donnez-leur vous-mêmes à manger

"J’étais malade et vous m’avez visité"

Nos coeurs sont débordants de reconnaissance envers le Tout Puissant lorsque nous retrouvons le Pasteur Victor Martchouk à l’aéroport de Kiev, avec l’intégralité de notre précieux chargement de médicaments collectés pour soulager quelques uns des malades démunis que nous rencontrerons au fil du voyage.

Quelques heures plus tard nous pénétrons dans le jardin des parents de notre très dévouée interprète, Natacha Sviatuk (étudiante à l’Institut Biblique de Nogent/Marne). Les retrouvailles sont remplies d’émotions qui mêlent les larmes à la joie.

Mais une inquiétude se lit sur le visage de Natacha. Elle ne pensait pas que sa mère éprouve tant de difficultés à se déplacer. Malgré les efforts de sa maman pour dissimuler sa souffrance, l’ascension des quelques marches donnant sur le hall d’entrée semble une véritable épreuve. La lecture de ses radiographies indique la nécessité formelle d’une prothèse de hanche. Les médecins ont déjà porté l’indication opératoire, mais les revenus de ce couple de retraités ne leur permettent pas d’en bénéficier.

Quelques jours avant notre arrivée, le papa avait dû subir une opération d’un rein. Avec ironie il nous explique le système de soins auquels il est confronté : « en Ukraine, officiellement tout est gratuit, mais en pratique tout se paie ». Avant l’opération, le chirurgien fournit la liste du matériel à acheter compresses, gants stériles, seringues et aiguilles, sans omettre les médicaments … et ses honoraires. C’est donc son fils, le frère de Natacha, qui, en prenant sur ses économies, a pu subvenir aux soins de leur père ! Cette réalité nous sera confirmée à nouveau tout au long du voyage.

A Usin, nous retrouvons Victor Kopitov. Grâce à votre générosité, il a pu être opéré des deux hanches ! Pour la petite histoire, sachez que notre Seigneur a même permis que ce soit un chirurgien expérimenté exerçant en Angleterre et de passage à Kiev qui s’occupe de lui. Il est ravi … et soulagé. Il va donc pouvoir poursuivre ses activités au profit de la jeunesse et de l’évangélisation au sein de son église. En outre, depuis trois années, il monte un dossier, document par document, pour « l’acquisition » d’un terrain destiné à l’organisation de camps d’enfants l’été. En réalité en Ukraine il est impossible de devenir propriétaire d’un lopin de terre. Tout appartient à l’état, mais vous pouvez louer un terrain. C’est ainsi qu’il a été proposé à l’église du pasteur Victor Martchouk de louer un terrain pendant 50 ans … gratuitement ! Il s’agit d’une vaste prairie, en partie arborée et bordée d’une rivière, à proximité d’un village et d’une magnifique forêt de pins, offrant de nombreuses occasions de jeux et de promenades. Merci Seigneur ! Mais auparavant, ils doivent mettre ce terrain en conformité sur le plan sanitaire : eau, électricité, toilettes, dortoirs …

La Friedensbote a déjà pourvu pour les sanitaires et les locaux, mais il faut encore acquérir un transformateur électrique et forer un puits. Victor Kopitov persévère et garde l’espoir de voir de jeunes enfants et ados se défouler et se nourrir de la parole de Dieu dans ce petit coin de verdure.

Nous rencontrons ensuite Vadim Tarnopolski , lui aussi opéré grâce à l’aide du Messager de la Paix. Avec son épouse Nadia, ils sont toujours aussi reconnaissants. Ils ont maintenant ouvert une petite épicerie. Ajouté aux allocations de l’état, pour élever les nombreux enfants « adoptés », ce nouveau revenu leur permet d’être indépendants. La mission peut donc maintenant répondre aux besoins d’autres familles. Gloire à Dieu !

C’est aussi ce que nous souhaiterions pouvoir faire avec Marina Choulga et son mari Vassil.

