetlana. Puis, elle dit, préoccupée :

« J'ai eu beaucoup de mal à vous trouver. Cet après-midi, les parents de Yevguéni sont venus chez moi à l'improviste. Ils venaient de leur lointain village et voulaient voir leur fils, même courtement. J'avais beaucoup à faire et je leur ai dit que Yevguéni était entre de bonnes mains au camp et que je n'en connaissais pas le chemin. J'ai essayé de les consoler par la perspective d'un prochain retour du petit à l'orphelinat. Depuis un an, ils n'avaient manifesté aucun intérêt pour lui, et maintenant ils insistaient tellement. Voilà pourquoi nous sommes ici ! ".

Svetlana voit un couple descendre de la voiture, jetant un regard mal assuré autour d’eux. Leur apparence est peu soignée.

Soudain on entend la voix de Yevguéni qui jubile : « Dieu ! Tu peux vraiment tout faire ! » L'instant d’après, toute l’assistance assiste à une scène des plus émouvantes : Yevguéni court se jeter dans les bras de son père. Ne pouvant pas dominer son émotion il ne cesse de répéter d’une voix forte : « Dieu ! Tu peux vraiment tout faire ! Tu es tout simplement bon ! »

Deuxième exemple : la dernière décision

Quatre pré-ados de l'orphelinat participant à un camp à proximité de Kharkov étaient particulièrement durs et rebelles. Aucune proposition ne leur convenait. Les moniteurs savaient qu’ils seraient la cause de beaucoup de problèmes, mais ils voulaient leur témoigner beaucoup d'affection. Aussi demandèrent-ils force et aide à Dieu.

Mais rien ne changeait. Remarques gentilles, patience à toute épreuve, rien n’y faisait. Ils usaient d’un argot grossier, fumaient, etc. Après quelques jours, reconnaissant eux-mêmes qu'ils troublaient toute la vie du camp, ils dirent à Alexandre, le directeur : « Ramène-nous ! Ici, ce n'est pas pour nous ! »

Après avoir rapidement consulté ses collaborateurs, Alexandre, le cœur gros, prend place dans la voiture avec les jeunes. Durant le voyage, chacun garde le silence. Arrivés au fleuve, le bac vient juste de partir. Comme ce dernier est retenu plus que d'habitude sur l'autre rive, il ne leur reste plus qu’à attendre.

Après une instante prière à Dieu, Alexandre s’adresse aux jeunes : « Bien sûr, je réponds à votre demande en vous ramenant à l'orphelinat où vous avez plus de liberté. Mais voulez-vous vraiment nous quitter ? Dieu vous aime beaucoup et nous aussi, nous voulons le meilleur pour vous. »

Grand silence... Subitement, l'un d’eux cache son visage dans ses mains. Ses épaules tremblent. Sa voix est à peine perceptible : « Alexandre, je suis trop mauvais pour votre camp ! Des gens comme vous, je n'en ai encore jamais connus. Comment puis-je devenir comme vous ? »

Alexandre regarde les trois autres pré-ados, assis là, la tête basse. Il voit qu'ils sont dans la même situation. Dieu les travaillait.

Entre-temps, le bac était revenu à quai et les automobilistes de la file klaxonnaient, impatients.

Vite, Alexandre demande aux jeunes : « Alors, quelle est votre dernière décision ? Le bac ou le retour au camp ? » – « Le retour ! », répondent doucement tous les quatre.

Dès que possible, Alexandre se met de côté et gare la voiture sur le bord du parking. Après sa courte prière d'action de grâces, les quatre jeunes prient à leur tour... pour la première fois de leur vie !