donnez-leur vous-mêmes à manger

L’Evangile annoncé aux Tatars de Crimée

Autrefois, les Tatars étaient un peuple de pillards, des marchands d’esclaves qui répandaient la terreur ; sous le régime soviétique, ils ont à leur tour atrocement souffert.

Un reportage sur les Tatars de Crimée, paru dans l’encyclopédie libre Wikipedia, relate son histoire comme suit :

Les Tatars de Crimée (Qirimtatarlari, selon leur propre identification) sont un peuple turc parlant le tatare (de Crimée), une langue turque du sud de ce pays.

Ils seraient les descendants de plusieurs peuples qui vivaient en Crimée ou qui l’avaient conquis (Mongols, Coumans, Goths)… à moins qu’ils ne soient les descendants des “Polowzer”, respectivement “Kiptchaken”, qui habitaient la Crimée lors des conquêtes par les Mongols.

Vers la fin du Moyen-Age, les Tatares de Crimée, marchands d’esclaves, avaient développé un important commerce. Au cours de leurs nombreuses expéditions de pillage, effectuées dans les pays de l’Ukraine et du sud de l’Empire russe, ils ont amassé un riche butin de personnes. Ils ont d’abord amené leurs prisonniers qu’ils ont emmené en Crimée, pour les vendre ensuite en Turquie et d’autres pays du Proche-Orient.

L’historien Andrew G. Bostom estime que pendant la période du 15e et jusqu’au début du 18e siècle, environ trois millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont été ainsi déportés et vendus par eux. Des régions entières avaient été étaient dépeuplées et pillées. Nombre de ces victimes, souvent enchaînées, toujours à pieds, sont mortes d’épuisement.

Ces razzias par les Tatars de Crimée ont représentéaient un sérieux et pesant problème, durant une longue période, considérable pour les Etats moscovites, ukrainien et biélorussel’Ukraine et la Biélorussie. Au cours du 16e siècle, Moscou était fut obligée de recruter chaque année environ 80 000 soldats pour assurer la défense dans les fortifications du sud de son empire, pour lutter contre les invasions des cavaliers tatars de Crimée. Ces dernières ont notamment contribué à la création de la nation cosaque, qui se composait de paysans capables d’assurer leur défense. Enfin, la Russie, qui s’est fortifiée sous le régime de l’empereur Pierre le Grand, a été en mesure de développer une politique efficace capable de refouler les Tatars.

Après la révolution russe de 1917, l'Etat autonome soviétique de Crimée est né en 1921. Mais, à partir de 1927, dès l'introduction du régime de la terreur par Staline, la situation a complètement changé. Toute manifestation culturelle des Tatars de Crimée fut strictement interdite. Selon les statistiques, près de la moitié des Tatars de Crimée, soit environ 150 000 personnes, ont trouvé la mort, victimes de cette dictature.

Aussi les troupes allemandes, chargées de l’occupation du pays en 1941, furent-elles accueillies plus favorablement en Crimée que dans les autres pays de l’Union Soviétique. Bien que parmi les Tatars seulement un petit nombre comptaient parmi les collaborateurs, ceux-ci ont néanmoins provoqué la dissolution de la république autonome soviétique de Crimée en 1944 et la déportation des Tatars de Crimée en Asie centrale. En l’espace de quelques jours seulement, environ 180 000 personnes ont été déportées en train, dans d’horribles conditions. Les wagons à bestiaux qui servaient au transport restaient souvent fermés durant plusieurs journées. On compte jusqu’à 46% de déportés morts, pendant le transport, de faim, de soif et de diverses maladies. Ils ont été réhabilités officiellement en 1967, mais n’ont été autorisés à retourner dans leur pays qu’en 1989, et cela uniquement hors de leurs anciennes colonies.

La Crimée fut à nouveau repeuplée, par environ 20 000 Tatars, en 1990. Aucun soutien ne leur a été accordé par les autorités. Ils ont encore subi, en partie, soit la déportation, soit la démolition de leurs maisons provisoires. Beaucoup d’entre eux s’y sont quand même établis, sans avoir obtenu d’autorisation administrative. Entre-temps, leur statut a été reconnu officiellement par le gouvernement, mais il n’a pas fait l’objet d’une ratification par les autorités compétentes.

A l’heure actuelle, on estime qu’environ 12% des habitants de la presqu’île sont des Tatars de Crimée. Ce pourcentage est, en réalité, deux fois plus élevé. En majorité, ces Tatars sont sunnites. Des actes de violence entre les habitants originaires du pays et la minorité tatare se produisent encore fréquemment.