Veuve et handicapée, elle a persévéré avec le Seigneur pour élever son fils Bogdan, entourée par l’église et soutenue financièrement par la mission. L’absence d’un père pesait à bien des égards,. mais le Seigneur, prenant soin de la veuve et de l’orphelin, a répondu à son besoin à travers Vassil, son nouvel époux.

Converti un an après son emprisonnement, Vassil a appris à compter sur son Dieu six longues années derrière les barreaux. Actuellement, pourvoir aux besoins de son nouveau foyer est son plus grand souhait. Malheureusement, comme vous pouvez l’imaginer, son passé le dessert fortement. Priez pour qu’il trouve un travail rémunérateur suffisant. Il a accepté de faire ce que personne ne veut faire en Ukraine : éboueur. Son salaire mensuel se compose de bouteilles de Vodka et de 70 €./mois. Il lui faudrait 150 € minimum pour vivre… Sans l’aide du Messager de la paix, le Pasteur Victor Martchouk nous assure qu’ils n’auraient pas pu survivre cet hiver. En effet, le travail dans de mauvaises conditions d’hygiène fût à l’origine de la surinfection d’une plaie de la main apparue lors d’une manipulation de plaques d’égouts. Vassil a dû interrompre son travail plusieurs semaines; Ensuite, faute de moyens, il n’a pas pu soigner une bronchite qui a dégénéré en pneumopathie, nécessitant 3 mois d’hospitalisation. En outre, Vassil retrouverait toute sa dignité s’il pouvait pourvoir seul aux besoins de la famille. C’est un sujet de prière.

 

Le travail n’effraye pas nos frères et sœurs d’Ukraine. La difficulté est de trouver un emploi et de le garder... La situation économique est très instable. La vie est chaque mois plus difficile. Les loyers ont follement augmenté. Le prix du gaz, source de tensions avec la Russie, a lui aussi flambé.

Vladimir Zinkevitch , soutenu partiellement par la mission, pasteur d’une petite église très pauvre, cumule deux emplois : le gardiennage dans une usine la nuit et un travail de ferrailleur la journée. Armé de son courage et de son savoir faire ( les Ukrainiens sont très habiles de leurs mains ) il a relevé une ruine, achetée une bouchée de pain, pour loger sa femme et leurs six enfants. En soi, c’est un témoignage. Le voisinage observateur n’a pas manqué d’être touché par la vie de cette famille nombreuse, et plusieurs de leur rue se sont convertis au Seigneur. La maman nous demande de continuer à prier pour leurs enfants, afin que la bonne odeur de Christ se répande depuis leur foyer.

Leur exemple a stimulé Valery et Sacha Slobodianik. Pleins de zèle pour le Seigneur, ils ont décidé de retaper une maison délabrée afin d’augmenter leur surface habitable et de pouvoir accueillir des orphelins, comme le font Vadim et Nadia. L’épreuve du handicap de leur fille Alvina, surmontée avec le secours de notre Seigneur Jésus, a-t-elle sensibilisé leur cœur à la souffrance des autres ? Nous constatons que nos frères et sœurs « s’excitent » les uns les autres ... à la charité et aux bonnes œuvres, selon Héb 10 :24 . Puisse leur vie pratique nous encourager à faire de même.

Oleg Seminiuk , porteur chronique du virus de l’hépatite C, persévère avec son Seigneur. Il aurait besoin de soins si coûteux (4200 à 7500 € selon le virus identifié par les biopsies) qu’il a perdu tout espoir d’en bénéficier. Pour la première fois cette année, à l’occasion de Pâques, il a osé revêtir veste et cravate ! Sa mauvaise conscience, eu égard à sa vie passée, l’en empêchait jusque-là : « tout le monde dans le village sait que je suis un alcoolique ; qu’est-ce qu’ils vont penser s’ils me voient ainsi habillé ? » se disait-il. Gloire soit rendue à Dieu qui libère de l’esclavage du péché, et délivre nos consciences de toute accusation de l’ennemi (Ap.12,11) ! Sa maman, Véra Seminiuk, poursuit son précieux service auprès des femmes de l’église.

