Semer dans les larmes et moissonner…
“Ceux qui sèment avec larmes moissonneront avec chants d’allégresse. Celui qui marche en pleurant, quand il porte la semence, revient avec allégresse, quand il porte ses gerbes.”
Semer : un devoir pas aisé à remplir
Notre Seigneur a souvent employé le verbe “semer” au sens figuré. L’un des meilleurs exemples est la parabole du semeur (Mt 13.24-30). Celle-ci montre clairement pourquoi semer est parfois accompagné de tristesse.
- On ne voit pas le succès espéré. Les mauvaises herbes poussent malgré la qualité de la semence. Les ouvriers de la parabole demandent au maître pourquoi il en est ainsi. Réponse : “Un ennemi a fait cela.” (v.28).
- Dieu permet que le mal pousse à côté du bien (v.30).
- Pareillement, dans la vie, nous savons que la mauvaise herbe veut étouffer ce qui est bon.
Sous la persécution, des dizaines de milliers de croyants ont semé avec larmes. Ce qui était vrai du temps des premiers chrétiens l’est encore de nos jours. Tandis que, chez nous, nous pouvons vivre notre foi si paisiblement, nos frères et sœurs dans la foi dans de nombreux pays sèment dans les larmes. Pourquoi le mal triomphe-t-il ? L’Ennemi veut occuper la place de Dieu. Voilà pourquoi il nous faut compter avec le rejet et l’opposition.
Semer sans relâche
Malgré ces sujets de tristesse, notre action ne doit pas se relâcher parce qu’elle est fondée sur un ordre de Dieu.
Durant 32 années, David Livingstone (1813-1873) a semé l’Evangile dans de nombreux pays africains. Il a parcouru 50 000km, le plus souvent à pied. Aucun obstacle n’arrête Livingstone dans l’accomplissement de sa mission, même pas la mort de sa femme et de l’un des enfants. Un matin, après un long moment d’attente, on le retrouve mort, à genoux au bord de son lit. Le missionnaire était aimé des Africains car il leur a transmis le salut et la liberté en Jésus.
Semer… et les promesses de Dieu
“… (le semeur) revient avec allégresse, quand il porte ses gerbes.” Comme le semeur puise courage, force et patience dans l’espérance que la récolte sera bonne, ne nous lassons pas de semer car la récolte nous attend ! Tous ne peuvent pas partir en mission, mais chacun peut soutenir les missionnaires par ses prières et ses dons.
Une sœur âgée voulait faire quelque chose pour les missionnaires. Avec beaucoup d’amour et de prières, elle confectionna une couverture. Le collaborateur n’y voyait rien de précieux et la jeta de côté. Plus tard, un missionnaire la mit avec des affaires qu’il comptait offrir lors de sa tournée dans une tribu encore inconnue. Le chef de cette dernière se vit proposer toutes sortes de cadeaux et les refusa tous. Soudain, voyant cette couverture multicolore, il dit : « Si tu me donnes cette couverture, nous sommes des amis, et tu peux parler de ton livre à mes gens. » Ainsi la couverture devint le feu vert par lequel l’Evangile a atteint ce peuple !
Telle que meurt la semence jetée en terre par le semeur pour donner naissance à une nouvelle vie, Dieu a envoyé Son Fils dans ce monde afin que, du don de Sa vie, résulte une riche moisson d’âmes sauvées.
Voici ma prière : « Seigneur, remplis mes mains de ta précieuse semence et ne laisse pas refroidir mon amour pour ton œuvre ! »
Si nous manquons de semer, si nous dormons, l’ennemi le fait à notre place. Si nous nous taisons et ne remplissons pas la mission que le Seigneur nous a confiée, le champ des cœurs sera d’autant plus rempli par le mal.
Chers amis de la mission, quel dommage que vous ne puissiez pas voir de vos propres yeux les fruits de vos dons, qui se transforment en milliers de Nouveaux Testaments distribués à ceux qui cherchent la Vérité. Quel dommage que vous ne puissiez pas voir les larmes de repentance et de joie des nombreux convertis ! Cependant, puisse la semence que nous portons dans les cœurs ne jamais manquer, malgré beaucoup de larmes. Alors, Sûrement, lors de la moisson la plus importante qui aura lieu au ciel, nous moissonnerons dans une grande joie parce que c’est Dieu qui en a fait la promesse !
Jakob Esaü
(Collaborateur de la mission, depuis son exil en Allemagne, en 1974, il doit, à 81 ans, réduire ses activités depuis quelque temps, vu sa santé déficiente. Rappelons, qu’à l’époque soviétique, ce témoin de la foi a été condamné quatre fois aux camps disciplinaires du régime, soit environ huit années de détention.)