donnez-leur vous-mêmes à manger

Suite de l’article du dernier numéro :
“En Ouzbékistan, Dieu agit malgré les persécutions”.

Quatre églises composées d’autochtones se sont associées en 1999 dans un projet missionnaire. La stratégie consiste à envoyer des missionnaires issus de leurs propres rangs, à soutenir les églises nouvellement fondées et à organiser des séminaires bibliques.

Dieu leur accorda sa grâce : 21 églises sont nées en diverses régions du pays durant les onze dernières années. Aujourd’hui, l’association compte 1500 membres. Elle emploie plus de 50 missionnaires pour des projets à court ou long terme. L’Ouzbékistan compte six autres associations d’églises.

Propagande antichrétienne…

Il est évident que Satan ne s’accommode pas de ce travail. À plusieurs reprises, dans nos éditions passées, nous avons traité de la persécution des chrétiens dans ce pays.

Maintenant, les persécutions touchent de façon toujours plus brutale le domaine idéologique. Le dernier film de propagande, “Dupé”, a scandalisé même les incroyants.

Il rapporte l’histoire d’une jeune Ouzbek devenue chrétienne. Peu après sa conversion, elle décède dans un accident de voiture. S’en suit un scénario barbare. Aucun des imams concernés ne veut attribuer une tombe à l’ “infidèle”. Après quatre jours (!) de démarches infructueuses – d’après la coutume, un enterrement doit avoir lieu encore avant le coucher du soleil –, son mari se décide de l’enterrer dans le cimetière isolé d’un village abandonné, au fond d’une vallée encaissée. Au cours du transport de la dépouille, la voiture subit plusieurs pannes. Enfin, le conducteur du corbillard considère que ce voyage est contraire à la volonté d’Allah. Il refuse de faire un seul mètre de plus. Le mari désespéré décide alors de creuser une tombe pour sa femme au bord du chemin, dans les rochers. Puis commencent de violentes chutes de neige… À la fin du film, la tombe, peu profonde, est profanée par les loups.

Le film est vendu dans tout le pays. On veut prouver ainsi qu’après leur conversion, les “infidèles” n’ont plus leur place ni au ciel, ni sur la terre !

Malheureusement, cette propagande rencontre beaucoup de succès, car pour les Ouzbeks l’enterrement est d’une importance capitale.

… et nouvelles persécutions

Fin avril, de jeunes chrétiens avaient projeté d’organiser un séminaire dans les montagnes. Peu après son ouverture, une trentaine de policiers ont entouré le lieu de la rencontre.

Près de la moitié des jeunes purent échapper à l’arrestation, mais plus de 40 furent arrêtés et emmenés au commissariat. Après le contrôle de leur identité, ils furent placés sous une étroite surveillance policière.

Le 26 avril, le frère Asamat Radshapov, pasteur de l’église de Termes, était en voiture avec un autre frère. La police les a arrêtés et placés en détention. Comme pour le frère Tochar Haïdarov, la police criminelle menace de prétexter une affaire de drogues.

Umida, l’épouse du pasteur Asamat, attend son cinquième enfant, alors que les quatre autres sont encore petits[1].

Un autre frère, que la police voulait arrêter, a reçu de l’aide pour se réfugier à l’étranger.

Depuis 4 ans, le pasteur ouzbek Makset s’est aussi exilé avec sa famille. Dans son pays d’origine, il risque un emprisonnement de plusieurs années.



[1] Seul dans sa cellule, Asamat pria Dieu de lui envoyer des compagnons auprès desquels il pourrait témoigner. Le lendemain, Oleg fut placé dans sa cellule. C’était un alcoolique qui avait déjà passé 18 années en prison. Puis on leur amena aussi Rachid, un drogué. Tous deux avaient beaucoup de questions sur la foi. Un troisième homme, non-prisonnier, avait également de nombreuses questions sur l’Évangile. Mais cette personne a également pu apporter une grande aide à Asamat.
À plusieurs reprises, le juge a menacé Asamat de le condamner à cinq années de captivité. Mais Dieu lui a montré qu’il ne devait pas craindre et qu’il serait bientôt libéré. Il l’a effectivement été 15 jours plus tard. C’est une raison de rendre grâces à Dieu. Mais la situation générale des chrétiens en Ouzbékistan ne s’améliore pas encore. Continuons à prier pour eux !

 

Les chemins de Dieu et ce que nous en pensons

La persécution des chrétiens en Ouzbékistan devient de plus en plus dramatique. Si rien n’arrive sans la volonté de Dieu et s’Il a le dernier mot en toutes choses, pourquoi permet-il que cela dure ?

Dieu nous en donne quelques explications :

D’abord, nous sommes étonnés de voir l’Église grandir en nombre dans ces conditions. Malgré les interdictions, les chrétiens se réunissent dans de petits cercles de maison, dans le plus grand secret. Et le nombre de cercles augmente sans cesse.

Les persécuteurs propagent à leur façon et sans le vouloir le message évangélique. Dans une “Machallya” (communauté villageoise), le responsable a rassemblé tous les 150 hommes pour leur expliquer clairement : « À partir de maintenant, vous n’aurez plus aucune relation avec Monsieur X. Il adore un certain Jésus-Christ qui est, paraît-il, ressuscité des morts ! »

Tous ceux qui ont entendu cela cherchent maintenant un moyen détourné afin d’obtenir, auprès d’un chrétien, des réponses à leurs propres questions fondamentales !

D’autre part, les menaces, les arrestations et les tortures pèsent lourdement sur nos frères et sœurs et nous avons le privilège de prier pour eux.

De plus, pensons dans la prière à ceux qui ont perdu leur soutien de famille. Pensons aux chrétiens qui ont perdu leur emploi à cause de leur foi, à ceux qui ont écopé de fortes amendes à cause de leur présence dans des cercles chrétiens, et à ceux qui vivent en exil.

Que Dieu nous donne la bonne attitude vis-à-vis de nos frères et sœurs ouzbeks !

La Friedensbote