Le Pasteur Victor Martchouk se réjouit de l’œuvre de Dieu à travers son ministère. Mais l’ennemi de nos âmes est actif lui aussi. Victor a eu un accident de la route dont il est ressorti indemne. Le véhicule, prêté par son frère Pavel, également Pasteur, a dû partir à la casse. Comptant sur l’argent promis par l’assureur (60% des frais totaux : 1296 €), Victor s’est endetté pour remplacer le véhicule, mais à ce jour l’assurance ne lui a toujours rien versé !

L’augmentation du prix du gaz est un réel souci pour Victor, car le volume d’air à réchauffer chaque hiver pour l’église est très important. Le montant des travaux nécessaires pour économiser du gaz s’élève à 8000 € (Isolation du toit et des fenêtres, modification du chauffage). C’est un vrai dilemme pour tous. Vous constatez ainsi que le coût est très élevé, et à peu près au niveau des soins qui seraient nécessaires pour Oleg. L’église ne peut pas y pourvoir seule. D’autre part, imaginez-vous vous réunir le dimanche dans une salle glaciale. C’est une illustration poignante des choix que nous sommes souvent conduits à trancher : Aider une seule personne malade ou préférer secourir le plus grand nombre, en particulier dans le domaine spirituel. Il est vrai que le Seigneur nous délivre de la culpabilité du péché, mais pas toujours de toutes les conséquences de nos péchés. Priez que le Seigneur nous donne la sagesse pour bien utiliser les moyens qu’il nous procure à travers vous, afin que nous agissions comme Lui le ferait. Qu’il vous conduise aussi à réagir avec sérieux en lisant ces lignes.

L’église du Pasteur Pavel Martchouk aide beaucoup l’église de son frère Victor. Lors de notre passage dans leur église nous avons pu constater leur zèle pour l’évangélisation des enfants. Ils se soutiennent mutuellement. L’épouse de Pavel est probablement atteinte d’une sclérose en plaque et nous demande de prier pour elle. Il lui est difficile de se déplacer sans l’aide de son mari, en raison de troubles de l’équilibre. C’est comme si elle était ivre. Elle a parfois honte en se déplaçant dans la rue en raison du jugement porté par certains passants sur sa démarche ébrieuse.

Il est un père pour nous …

Leurs enfants adoptifs devenus adultes, Poliktin Janovski et son épouse ont décidé de renouveler cette expérience en adoptant cinq nouveaux orphelins. Nous avons pu voir l’un d’eux. Il était radieux.

Dans l’orphelinat d’état, où Poliktin nous a emmenés, nous avons rencontré beaucoup d’enfants âgés de 4 à 9 ans. Ils sont assez bien habillés grâce à l’aide humanitaire ; Ces enfants nous regardent avec des grands yeux qui semblent nous dire : « viendra-t-on enfin me chercher ? Aurai-je un peu de chance ? Une petite fille, radieuse, nous est présentée. Elle a été adoptée et partira avec sa nouvelle famille dans quelques jours. Nous leur apportons quelques friandises et les petites mains se tendent à n’en plus finir. Natacha, notre interprète, a les yeux mouillés de larmes, car il est difficile de rester insensible à ce spectacle. En grandissant, ces malchanceux iront dans d’autres orphelinats où règne la loi de la jungle. Malheureusement, leur avenir est sombre. Pour beaucoup ce sera : le suicide, la délinquance avec son cortège de violences, la prostitution, ou la drogue.