Le Seigneur Jésus attend depuis bien longtemps les Tatars de Crimée, ayant aussi donné sa vie pour eux

Chers amis de la Mission, dans l’évangile selon Marc (10.17), nous lisons la question que le jeune homme riche a adressée au Seigneur Jésus : “Bon Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ?” Ainsi, toujours davantage de Tatars sont à la recherche du vrai Dieu. – Notre devoir, en tant qu’œuvre missionnaire, est de les aider à trouver le chemin pour les amener auprès de leur Sauveur, qui les attend depuis longtemps. Les Tatars musulmans de Crimée, musulmans, sont solidement liés attachés à leurs traditions. De ce fait, il leur est difficile d’accepter Jésus comme Sauveur. Pourtant, il n’est pas impossible à Dieu d'en amener beaucoup à l’Evangile, par le biais d'un seul homme au du Tatarstan (république autonome de la Fédération Russe, ayant pour capitale Kazan sur la Volga). Cet homme s’appelle Tachir.

J’ai fait sa connaissance, il y a quelques mois, lors de mon voyage en Ukraine. Il m’a raconté comment Dieu lui a mis son peuple à cœur. Tachir nous a priés de le soutenir dans le ministère qu’il exerce sur la presqu’île de Crimée.

Nous n’avons pas encore arrêté les modalités de notre collaboration à cette œuvre, mais nous vous informerons de notre projet le moment venu.

Alexander Goss
Président de la mission FriedensBote

Mon désir inassouvi de rencontrer ce Dieu inconnu

Témoignage personnel du frère Tachir.

Je suis Tatar de naissance. J’ai passé mon enfance dans un petit village en Ouzbékistan. Nos parents nous ont éduqués selon les traditions musulmanes. Cependant, ne connaissant pas l’arabe, le Coran leur reste est resté inaccessible. A nombre de nos questions, notre mère se trouvait contrainte de répondre : «  Je ne sais pas ». Dans l’embarras, je demandais : «  Pourquoi les Russes et les Ukrainiens peuvent-ils s’adresser à leur Dieu dans leur langue maternelle, tandis qu’à nous cela n’est permis qu’en arabe ? Dieu comprend-Il leur langue ? »

J’ai perdu mon père à l’âge de sept ans. A partir de là, j’ai passé le plus clair de mon temps dans la rue.

A la même époque, une famille russe est arrivée dans notre village. Le père se distinguait par sa constante amabilité et sa serviabilité. Son épouse faisait preuve d’une soumission non forcée. J’étais impressionné par leur prévenance réciproque. D’abord, j’ai jugé leur comportement “étrange”, comme irréel ; mais bientôt j’ai dû me rendre à l’évidence que cette apparence ne trompait pas.

La prévenance dont ils faisaient preuve dans leurs relations réciproques était bien authentique. Une grande Bible était posée sur la table, et chacun pouvait l’ouvrir pour la lire. Cependant, je n’ai jamais entendu ni critique, ni l’expression d’un mépris à l’égard de la foi musulmane. Jamais, non plus, on entendait rouspéter, ni prononcer de mensonges dans cette maison. A l’école, leurs enfants étaient parmi les meilleurs élèves.

Un de leur garçon est devenu mon ami. Il m’a donné envie de vivre comme lui. Mon âme languissait d’être en communion avec ce Dieu, inconnu. En même temps, je fréquentais régulièrement la mosquée, d’où je ressortais chaque fois avec un cœur vide et inchangé. Comme tout s’y pratiquait en arabe, il ne m’était guère possible de comprendre le moindre détail. Cependant, mes rares participations aux réunions de prière chez mes amis russes ne m’ont pas permis de progresser dans ma recherche. J’y ai découvert des traditions inhabituelles et une culture étrangère à la nôtre.

Ayant, alors quitté le foyer, j’ai décidé de m’installer dans une ville lointaine où je pouvais vivre normalement comme tout homme de bon sens.

Ma tentative échouée

Cependant, ma résolution a échoué. En effet, vivre dans le péché ne pouvait pas faire taire ma conscience ; cela m’a conduit à rechercher le contact de chrétiens dans cette ville. Ainsi, je me suis retrouvé un dimanche matin dans le culte d’une assemblée de chrétiens baptistes. Malheureusement, toute mon attention était détournée parr les belles femmes de la chorale ? Elles m’avaient séduit, de sorte que la prédication n’a porté aucun fruit.

