Une terre préparée, condition d’une bonne récolte
L’automne, temps de la moisson
Actif durant de nombreuses années dans l’agriculture, en Kirghizie, j’étais responsable du rendement des terres dans une ferme collective.
La récolte était précédée d’un laborieux temps de préparation. Avant les semailles, le sol était soumis à un travail soigné. Toute erreur ou négligence entraînait des conséquences pouvant devenir fatales pour la récolte.
Dans sa parabole du semeur, Jésus compare le cœur des hommes à diverses sortes de terrain (Marc 4.2-8 et 14-20). Un seul correspond au “sol” bien préparé dans lequel la Parole de Dieu peut porter de bons fruits.
La semence sur le chemin (vv. 4,15)
En Kirghizie, j’ai souvent constaté que certains cavaliers faisaient prendre des raccourcis à leurs chevaux, coupant à travers champs. Là, les grains de blé restaient à la surface durcie d’un sol piétiné. La précieuse semence était perdue et le rendement du terrain diminué d’autant. Seule une nouvelle préparation du sol pouvait le rendre fructueux.
Ainsi en est-il des cœurs endurcis par les vicissitudes de la vie. Mais l’heure de la moisson divine n’est pas encore venue ! Peut-être qu’un nouveau travail en profondeur, avec des larmes de repentance accompagnées de prières ferventes, les rendront-ils fructueux pour la moisson céleste !
Sur le terrain pierreux (vv. 6,16-17)
Combien il est important que des cœurs, meurtris par des pierres d’achoppement : la méchanceté, la colère et la haine des hommes, en soient guéris. Dieu veut nous aider à accomplir ce travail afin de préparer ces cœurs à accueillir la bonne semence en vue d’une récolte pour l’éternité !
Parmi les épines (vv. 7,18-19)
Les épines dans un champ sont une vraie plaie. Si elles ne sont pas ôtées, tous les travaux préparatoires sont rendus vains. Non écartées, ces épines, que sont les soucis de la vie, la séduction des richesses, et autres convoitises, étouffent la bonne semence de la Parole. Là aussi, un travail laborieux est nécessaire pour débarrasser le terrain de ces obstacles en vue d’un développement efficace qui conduit à une moisson abondante.
Dans un sol fertile (vv. 8,20)
Quelles belles paroles de conclusion ! Ces chrétiens – qui ne le sont pas seulement de nom ! – qui portent des fruits, quels que soient les talents qui leur ont été confiés, entendront le Seigneur leur dire : “C’est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.” (Matth. 25.21). Je ne peux me souhaiter mieux que d’entendre, un jour, ces paroles de mon Maître !
Chers amis de la mission, nous n’avons pas le temps de nous occuper de choses sans valeur, pas plus que nous n’avons le droit d’utiliser les talents reçus pour satisfaire nos propres désirs. Au contraire, le temps nous est encore offert de travailler, avec soin et zèle, des terrains infructueux, avant tout avec amour, car il s’agit de cœurs restés durs, encombrés de pierre et d’épines, et non encore sauvés pour l’éternité !
Au grand Jour, tous les ouvriers dans les champs de Dieu, connaîtront la joie dont a parlé le Seigneur Jésus :
“Celui qui moissonne reçoit un salaire, et amasse des fruits pour la vie éternelle, afin que celui qui sème et celui qui moissonne se réjouissent ensemble.” (Jn 4.36)
Rédigé à partir de l’éditorial de Abram Falk (Nachrichten 5/2009)