Poliktin avait informé quelques jeunes SDF de Chmelnistky de notre visite et de notre désir de les rencontrer. Ils sont là devant nous, écoutant avec attention la Parole de Dieu. Comprennent-ils que Dieu se préoccupe réellement d’eux et les a suivis depuis qu’ils ont fui le toit familial ou l’orphelinat ? Tout comme cet aveugle de naissance faisant la manche devant le temple de Jérusalem, Jésus les voit et souhaite les rencontrer pour changer leur vie difficile ? Jésus est en réalité le seul à pouvoir leur donner la vraie liberté, cette liberté dont ils sont si fiers, ayant le sentiment que dans la rue ils se sont émancipés de toute contrainte. L’un d’eux avoue pourtant « si nous sommes dans la rue, ce n’est pas vraiment un choix, nous n’avions pas d’autre possibilité ». Certains d’entre eux ont parcouru plus de mille kilomètres depuis leur départ … vivant d’aumônes et de larcins. Ils croisent peu de regards bienveillants, compte tenu de cette façon de vivre. Ici au centre, ils savent qu’ils peuvent venir à tout moment, qu’ils seront bien reçus, qu’on leur donnera de quoi manger ou se vêtir et qu’ils pourront même dormir s’il fait trop froid dehors. Ils nous déclarent à propos de Poliktin : « Il est un père pour nous ! ».

Nous leur avons chanté des cantiques en Français, traduits par Natacha. Leur émotion était palpable. Nous avons constaté combien ils restaient sensibles aux manifestations d’un amour pratique ! Prions qu’ils comprennent que c’est Dieu qui les aime à travers l’œuvre de Poliktin et de sa femme Valentina, et qu’ils Lui rendent gloire.

Certains cependant souhaitent se libérer de l’esclavage de la drogue, comme dans ce centre de la région de Chmelnistki où Poliktin nous a conduit. Ces jeunes, âgés de 18 à 30 ans, tous volontaires, sont rééduqués par le travail. : Lorsque nous arrivons, une trentaine nous attendent dans une pièce depuis plus d’une heure ; certains sont assis par terre. Après quelques cantiques chantés en français, nous leur apportons le message de l’Evangile. Ils écoutent avec beaucoup d’attention. Ensuite, ils nous font visiter leur centre.

De retour chez Poliktin, le soir, nous assistons à nouveau à un culte. En Ukraine, il y a environ quatre cultes par semaine : deux dans la semaine et deux le dimanche. Chaque culte dure environ deux heures et comporte à chaque fois deux messages. La grande majorité des chrétiens assistent à tous les cultes.


Médecin du corps et de l’âme…

A Kiev, le Dr Jorge RIOS RIOS n’avait pas dormi depuis plus de 24 heures, néanmoins il s’affairait à la cuisine afin de nous restaurer. Nous avions pris du retard dans notre voyage et maintenant il devenait pressant de repartir visiter ses amis habitant les villages voisins. En travaillant la nuit, Jorge a réussi à se libérer du temps pour annoncer l’évangile dans ces bourgades rurales dépourvues d’eau courante. La nuit tombée, nous pénétrons dans la pièce principale dont le plancher aux lattes disjointes est couvert de tapis sans âge.

Malgré la fatigue du travail aux champs, plusieurs vieilles femmes au visage plissé, chantent des cantiques. A cette heure tardive nous sommes touchés en constatant combien nous sommes attendus. Elles ont soif de la parole de Dieu et désirent être nourries du pain du ciel ! Nous ouvrons ensemble le livre de vie et chantons à la gloire de Dieu.

Bruno, notre compagnon de voyage depuis Lyon, remarque une femme de 80 ans, chrétienne depuis plus de 40 ans, dont le visage respirait la paix et la confiance en Dieu. Lui ayant demandé comment elle faisait pour garder sa foi vivante sous le régime communiste, elle répondit : «  Dieu a pourvu en toutes choses. »

C’est grâce à Sergeï et son épouse, un jeune couple, modeste mais très désireux de partager la richesse de sa foi, que ces réunions peuvent avoir lieu.

