donnez-leur vous-mêmes à manger

La colonie de vacances : aura-t-elle lieu ?

Telle a déjà été la question en 2009. La crise économique aurait bien pu avoir raison des colonies de vacances… Cette année-ci, la situation n’est pas meilleure.

Léonid Tkatchev, coordinateur pour l’Ukraine, dresse le tableau de la situation.

Dieu n’a jamais déçu

La crise économique a durement frappé l’Ukraine, un pays politiquement instable et à l’économie faible. La plupart des projets de construction sont au point mort. Dans l’industrie sidérurgique, seuls 21 des 43 hauts-fourneaux fonctionnent encore. Partout, les travailleurs sont touchés par les licenciements en masse. Les prix du gaz et de nombreux produits alimentaires ont plus que triplé.

Sans l’aide de nos amis occidentaux, le rêve de nombreux enfants s’envolerait. Mais ces derniers ne connaissent pas les mots “crise économique”, ils prient Dieu de leur donner une nouvelle colonie cette année, et Dieu ne les a encore jamais déçus. Voici quelques exemples pris des colonies de l’an dernier qui montrent pourquoi ces rencontres avec les enfants sont importantes.

Lorsque le chef se trouve au “banc des pénalités”

Tolia était âgé de 11 ans et venait d’une famille non-croyante. Son comportement était catastrophique. Seul Alexandre, le directeur du camp était respecté de temps en temps. Mais, en l’absence d’Alexandre, Tolia n’avait aucune retenue. Il ne prenait pas les règles du camp au sérieux. L’exhortation pas plus que la persuasion ne furent d’aucun secours.

Les moniteurs eurent alors l’idée d’installer un “banc des pénalités”. Comme on pouvait s’y attendre, Tolia fut le premier à s’y asseoir.

Le lendemain, Alexandre augmenta le temps de punition pour Tolia. Mais, deux heures étaient passées et Tolia ne montrait aucun signe d’amélioration. Il ne demandait pas pardon, au contraire, il faisait des grimaces aux passants. Les moniteurs étaient désemparés.

Alors, Alexandre confia son travail à ses collaborateurs et s’assit à l’autre extrémité du banc.

Tolia pensait qu’Alexandre voulait lui parler ; mais, lui, n’en avait aucune envie. Au bout d’une demi-heure Tolia intrigué par le silence d’Alexandre, lui demanda pour en avoir enfin le cœur net :

« Est-ce aussi par sanction que vous êtes assis sur le banc ? »

« Oui », répondit-il brièvement.

« Mais vous êtes quand même le chef, qui donc peut vous punir ici ? » Tolia ne pouvait pas comprendre.

« Le conseil des moniteurs », répond Alexandre. Pour Tolia cela devenait de plus en plus intéressant.

« Mais qu’avez-vous donc fait ? »

« Je n’arrive pas à attirer les enfants méchants vers le bien. »

« Hum ! c’est donc à cause de moi que vous devez vous asseoir sur ce banc ? » demanda Tolia après une pause.

« Pas seulement à cause de toi. Hier, Pierre a dit des gros mots, et deux filles se sont disputées pour un jouet. Aujourd’hui, tu n’as pas respecté certaines règles du camp. Je fais mon devoir, même si c’est injuste, je ne vois pas ce que je peux faire d’autre. » Tristement, Alexandre termina ainsi la conversation.

Les yeux de Tolia devinrent humides. Pendant quelques instants, il resta assis là, silencieux (les moniteurs avaient prié durant la conversation).

Soudain, Tolia s’exclama : « Alexandre, rassemblez les enfants et je dirai à tous qu’il faut que ça s’arrange entre nous. Je vais également présenter des excuses aux moniteurs. Nos vacances doivent être les meilleures ». Depuis, Tolia est devenu l’un des meilleurs aides d’Alexandre.

Kharkov/Ukraine

Entre l’enfance et l’âge adulte

Les adolescents forment une classe d’âge particulière ; ils ne veulent plus vivre comme les enfants, mais ils ne savent pas encore se comporter en adultes. Nombre d’entre eux qui venaient dans nos camps étaient issus de familles non-croyantes. Aussi avons-nous prié pour une sagesse particulière dans nos rapports avec eux.

Galina acceptait difficilement le règlement du camp. Elle avait l’habitude d’une vie “libre”. La nuit, elle voulait se promener et le jour dormir. Réprimandée pour avoir été surprise en train de fumer, remplie de colère, elle a fait sa valise.

