donnez-leur vous-mêmes à manger

Les chrétiens kirghizes dans la tourmente

Le 7 avril 2010, le gouvernement kirghize a été renversé par l’opposition. Déjà là, il y a eu 84 morts et près de 1500 blessés. Mais le 10 juin a vu le déclenchement d’une sanglante guerre civile provoquant environ 2000 morts, 7000 blessés et 5000 personnes rendues invalides. Devant ces horreurs, près de 2000 personnes ont perdu la raison.

Les chrétiens de Kirghizie ne prennent pas position pour l’un ou l’autre des adversaires politiques ; ils considèrent que leur devoir est d’annoncer l’Évangile, car Dieu seul peut donner la vraie paix du cœur et assurer la justice.

Voici une brève description de la situation :

Coup d’État et chaos

Le 7 avril, les forces de sécurité de Bichkek, la capitale, ont tiré à balles réelles sur les manifestants rendant la situation incontrôlable dans tout le pays. Les actuelles accusations réciproques produisent encore des tensions. À vrai dire, la situation s’apaise lentement, mais les traces terribles des destructions demeurent.

La plupart des magasins du centre-ville ont été pillés. L’imposant immeuble du Ministère de la Justice présente des façades éventrées et des vitres brisées. Plusieurs bureaux sont entièrement calcinés. Les insurgés ont détruit les archives. Beaucoup d’autres immeubles sont dans le même état.

Cependant, la dévastation a été bien plus forte à partir du 10 juin, surtout dans le sud du pays. Dans la seule petite ville d’Osch, naguère florissante, plus de 1700 maisons sont entièrement détruites. Pourtant Dieu y a protégé les lieux de culte. À deux maisons de là, les incendiaires décidèrent subitement de poursuivre leurs actes destructeurs dans une autre rue. À Jala-Abad, la meute allait se précipiter sur le bâtiment de l’église lorsqu’un blindé apparut et les dispersa…

Annoncer la paix au milieu des troubles

Le bâtiment de la Commission d’État chargée des affaires religieuses fut également détruit. Les ordinateurs, tables, chaises et même les tableaux aux murs furent pillés.
Autrefois, cette administration nous avait traités de façon peu amicale et avait refusé d’enregistrer notre église pendant près d’un an. Ce malheur ne nous réjouit pas, au contraire. Nous avons offert à cette administration des tables et des chaises que la Mission Friedensbote nous a apportées. Nous leur avons également remis de nos calendriers pour lesquels les fonctionnaires se sont montrés très reconnaissants.
Notre contact a été particulièrement bon avec l’un d’eux. Sur ma demande : « les musulmans vous aidaient-ils aussi dans cette situation ? », il a répondu : « Dans ces désordres, divers groupes musulmans se sont mutuellement combattus ! »
Même le chef des mollahs de la principale mosquée a été kidnappé et malmené pour avoir eu de bonnes relations avec le Président déchu.
Le chaos demeure immense. Beaucoup “règlent” d’anciennes querelles en pillant et en tuant. Des hordes de jeunes gens profitent de l’absence d’autorité pour commettre leurs exactions. Ils incendient maisons et voitures, et font couler le sang.
Certains jours ont été pour nous un cauchemar, et la fin des troubles n’est toujours pas en vue. Nous partageons la peine de ceux qui souffrent. Les membres de l’église participent aux travaux de remise en état de la capitale.
Selon les informations dont je dispose, les chrétiens du pays n’ont pas souffert des troubles. Lors d’un pogrom particulièrement violent au village N., les membres de l’église ont été mis en sécurité ailleurs.
Les conflits ethniques sont vifs entre Kirghizes et Ouzbeks (ces derniers sont très nombreux dans certaines régions de Kirghizie). Les chrétiens qui s’entraident sans considérer leurs origines s’exposent à de graves représailles.
Le gouvernement transitoire est incapable de répondre aux énormes besoins de la population. Cette dernière devient d’autant plus sensible à l’offre des chrétiens, lorsque ceux-ci leur apportent l’Évangile.

Deux exemples de secours dans la détresse :

Une famille dans le besoin

L’Assistance Publique de notre ville, étant informée de l’aide humanitaire que nous apportons, grâce à la Mission, nous adresse bien souvent directement les nécessiteux.

C’est ainsi qu’une femme de 46 ans est venue vers nous. Elle était seule avec ses huit enfants. Peu après, son jeune frère et sa sœur qui l’aidaient sont morts. Maintenant, elle a en plus la charge de leurs deux enfants restés orphelins.

Elle s’est efforcée de nourrir ses dix enfants en vendant ses menus travaux manuels au marché, mais elle a fait une dépression nerveuse. De la psychiatrie, elle n’a obtenu que peu d’aide.

Nous avons pu lui offrir des habits et des chaussures, ainsi qu’une petite somme d’argent reçue de la Mission Le Messager de la Paix, via Friedensbote, pour porter secours en pareil cas. Dieu avait tout organisé pour elle ! C’est ainsi que des personnes peuvent être touchées par l’amour de Dieu.

Merci de remplir nos mains !

Container maritime de la Friedensbote et les bras remplis par la mission

Les frères Issa et Samir ont proposé leur aide à l’administration de sept villages.

Le responsable rassemblait les personnes âgées du village et fixait le rendez-vous. Les appareils déambulateurs ont rencontré un succès particulier, car inconnus jusque-là ! L’action devait être photographiée et les photos exposées. C’est ainsi que de bonnes relations ont pu s’établir. Les frères nous disent leur reconnaissance pour cette possibilité de faire le bien au nom du Seigneur.

Des chrétiens menacés

À Toktogul (sud de la Kirghizie), des militants musulmans ont brûlé quatre maisons appartenant à des Témoins de Jéhovah. Ils ont aussi téléphoné à notre frère Subankul pour lui annoncer leur visite. Vingt hommes se sont présentés exigeant de Subankul qu’il renonce à sa foi chrétienne et se convertisse à l’islam. Comme il refusait, ils exigèrent qu’il quitte le village. Cependant, à l’arrivée d’autres chrétiens ils se sont enfuis, menaçant de revenir.

La police craint des représailles si elle protège les chrétiens.

Renforçons nos prières pour nos frères et sœurs de Kirghizie.

Damir