Tania, l’épouse de Jorge, infirmière, exerce son art dans un dispensaire. La visite des locaux nous a laissé perplexes quant aux conditions de travail de ce personnel dévoué. Le budget réclamé pour la réparation du toit, pour éviter ainsi l’inondation des lits les jours d’orage, semble ne jamais avoir été pris en compte. Et que penser au sujet de ces paires de ciseaux de petite chirurgie rouillées par l’usage ? Et cette longue liste de matériel exposé à notre appréciation par Tania ? Lorsqu’elle me dit avoir besoin de lits médicalisés, je mesure mon incapacité à pourvoir à leurs besoins. Je laisse mon otoscope comme prémices, dans l’espérance que par la grâce de Dieu et en comptant sur son secours … Imaginez notre surprise lorsque, de retour en France nous recevons un appel nous proposant de récupérer expressément pour l’Ukraine … des lits médicalisés ! Notre Dieu règne encore …

Ils ne comptent plus que sur la grâce de Dieu …

A Poltava, nous sommes accueillis dans la famille de Victor Chkarovski. Merci de prier pour Natacha, son épouse, qui souhaiterait tant avoir un enfant. Lina Chkarovska, nièce de Victor, est victime de crises d’épilepsie à l’origine de pertes de connaissance la gênant beaucoup dans sa vie quotidienne. Merci de prier pour son rétablissement.

Nous rendons ensuite visite à Galina Lovesa. Elle vit seule avec son fils alcoolique. Elle est cardiaque, diabétique et aveugle, et comme elle n’arrive plus à subvenir à ses besoins, l’église locale la soutient. Elle nous a rendu un témoignage poignant : « Je ne compte plus que sur la grâce de Dieu » nous a t-elle dit avec paix et confiance.

Avec joie, nous avons revu Daniil Khoroungi dont les progrès sur le plan intellectuel sont constants et réjouissent la maman, impatiente de nous faire la démonstration de ses acquis. Daniil est tout sourire. Nous sommes peinés de le sentir si limité par ce corps désordonné. Sa sœur, âgée de 10 ans, languissait aussi de nous revoir. Ils ont beaucoup apprécié le matériel de bricolage. Elle s’est empressée de nous montrer ses chefs-d’œuvre. Ils remercient vivement les donateurs. Le papa et les deux frères ainés travaillent à la construction d’une maison pour avoir un logement mieux adapté à leurs besoins. Eux aussi comptent sur la grâce et le secours du Seigneur pour surmonter leur épreuve.

Malheureusement, nombreux sont les enfants dans le cas de Daniil. Vladimir Krizhanivskiy, père d’un enfant handicapé, a eu le désir de favoriser l’insertion de ces enfants dans la société en commençant dès les plus petites écoles. Son but est de leur donner un métier en milieu ouvert. Rempli de foi et d’amour pour ces exclus, il est devenu directeur d’un centre d’accueil de jour, où tous les soins possibles sont prodigués : kinésithérapie, ergothérapie, balnéothérapie, éveil des différents sens, travail en groupes, éducation et soutien des parents.

Ce beau travail a été remarqué des autorités et le ministre en charge des affaires sociales, lui-même handicapé, a accepté de soutenir financièrement cet établissement de la région de Biéla-Tserkva. Les chrétiens sont une minorité dans cette structure, mais prions que leur témoignage porte du fruit.

L’éternel pourvoira …

 

Revenus sur Kiev, nous visitons la famille du Pasteur Vladimir Kovtoun.Comme les loyers sont de plus en plus chers à Kiev (entre 2000 et 2007, le montant des loyers a été multiplié par 10), l’église de Vladimir se réunit dans une salle attenante à un café. Quelle joie et quel encouragement de voir ces frères et sœurs venir assister à un culte en semaine, après une journée de travail !

Désireuses de se fortifier dans la foi, plusieurs soeurs ont décidé d’assister à un séminaire «pour devenir une épouse merveilleuse». Elles devaient chacune être accompagnée d’une amie, jeune convertie ou intéressée par la Parole de Dieu. Comme plusieurs ne pouvaient pas payer le coût total de leur formation, c’est une sœur de l’église, gagnant mieux sa vie, qui a généreusement pourvu.

