donnez-leur vous-mêmes à manger
Michaïl Troubtchik de Sibérie

Extraits de la vie de l’évangéliste Michaïl Troubtchik. en Sibérie

Dans notre bulletin de nouvelles, nous parlons souvent des multiples bénédictions que Dieu nous donne dans le service, mais notre engagement quotidien dans l’ex-URSS comporte tout autant de défis.

Michaïl Troubtchik est engagé dans l’établissement d’églises en divers endroits du Nord sibérien, depuis le début des années quatre-vingt-dix. Il y a quelques années, il s’est établi avec sa famille à Kansk, en Sibérie centrale, pour travailler dans cette région encore peu touchée par l’Évangile. Dans cette lettre, il décrit les bénédictions reçues, mais aussi le dur combat pour les âmes vivant dans cette contrée :

Monument à l'entrée de la ville de Kansk

Pour Dieu, aucun cas n’est désespéré

Je vous salue de tout cœur, chers frères et sœurs ! C’est par la grâce de Dieu que nous sommes encore en vie ! Nous le louons pour les événements réjouissants que nous avons vécus ces derniers mois. Plusieurs membres de l’assemblée qui s’étaient éloignés de nous sont revenus. Comme le fils prodigue de la parabole de Jésus (Lc 15.11-32), ils s’étaient égarés ; mais maintenant ils ont été retrouvés et relevés par notre Seigneur Jésus. L’un d’eux est notre frère Oleg. Le péché l’avait mis à terre. Il était devenu dépendant de la drogue et a dû être exclu de l’église. Sa femme et ses enfants ont beaucoup souffert à cause de lui. Il avait vendu tout ce qu’il a pu sortir de la maison, et ce qu’il n’a pas pu vendre, il l’a détruit.

Nous n’avons pas cessé de prier pour lui, sans jamais perdre espoir, bien que souvent nous ayons été découragés. Il s’est éloigné durant presque trois ans, mais, fin août, il est enfin revenu parmi nous. Nous ne savions pas combien de temps il tiendrait bon, mais il est toujours avec nous : il prie et chante avec nous et donne son témoignage. Grâce à lui, plusieurs de ses anciens amis sont venus à l’église. Aujourd’hui, il est devenu un modèle par sa manière de prier et de jeûner pour ses amis afin qu’ils parviennent à la foi. De telles victoires nous réjouissent et renouvellent notre courage !

Un accident salutaire

Natacha également est revenue. Elle aussi s’était éloignée de l’église durant plusieurs années, mais Dieu lui a parlé par un accident de voiture. Elle est revenue à l’assemblée, et, suite à une prédication basée sur l’évangélisation, elle est tombée à genoux et a demandé pardon. Maintenant, elle est décidée à servir le Seigneur Jésus.

Le danger de l’argent facile

Ruslan s’est converti dans sa jeunesse et a fondé une famille. Pourtant, un jour, il s’est mis à penser qu’il pouvait tout aussi bien faire sa vie sans Dieu, travailler beaucoup et s’enrichir. Il n’avait plus de temps pour le culte. Cependant, il commença à sombrer dans l’alcool et ne pouvait plus s’en libérer par ses propres forces.

Toujours à nouveau, l’Esprit de Dieu nous poussait à prier pour Ruslan. Il y a un mois, sur la demande de sa mère, il a accepté de parler avec les frères de l’assemblée. L’échange s’est terminé par une prière dans laquelle il a demandé pardon à Dieu. À présent, il fréquente à nouveau les réunions, et on voit bien qu’il grandit spirituellement.

Tous ces événements ont eu lieu au cours des trois derniers mois et c’est magnifique ! Cela nous encourage à continuer à prier.

L’œil ouvert sur la détresse du voisin

J’ai déjà eu l’occasion de vous parler de Galina, une sœur en Christ habitant à Sovkosny, à environ 150 km de Kansk. Elle a mis sa foi en Jésus et reçu le baptême. Je lui rends visite quand je peux et essaie de l’aider dans sa croissance spirituelle. Il n’y a malheureusement pas d’assemblée à proximité.

La vie est difficile dans les villages.

Lors d’une de mes visites, elle m’a parlé de Sergueï qui, après un énième séjour en prison, est entré en contact avec la foi chrétienne par le moyen d’un prêtre orthodoxe. Ce qui est remarquable, c’est comment sa vie a changé après cette rencontre : il ne volait plus et s’était séparé de ses anciens amis. Suite à ses nombreuses années de détention, il avait contracté une tuberculose pulmonaire. À sa sortie de prison, il s’était installé dans une petite cabane, mais ne trouvait pas de travail et n’avait ni vêtement chaud, ni bois pour le chauffage. Le village se composait de 30 à 40 maisons. Galina l’aidait comme elle pouvait, parfois avec une miche de pain, parfois avec un paquet de pâtes.

Si Jésus libère, Il rend vraiment libre

Galina m’expliqua où vivait Sergueï et je lui rendis visite. Dans la cour, il faisait sombre, tout comme dans la petite maison qui, de plus, était très froide. En discutant avec lui, je pus constater qu’il était devenu une nouvelle créature en Dieu. Visiblement, il allait mal. Mais l’hôpital se trouvait à environ 30 km de chez lui et il n’avait pas d’argent pour le trajet. De plus, le bus ne passait pas tous les jours. Je priai avec lui, lui donnai de l’argent pour aller à l’hôpital et rentrai chez moi.

