donnez-leur vous-mêmes à manger

Comment le "Dieu inconnu" devient sauveur et libérateur

Dix-huit mois se sont écoulés depuis notre dernier reportage (5/2006) sur l'assemblée des juifs messianiques de la capitale ukrainienne. Notre correspondant leur a rendu visite :

Plusieurs appartenances communautaires, mais un seul Père

Le nombre des membres de l'assemblée demeure constant. C’est de bon augure, puisque quelques frères et sœurs âgés sont décédés. En outre, 15 membres de l'assemblée ont émigré ces deux dernières années. Ceci a quelque peu modifié la composition ethnique de l'assemblée. Deux tiers des membres ne sont pas d’orignie juive, d'autres nationalités se joignent volontiers à nous. L'amour de Dieu a donné à tous les peuples le même droit au salut éternel en Jésus-Christ. Outre le service religieux régulier, l'assemblée donne également des cours bibliques. Entre 20 et 30 enfants participent à l'école du dimanche, mais tous n'ont pas des parents croyants.

Inna Weiner, l'épouse du responsable de l'église, aide à la petite cantine. Ici on distribue des repas gratuits à des personnes âgées vivant sous le seuil de pauvreté et qui se tiennent à l’écart de l'assemblée. A la cantine, Inna a fait la connaissance du vieux Baruch (84 ans) qui a derrière lui une vie particulièrement difficile. Cela fait trois ans qu’il a rencontré le Seigneur. Waldemar Weiner nous dit que c'est une grande bénédiction qu'un Juif âgé prenne une telle décision. Le vieux Baruch est grandement béni dans sa nouvelle vie avec son Messie. Voici son témoignage :

A un cheveux de la mort

Baruch n'avait pas encore 18 ans lorsque les troupes allemandes arrivèrent aux portes de sa ville natale, durant la Seconde Guerre Mondiale. Comme d'autres jeunes, il fut mobilisé pour défendre la ville et dut se battre contre l’envahisseur. Cela ne dura pas car Baruch fut fait prisonnier avec des centaines de soldats soviétiques. Pendant deux mois il fut enfermé dans un camp de concentration des environs de Kiev. Les prisonniers furent condamnés à y périr ; ils se nourrirent d'herbe. Beaucoup d'entre eux décédèrent. Mais un jour Baruch parvint à s'échapper. Il avait lié contact avec une sentinelle russophone et réussi à la convaincre qu'il avait été amené là par erreur, qu'il n'était pas soldat et ne portait aucun uniforme. Il lui montra son passeport, lui confirmant ainsi qu'il était trop jeune pour être militaire. La sentinelle le crut, l'accompagna à la porte, lui infligea un énergique coup de pied et lui conseilla de disparaître.

L'angoisse en Pologne…

A Kiev, Baruch rencontra des connaissances qui l'informèrent que la jeune fille qu'il pensait épouser avait été exécutée avec des centaines d'autres Juifs à "Babij Jar" (une profonde vallée dans la ville de Kiev). Les parents de Baruch moururent également des suites des mauvais traitements infligés par les soldats. Là, il entendit dire qu'en Pologne, il était plus facile de se cacher et de trouver un travail. Il se mit en route à pieds. Dans un village des environs de Cracovie (à 900km de Kiev) Baruch trouva un travail chez des paysans. Mais un jour, lors d'une rafle, Baruch fut arrêté avec d'autres jeunes et déporté en Allemagne.

L'esclavage en Allemagne…

Durant trois ans Baruch travailla au déchargement de wagons de charbon à Suhl (en Thuringe). Les quotas étaient élevés pour les jeunes affamés. Ils devaient décharger 20 tonnes de charbon en trois heures, et, s'ils n'y parvenaient pas, ils étaient roués de coups, sinon fusillés.

En 1945, Baruch fut libéré par les Américains et rentra à nouveau, à pied, en Ukraine. Mais, là, il n'avait plus personne, et il se retrouva sans métier ni argent, ni rien à manger. De plus, il contracta une sévère tuberculose. « Aussi loin que je me souvienne de mon passé, j'étais presque toujours affamé », dit-il.

En Israël… un chez soi ?

En 1991 Baruch se rendit en Israël avec son épouse, mais le malheur l'accompagna cette fois encore. Tous ses bagages et son argent disparurent. Profondément malheureux, il se rendit de bon matin dans la vieille Jérusalem, à l'endroit où Jésus-Christ avait été crucifié. Il y passa la journée. Il ne connut pas encore le Seigneur, mais ses soupirs s'adressaient maintenant à Jésus-Christ : « Seigneur pourquoi m'auras-tu puni tout au long de ma vie?  Pourquoi suis-je de nouveau mendiant ? Pourquoi avons-nous perdu notre nécessaire ? » C'est ainsi que Baruch pria et supplia jusque tard dans la soirée. Deux jours plus tard, il eut la surprise d'apprendre que ses bagages avaient été envoyés par erreur en Roumanie et qu'ils allaient lui revenir. Aujourd'hui, Baruch constate : « Je pensais toujours que Jésus-Christ est Seigneur, bien qu'en tant que Juif je fréquentais la synagogue par tradition. » Les cinq années suivantes, il habita avec sa femme, enfin en paix en Israël. L'aide sociale leur permit de mener une vie décente.

L'Ukraine, station finale ?

En 1996, Baruch revint avec sa femme en Ukraine pour visiter la tombe de ses parents. Là, il eut un infarctus et passa six mois à l'hôpital. Durant cette période, le vieux couple dépensa toutes ses économies et n'eut plus d'argent pour le retour. Leur logement en Israël, resté trop longtemps innoccupé et impayé, était loué à d'autres personnes. Aujourd'hui, Baruch et sa femme vivent avec une petite rente dans un appartement à Kiev. Il a abandonné le rêve de retourner en Israël, car les formalités sont beaucoup trop chères : 4000 à 6000€.

Avec un nouvel espoir…

Cependant, Baruch n'est pas découragé. Il a souvent expérimenté la protection de Dieu dans sa vie. Il visite de temps en temps les villes où "son premier amour" repose avec des centaines d'autres personnes de son peuple. En dépit de tous les événements fâcheux qui ont jalonné son existence, Baruch est reconnaissant à Dieu pour son passé. Même plus, : aujourd'hui, il sait que la station finale est le ciel !

La veille de Noël dernier, Baruch a reçu un sac d'alimentation par l’action “Cœur à cœur” de notre mission. Cette action est spécialement destinée aux personnes subsistant difficilement.

 

Friedensbote