Cette année, Vladimir Réchetnik n’a pu se joindre à nous en raison d’une hospitalisation programmée de longue date en vue d’un bilan de son hypertension. Il souffrait aussi de douleurs en rapport avec des calculs de la vésicule. L’opération a été menée à bien. Soulagé de ces crises, il a pu reprendre avec joie ses activités. Tania, son épouse nous écrivait en Juin dernier : « Tout d'abord, nous souhaitons vous exprimer notre reconnaissance, pour votre soutien financier et pour vos prières! Le Seigneur savait combien nous avions besoin d'aide durant ces derniers mois. C'est Lui qui dispose les coeurs des gens pour nous aider. Depuis que mon mari s'est fait opéré, cela fait un mois, il n'a pas eu de crise d'hypertension et aucun problème cardiaque. Gloire au Seigneur pour tout! Aujourd'hui il fait sa tournée d'évangélisation habituelle ;, hier il a passé toute la journée à travailler pour l'église - on avait la Sainte Cène à Dymer et à Varovsk - et après il visitait les membres de l'église qui sont malades. C'est le Seigneur qui nous donne des forces! Merci à ceux qui prient pour nous ». 

Nous avons l’occasion de faire une partie de cette « tournée d’évangélisation ». Plusieurs réunions, tant avec des enfants qu’avec des adultes, ont lieu dans différents villages de la région de Tchernobyl. A chaque fois, nous sommes attendus avec impatience et nous leur chantons quelques cantiques en français. Puis un message d’encouragement basé sur l’Evangile leur est apporté. Les petits cadeaux apportés de France (montres, stylos et peluches, les jeux et les bricolages) font la joie de beaucoup. Après avoir fortifié leur âme, nous leur apportons quelques soins médicaux. Tous ces Ukrainiens sont étonnés et heureux de voir des chrétiens français s’intéresser à eux. Nous partageons leur joie : leur foi, leur amour pour le Seigneur et leur soif de la Parole nous ont aussi fortifiés. Comme on voudrait voir cela dans notre pays...

Nous avons été particulièrement touchés par les frères et sœurs de l’église de Radinka, persévérants dans une zone hautement contaminée par la radioactivité, dans le but d’apporter l’espérance de la bonne nouvelle à ceux que le monde a mis en oubli.

Une sœur, Tatiamine, nous a semblé très affectée. Elle est infirmière dans son village. Son salaire mensuel, (quand elle le touche car le versement est irrégulier), est de 62 € …pour 7h de travail par jour, six jours sur sept. A sa charge : sa mère, un frère alcoolique, un frère ayant des problèmes psychologiques, un frère handicapé, un frère scolarisé … le père est mort. Par intégrité, elle refuse les cadeaux des patients afin de rester libre dans ses décisions. Elle est très courageuse mais a particulièrement besoin de notre soutien.

Nous remettons aussi à vos prières Yvan Pavlenko, un frère grabataire et aphasique. Son épouse en prend un très grand soin. Après une phase de lutte, elle comprend maintenant que le meilleur pour son mari serait de rejoindre son Seigneur. Des larmes brillaient dans les yeux d’Yvan en écoutant nos cantiques et nos prières en français.

Valia Lakomska était confuse en défaisant la bande enveloppant l’ulcère profond rongeant les deux tiers de sa jambe. Par bonheur notre Seigneur avait permis qu’une infirmière nous donne la veille du départ de France des pansements parfaitement adaptés à son besoin. Combien nous étions reconnaissants ! Elle avait en outre des douleurs d’estomac empêchant toute alimentation. Voici les nouvelles que nous avons reçues d’elle : « elle a commencé à bien manger, elle a de nouveau l'appétit, elle est très reconnaissante pour votre aide avec les médicaments et l'argent. Merci beaucoup à tous! »

Dyma, parallèlement à son service d’évangélisation et d’édification aux cotés de son père Vladimir Réchetnik, travaille comme mécanicien et maçon. Il fait de grandes journées en raison du trajet nécessitant trois à quatre heures de bus par jour. Ainsi il peut pourvoir aux besoins du foyer et rénover une petite maison pour accueillir ses fillettes. Ils nous ont beaucoup réjouis par leur enthousiasme.