À Kansk, je parlai de cette situation de détresse à l’assemblée. Nous avons collecté quelques vêtements, des produits de première nécessité, rempli le coffre de la voiture de bois de chauffage et nous nous sommes mis en route. En apercevant la maisonnette à la lumière du jour, le cœur nous a manqué, car elle était en ruine, il n’y avait vraiment plus rien à y rénover...

Mais Sergueï n’était pas chez lui. Il avait trouvé temporairement refuge dans un endroit plus sec et plus chaud, chez une connaissance, malheureusement alcoolique. En côtoyant Sergueï, nous avons compris que sa foi était ferme, mais qu’il n’avait que très peu de connaissances bibliques.

La haine, obstacle au pardon

Le mot avait circulé dans le village, les habitants savaient que nous étions là. Une jeune femme vint nous voir ; elle avait beaucoup de questions et nous parla de sa vie. Elle était enceinte de son quatrième enfant. Lorsque nous lui avons demandé si elle ne voudrait pas demander le pardon à Dieu, elle nous a répondu : « Je ne peux pas. Je hais ma mère. Elle a tué notre père avec un couteau, devant nos yeux, quand nous étions enfants ! »

Nous lui avons donc parlé de l’influence du pardon sur notre vie et sur notre foi. Là-dessus, nous avons chanté  quelques cantiques. Anna – c’est son nom – s’est mise à pleurer et nous a déclaré qu’elle voulait maintenant pardonner à sa mère. Elle nous témoigna que son cœur était plus léger après notre conversation.

Nous lui avons donné tout ce que nous restait et lui avons promis de revenir si Sergueï n’était pas reçu à l’hôpital. Mais Sergueï n’arriva jamais à l’hôpital… il mourut deux jours plus tard, des suites de sa maladie, ainsi que nous l’apprit Galina. J’ai la conviction qu’il est maintenant auprès du Seigneur Jésus.

Sur le site de construction de la nouvelle maison d'assemblée à Kansk.

Une maison de prière pour 2018 ?

En automne, j’ai travaillé sur la parcelle que nous avons achetée pour construire le local de l’assemblée. J’ai aplani le terrain pour que nous puissions couler les fondations. J’ai été bien occupé avec les terrassements jusqu’à la venue du froid ; il s’est mis à geler et la suite des travaux a dû être remise au printemps.

Prédication et ramassage de pommes de terre

Comme d’habitude, je suis parti visiter les frères et sœurs des différents villages et hameaux. C’est ainsi que je me suis rendu plusieurs fois dans le village de Dolgy Most où j’ai pu aider des frères et sœurs âgés à ramasser les pommes de terre. C’est une activité propice aux échanges sur Dieu et sur la foi. La sœur Lioudmila était tellement heureuse qu’elle en avait les larmes aux yeux, tant elle s’était inquiétée de savoir comment elle y parviendrait toute seule, vu que sa famille non chrétienne ne voulait pas l’aider. Elle vit des produits de son jardin et de son petit bétail. Sa santé est faible, mais la vie se poursuit. Au moment de se quitter, elle me dit : « Ton aide pour ramasser les pommes de terre a été la meilleure des prédications pour moi ! »

Andreï est un jeune proclamateur courageux de l’Évangile. Ici, il rend visite à Lena et à sa fille Irina.

Aucune assemblée sur 140 km

Dans le village de Dénisovo, j’ai rendu visite au frère Andreï. Il est actif dans l’évangélisation et par son action, une jeune famille s’est convertie. Nous avons également visité le village de Taséyévo où se trouve maintenant une chrétienne, Irina, la fille de Léna. Irina fait ses premiers pas dans la foi.

Taséyévo est à 40 km de Dénisovo, et Andreï a l’intention de lui rendre visite. Pour moi, cela ferait tout de même 140 km le long desquels on ne trouve pas d’assemblée. Naturellement, j’aimerais moi aussi lui rendre visite. Irina traverse une période difficile à cause de ses agissements troubles, ses droits parentaux lui ont été temporairement retirés, mais à présent elle tient absolument à ce qu’on lui rende ses enfants.

Autres soucis dans le service

Par le passé, je vous ai déjà parlé de Tatiana et de son fils Alexander, du village de Ircha. Ils ont déménagé cet été et se sont isolés de l’assemblée. Nous avons entendu dire qu’elle avait commencé à boire… À présent, nous prions constamment pour elle.

Ma santé reste plus ou moins stable. Les médecins soupçonnent une maladie de Parkinson, mais les médicaments n’ont pas d’effet. Les spécialistes ne savent pas que faire. Toutefois, la maladie ne s’aggrave pas – que le Seigneur Jésus en soit loué !

Michaïl Troubtchik de Sibérie

Les difficultés ne manquent pas en Sibérie... ici Michaïl dégage son minibus de la boue.

Être prêt aux sacrifices : une condition pour servir !

"Il faut que je fasse, tandis qu’il est jour, les œuvres de celui qui m’a envoyé ; la nuit vient, où personne ne peut travailler."
Jean 9:4

 

 

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