Et voilà qu’à l’issue de la réunion la plus jolie des jeunes filles de la chorale s’est dirigée vers moi pour me demander poliment si j’étais déjà invité dans une famille pour le repas de midi. J’étais surpris par sa franchise, aussi, j’ai volontiers accepté l’invitation. Ensuite j’ai été, chaque dimanche après le culte, l’hôte de cette famille hospitalière où je partageais le repas de midi. Après peu de temps, j’ai appris à prier lors du culte, comme les autres participants. Cela m’a encouragé à présenter à Annouchka (tel était le nom de cette jeune fille), ma demande en mariage. Elle a accepté ma proposition, sous réserve toutefois qu’elle ne serait réalisable qu’après mon baptême, et en précisant qu’elle aimait le Seigneur Jésus plus que tout au monde. Cette profession de foi a suscité en mon cœur une jalousie amère qui m’a rendu mauvais au point que j’ai quitté Annouchka et l’assemblée.

Une fois de plus, je me suis précipité dans une vie de péché semblable à un chien qui retourne à ce qu’il a vomis (selon 2 Pi 2.22).

Bientôt je me suis senti à l’aise dans le monde et je me suis enrichi. Mais cela n’a pas duré, car subitement j’ai perdu tout ce que je possédais, et d’un seul coup je fus totalement démuni. Trois autres années misérables succédèrent à cet incident, avant que je me décide de me remettre à la recherche d’une autre assemblée de croyants.

Epris d’amour pour le Seigneur

Dans cette nouvelle assemblée j’ai rencontré de bons amis. Ensemble, nous avons procédé à une étude approfondie de la Bible, ce qui m’a amené à découvrir avec émerveillement la profondeur et la sagesse des Saintes Ecritures. Je fus littéralement épris d’amour pour le Seigneur Jésus, qui m’a totalement transformé. Le monde environnant a entièrement changé d’aspect et d’importance pour moi. Enfin, j’étais prêt à suivre le Seigneur Jésus et à Le servir, coûte que coûte. En 1989, j’ai demandé le baptême ; j’avais 34 ans.

J’étais heureux de vivre sous la direction de mon divin Maître. Et voilà, qu’entre autres, Il rappela à ma conscience de manière tout à fait extraordinaire, le souvenir d’Annouchka dont je m’étais séparé depuis sept ans déjà. Je suis allé la trouver et, à mon grand étonnement, j’ai appris qu’elle avait fidèlement intercédé en ma faveur, tout en m’attendant, comme elle me l’avait promis sept années auparavant.

Annouchka était prête à me pardonner les égarements de mon regrettable passé, et, en l’année 1990, nous avons uni nos destinées par le mariage. Le Seigneur nous a mis à cœur de nous engager dans le travail missionnaire.

Hauts et bas de notre engagement dans l’œuvre du Seigneur

Abandonnés au Seigneur, nous nous laissions diriger par Lui. Il nous a accordé le privilège d’annoncer Son Evangile durant 12 années au Tatarstan. Durant cette période plusieurs assemblées sont nées. Bien que ce travail ait exigé d’importants efforts tant sur le plan spirituel, que physique, nous étions heureux en accomplissant notre devoir missionnaire.

Cinq enfants nous sont nés durant cette période et le Seigneur nous a accordé de nombreux frères et sœurs dans la foi, qui ont reçu l’Evangile avec joie et qui continuent à le répandre eux-mêmes jusqu’à ce jour.

Mais voilà que nous avons été expulsés du pays par les autorités chargées de la Sécurité. Il s’en suivait pour nous un temps de détresse prolongée, ne nous permettant plus de discerner clairement le plan de Dieu à notre égard. Toute ma famille était durement éprouvée, tandis que je luttais contre la dépression et l’incertitude.

Seigneur, que veux-tu que je fasse ?

Le Seigneur nous a renouvelés, nous a fortifiés et encouragés pour la nouvelle tâche qu’Il nous a réservée dans Son champ missionnaire. A plusieurs occasions, j’ai pu me rendre sur la presqu’île de Crimée pour apporter l’Evangile à mon peuple. La misère spirituelle est y très grande. Nous implorons le Seigneur de nous accorder Sa vision et Son discernement pour régler tous les problèmes qui se présentent à nous, et dont certains nous semblent encore être sans issue. Aussi, vous prions-nous d’intercéder avec nous et pour nous !