Liuba Rechetnik, épouse de Dyma, a dû accoucher en urgence par Césarienne, en raison d’une hypertension gravidique. Elle a donné naissance à deux jumelles : Mira et Adelina. Elles pesaient 2,300 kg chacune, et étaient bien constituées. Le chirurgien avait exigé des honoraires de 500 € pour recourir à une technique opératoire dont les suites sont plus simples. Plusieurs ont pourvu pour faire face à ce nouveau besoin.

Dr Philippe et Marie Duvergé Natacha Sviatiuk (interprète).

 

Le témoignage, ci-après, de Marie Duvergé, paraît un peu décalé par rapport au calendrier ecclésiastique, mais le rappel de la présence de notre Sauveur ressuscité avec les siens, tout au long de l’année, ne peut qu’être un bon stimulant pour tous !

Une salutation significative …

(par Marie Duvergé)

J’aimerais vous raconter ce que nous avons vécu le dimanche de Pâques. C’est un jour très spécial en Ukraine et tout spécialement dans les églises où tous se saluent par ces mots « kristos vas chris » c'est-à-dire «  Christ est ressuscité » auquel il faut répondre « Vaïstinou vaschris » «  Il est vraiment ressuscité ! » Nous avions appris cela par cœur et les chrétiens étaient heureux de nous entendre le dire avec notre accent. Pendant le culte, se sont succédés les chants de la chorale et des jeunes, des récitations de versets bibliques par les enfants ou des poèmes, ainsi que des messages. Je suis toujours émerveillée en entendant leurs beaux cantiques qui nous transportent jusqu’au ciel. Nous avons eu aussi la joie de leur chanter des chants en français, et quand ils les connaissaient ils nous accompagnaient dans leur langue. C’était aussi très touchant de voir combien les enfants sont impliqués dans le culte. Sans timidité, ils s’avancent devant l’assemblée et récitent par cœur au micro leur poème ou leurs versets bibliques appris pendant l’école du dimanche sur le thème de la résurrection. Les jeunes, en groupe ou en solo, accompagnés de la guitare, ont aussi à cœur d’apporter leur adoration. Puis, après le culte, nous avons eu droit au repas de fête chez Victor Marchuk.

La générosité des frères et sœurs nous touche d’autant plus que nous savons combien la vie est difficile pour eux chaque jour. Dans l’après midi, nous faisons plusieurs visites chez des chrétiens pour nous retrouver à nouveau à 18h à l’église pour un deuxième culte où là encore chants, prières, et enseignements se succèdent. La journée se termine par un repas chez Vadim et Nadia Tarnopolski, dont la joie est toujours communicative. C’est vraiment merveilleux de voir leurs enfants adoptifs s’épanouir et participer aux activités d’église. Kristos vas chris ! c’est vrai Christ est vraiment ressuscité et il œuvre encore aujourd’hui dans les cœurs !

Pendant toute cette semaine après Pâques nous allons souvent nous saluer de cette façon et pas seulement avec les chrétiens, car en Ukraine même la caissière de l’épicerie nous salue ainsi. J’imagine mal la réaction de la boulangère de mon village si la semaine de Pâques je la saluais en disant « Christ est ressuscité » ! Certainement ces populations, qui ont longtemps été persécutées, ont des leçons à nous apprendre !

Chers amis, merci de prier pour nos frères et sœurs en Ukraine. Même si ce pays a actuellement le plus fort taux de croissance d’Europe, cela reste très difficile pour les petits salaires qui n’ont pas bougé depuis de nombreuses années.