Me voici, envoie-moi !
“J’entendis la voix du Seigneur, disant : Qui enverrai-je, et qui marchera pour nous ? Je répondis : Me voici, envoie -moi.” (Ésaïe 6.8)
Le prix de la communion avec Dieu
Ésaïe voit la majesté de Dieu, sa gloire, la beauté du monde céleste, et le Créateur tout-puissant lui-même ! (És 6.1-4)
Le prophète est ébranlé par cette proximité du Dieu parfaitement saint. Très vite, il prend conscience de sa propre condition. Il s’écrie, plein d’effroi : “Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures…” (v.5)
Ce ne sont pas les paroles d’un homme ordinaire, mais celles d’un prophète consacré à son ministère !
Il en va de même du disciple “que Jésus aimait” (cf. Jn 13.23) ; lorsque ce dernier lui apparaît dans sa gloire, il tombe “à ses pieds comme mort”. (Apoc 1.17)
La vraie communion avec Dieu n’est pas un simple sentiment de bien-être ou une euphorie. Elle commence par une perception de Sa splendeur qui fait ressentir, immanquablement le sentiment de notre propre état.
Cependant, c’est là que Dieu intervient. Il pose Sa main sur Jean, lui disant : “Ne crains point !”
De même, pour Ésaïe, Dieu intervient : “… l’un des séraphins vola vers moi, tenant à la main une pierre ardente… il en toucha ma bouche, et dit : Ceci a touché tes lèvres ; ton iniquité est enlevée, et ton péché est expié.” (v.6-7)
Remarquons que : L’expiation du péché n’est pas une affaire de bons sentiments. L’image du feu sur l’autel évoque un jugement divin et une victime. Sans sacrifice, celui du Seigneur Jésus, aucune communion ne peut exister entre Dieu et nous.
L’offre et la mission
La condition devait être préalablement remplie avant qu’Ésaïe ne puisse entendre l’appel de Dieu : “Qui enverrai-je ?”
Bien sûr, Dieu aurait pu demander à Ésaïe d’aller. Mais la question montre à quel point Ésaïe devait être animé des mêmes dispositions que Dieu lui-même.
Jonas avait été envoyé à Ninive sans y avoir été préparé. Comme il s’y oppose, Dieu l’entraîne dans un processus d’éducation pour lui faire comprendre Sa pensée sur le salut des hommes. L’un de nos cantiques dit : « Montre-moi le prix d’une âme ! »
Être le messager de Dieu est une proposition qui ne vient pas d’un homme mais de Dieu. C’est un grand honneur que d’être l’ambassadeur d’un pays, mais l’être pour Dieu dépasse l’entendement.
Ce monde n’a souvent que du mépris pour les messagers de Dieu. Le mandat divin n’en perd pas pour autant sa signification. Il brille d’autant plus dans ce monde en ruine.
Durant les années 80, j’ai pu être un messager de Dieu dans des prisons soviétiques, alors que j’avais été condamné à 5 années d’internement pour mes activités au sein de l’église. Là, j’ai vu comment le monde de la criminalité écoutait attentivement le message du Seigneur. Les surveillants en étaient perplexes. Après la Perestroïka, lors d’une visite de ce camp, le chef du lieu me dit : « Si seulement un de ces criminels parvient à la foi que tu as, parle-leur ! »
Quelle est ta réponse ?
Actes 22.3-10 rapporte l’histoire de Saul, un homme très sûr du bien-fondé de sa conduite. Alors qu’il persécutait les chrétiens, Jésus s’est présenté à lui très personnellement.
Saul tombe par terre. De sa fierté et de son assurance, plus de trace ! Seules deux questions se présentent à lui : “Qui es-tu Seigneur ?”, puis, tout tremblant : “Que veux-tu que je fasse ?” Plus rien n’est comme auparavant.
Celui qui continue de voir en Dieu son copain, dont il n’exécute l’ordre que s’il le trouve plaisant, doit savoir qu’il n’a pas vraiment rencontré le Dieu saint. Pour Ésaïe, sa rencontre avec Dieu transforme son “Malheur à moi !” en“Envoie-moi !”
Le contenu de notre message
L’apôtre Paul l’exprime ainsi : “Nous faisons donc les fonctions d’ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous ; nous vous en supplions au nom de Christ : Soyez réconciliés avec Dieu !” (2 Cor 5.20)
L’importance du message souligne le caractère actuel de la question du Maître : « Qui veut être mon messager ? »
Notre modèle le plus grand
Le Seigneur Jésus est le meilleur modèle. Il était prêt à se donner, bien que cela signifiait pour lui de grandes souffrances, le mépris, la honte et même la mort.
Deux mobiles le poussaient. Ils sont également déterminants pour nous :
Il était important pour lui de nous annoncer la paix et la réconciliation avec son Père, à nous qui étions si loin de Dieu. Voilà pourquoi, par amour pour nous, il s’est laissé cloué sur le bois (Eph 2.14-18).
Accomplir la volonté de son Père était important pour lui au point qu’il en faisait sa nourriture (Jn 4.34).
Conclusion
C’est Dieu qui pose la question : « Qui enverrai-je ? » Aujourd’hui, elle s’adresse à toi et à moi. Tout débutant dans la foi est en mesure d’entendre l’appel de Dieu. Mais seuls des volontaires travaillent dans le Royaume de Dieu. Quelle sera ta réponse ?
Le jeune homme riche (Mt 19.16-22) a entendu l’offre de Jésus, mais il s’est retiré, “tout triste”.
Tu peux choisir : te retirer triste et silencieux, ou, heureux, t’engager : « Me voici, Seigneur, emploie-moi ! » Jamais, tu ne le regretteras, devrais-tu y perdre beaucoup selon les critères du monde. Tous ceux qui ont fait le pas en témoignent ; moi-même je l’atteste. Je te souhaite aussi, à toi, de prononcer avec joie ces mots : « Me voici, Seigneur, envoie-moi ! »
Eduard Ewert (Friedensbote)