Le directeur du camp proposa à Galina un dernier entretien. Il lui demanda si elle voulait commencer une nouvelle vie ou revenir à l’ancienne. Pendant ce temps, les autres moniteurs priaient et Dieu répondit puissamment. Galina connut une lutte interne féroce durant une demi-heure. Jusqu’alors, elle se considérait adulte, mais brusquement elle s’est sentie comme un enfant perdu. Le soir même, au moment d’un appel à la repentance, elle se convertit.

Liouba entendit parler pour la première fois de Dieu dans ce camp. Le sujet l’intéressait peu. Mais le troisième jour, on lui apprit que son père avait disparu. On le cherchait déjà depuis trois jours, sans succès. Devant les larmes de Liouba plusieurs moniteurs lui proposèrent de prier pour la situation.

À peine une heure plus tard, le téléphone sonna pour annoncer : « Le père de Liouba est retrouvé sain et sauf ! » Alors, rayonnante de joie, Liouba voulut remercier Dieu. Dieu n’était plus pour elle distant et étranger, mais il était devenu bien réel. Deux de ses meilleures amies suivirent son exemple, se repentant de leurs péchés et désirant vivre dorénavant avec Dieu.

À la fin du camp, les liens entre les ados et leurs moniteurs étaient devenus forts. Les adieux furent difficiles pour beaucoup. Même les garçons “cools” ont dû retenir des larmes.

Souvent, le soir, les habitants des maisons voisines s’approchaient pour les feux de camp. Ils s’intéressaient aux nombreux enfants et ados présents, écoutant les chants et prenant volontiers des traités.

Edward U. / Russie

Malgré les difficultés et la violence

L’an dernier, les jeunes de six villages de notre district de Tcherkassy ont participé à un camp de vacances. Nous avons pu semer l’Évangile dans le cœur de 333 enfants venus de familles non-croyantes.

Malheureusement, à Zolotonocha, nous avons trouvé la marque d’un autre travail chrétien. Depuis un an, des hôtes étrangers proposaient aux enfants beaucoup de sports, des jeux et de la danse. Cependant, l’essentiel, l’Évangile, n’était évoqué que marginalement. C’est pourquoi, une partie des jeunes nous ont quittés, parce qu’ils ne trouvaient pas l’équivalent chez nous. Mais beaucoup d’autres sont restés. Nous étions heureux de pouvoir répondre à leurs questions et de leur parler du Sauveur.

À Korowaï Il n’y avait encore jamais eu de colonie de vacances. Les parents nous ont amené leurs enfants avec enthousiasme, mais Vasili Kolichak, le pope orthodoxe du village, a tout tenté pour nous chasser. Au début, il nous a présentés comme des loups déguisés en moutons. Il a perturbé la classe et nous a violemment menacés.

Nous ne voulions pas abandonner trop rapidement et avons changé d’endroit le lendemain. Il y eut moins d’enfants par crainte des menaces.

Puis, le pope fit boire quelques hommes qui, ivres, se précipitèrent sur nous. Ils nous ont vulgairement insultés et voulaient faire du mal à nos frères. Les sœurs tentèrent de rassurer les enfants en pleurs, et prièrent avec eux le “Notre Père” à haute voix.

La prière retint ces hommes un court moment. Mais le principal agresseur hurla : « Etes-vous prêt à vous battre ? Allons y ! »

Soudain, l’un des assaillants comprend qui nous sommes vraiment. Il demande à ses compagnons d’écouter et se place entre eux pour protéger nos frères. C’est lui qui prit les coups.

Réapparaissant, le pope se montra satisfait du “succès” de son travail. Comme il proférait de nouvelles menaces, nous n’avons pas voulu laisser la tension s’accroître encore. Nous avons alors ramené les enfants chez eux, en présentant à leurs parents des excuses pour le trouble occasionné.

Notre rapport auprès du procureur, suite à cet événement, est resté lettre morte. Le résultat a été des fenêtres brisées lors d’une attaque immédiate contre notre salle de réunion dans le village voisin. C’était visiblement une vengeance du pope et de ses acolytes. Dans de telles circonstances, notre Seigneur Jésus-Christ a prié : “Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font.” (Lc 23.34)

Chers amis, priez pour le village Korowaï, pour le pope et surtout pour les enfants que nous voudrions amener à aimer le Sauveur. Dieu en soit loué, dans presque tous les villages nous avons été chaleureusement accueillis. Les habitants étaient reconnaissants pour notre travail. C’est avec un sentiment mêlé de joie et de tristesse que nous avons entendu, en partant : « Ne nous oubliez pas, venez encore nous voir l’année prochaine ! »

N. Schepel (Tcherkassy/Ukraine)

Camps et colonies de vacances durant l’été
Nous rappelons aux amis qui souhaitent contribuer au financement de ces activités, que c’est le meilleur moment pour apporter leur contribution. Merci à tous ceux qui ont à cœur ce travail missionnaire.