Avoir soif de vérité
Éditorial inspiré du compte-rendu d’une mission au Tadjikistan à l’automne 2014
Le besoin de connaître la Vérité est ancré dans le cœur de beaucoup d’hommes et de femmes, comme aussi de nombreux jeunes. Qui la leur apportera ? Le Seigneur Jésus est venu dans ce monde déclarant : “Je suis le chemin, la vérité et la vie…” (Jn 14.6a).
Il est vrai que l’être humain, lorsqu’il est engagé sur la voie du péché, n’aime pas connaître la vérité. Il préfère les ténèbres à la lumière, comme en témoigne également l’apôtre Jean : “La lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises”. C’est déjà un jugement de Dieu (Jn 3.19).
Cependant, celui qui a accueilli la lumière (Jésus-Christ) dans sa vie, est devenu enfant de Dieu : “à tous ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu” (Jn 1.12). Et, en tant qu’enfant de la lumière, il devient lui-même une lumière pour son prochain.
C’est ainsi que l’Évangile doit se répandre jusqu’aux extrémités de la terre avant le retour du Maître.
Le Tadjikistan (entre l’Ouzbékistan et la Chine) est l’un de ces pays reculés où l’Évangile a peu pénétré. Pourtant la soif de la vérité s’y manifeste dans bien des cœurs, et c’est là que se trouve aussi l’un des champs missionnaires de la FriedensBote.
Des deux côtés de la frontière, il n’y a ni églises ni chrétiens, car la plupart des habitants sont musulmans. La préoccupation de la mission est que des personnes se convertissent, puis aillent porter le message de l’Évangile à leur famille au-delà de la frontière, vers l’Ouzbékistan et l’Afghanistan.
Pour l’édification de chacun, voici le récit du déroulement de l’une des journées d’un travail missionnaire dans ce pays :
Mission au Tadjikistan
« Nous sommes partis très tôt le matin, car dans la matinée on rencontre toujours beaucoup de personnes qui voyagent à pied ou qui travaillent dans les champs. En cours de route, nous avons parlé de cette contrée difficile et avons prié ensemble pour demander à Jésus-Christ son aide, car sans lui nous ne pouvons rien faire, ni rien produire (cf. Jn 15.5).
Peu après notre prière, nous avons vu un homme qui marchait le long de la route avec sa femme. La surprise était grande : c’était Rachmatullah, un ancien camarade de classe de Mamarajab, l’un des missionnaires de notre groupe. Ils ne s’étaient plus vus depuis des années.
Nous avons invité le couple à prendre place dans la voiture et avons commencé à leur parler de Dieu. Partant du nom de Rachmatullah (qui signifie “grâce de Dieu” en arabe) nous avons pu leur parler de la vraie grâce en Jésus-Christ. Malgré sa grande pauvreté, Rachmatullah nous a invités à prendre une tasse de thé et nous avons continué à parler de Dieu encore pendant deux heures. Rachmatullah écoutait attentivement et devenait pensif.
En prenant congé, nous lui avons offert un Nouveau Testament, lui demandant aussi si nous pouvions prier. Il a accepté. Nous avons alors demandé la bénédiction sur sa famille et un réveil dans ce village composé d’environ 200 familles. Dans le passé, nous avons souvent fait l’expérience que c’est précisément dans les villages pour lesquels nous prions régulièrement que Dieu commence à agir. Le lancement de toute évangélisation, de tout réveil, c’est la prière. »
Nos missionnaires avaient mis en pratique la parole du Maître (cf. Matt 10.11-13). Même s’ils n’ont pas pu constater de fruits parvenus à maturité, la Parole de Dieu a été semée dans un terrain favorable. Un témoignage clair a été rendu à la Vérité, et c’est Dieu qui fera croître cette semence jusqu’à sa maturité, selon sa souveraine grâce.
“Ainsi en est-il de ma parole, qui sort de ma bouche: elle ne retourne point à moi sans effet, sans avoir exécuté ma volonté et accompli mes desseins.” (Ésaïe 55.11).
Ne nous lassons donc pas de semer, nous aussi, “car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas” (Gal 6.9). Soutenons également ceux qui sèment au loin, là où nous ne pouvons pas aller. Et prions pour eux, surtout pour ceux qui travaillent sur des terres particulièrement difficiles, celles de l’islam. Notre Dieu reste souverain en toute situation, mettons notre foi en Lui sans faiblir !
Un portefeuille pour entamer
la conversation
Notre chemin s’est poursuivi jusqu’au village de Shurien, où nous connaissions déjà quelque peu Rachmonali. Nous lui avons demandé si nous pouvions loger chez lui. Avec son fils aîné, ils nous posèrent beaucoup de questions pendant le souper, si bien que nous avons continué jusque tard dans la nuit à nous entretenir des grandes choses que Dieu fait. Nous avons ensuite prié pour Rachmonali et pour sa famille afin qu’ils trouvent la vérité et le chemin du salut.
Le lendemain matin, nous avons poursuivi notre route vers Isambaï. C’était vendredi, jour de marché, et l’on vient de tous les villages voisins pour vendre divers articles sur le bazar, ou pour acheter de la nourriture. Au Tadjikistan, le marché est au cœur de la vie publique. Nous ne savions pas vraiment comment entamer une conversation sur Jésus. C’est alors que nous avons vu, par terre, un portefeuille que quelqu’un avait perdu.
L’ayant ramassé nous avons demandé autour de nous à qui il appartenait. Il y eut tout de suite un attroupement. Nous avons prié, à voix haute, pour que le propriétaire soit retrouvé, avant de remettre le portefeuille au stand le plus proche. Les passants n’avaient jamais vu ça et la nouvelle se répandit très rapidement qu’il y avait sur le marché des gens qui croyaient que Dieu pouvait ramener le propriétaire du portefeuille. C’est ainsi que, jusqu’au soir, nous avons eu de nombreuses occasions de parler de la toute-puissance et de l’omniscience de Dieu, ainsi que de notre vie et de nos péchés.
Un de nos interlocuteurs s’est présenté comme ingénieur du Centre de Distribution de l’Eau et nous a invités à nous arrêter chez lui à l’avenir.
Ce que les musulmans ont en commun avec Salomon
Mais nous n’avons pas toujours pu avoir de bonnes conversations ou rencontrer des occasions favorables. À Ichkabad par exemple, beaucoup d’hommes étaient partis au marché. D’autres travaillaient dans les champs. Au village, nous avons donc principalement rencontré des femmes – à qui la loi islamique interdit strictement toute conversation avec des étrangers en l’absence de leur mari (une faute comparable à un adultère). En revanche, sur la route c’étaient surtout des hommes, principalement des Ouzbeks. Dans la culture tadjike, les proverbes des sages ont une grande importance. Aussi, comme les musulmans vénèrent le roi Salomon en tant que grand prophète, nous leur avons offert le livre des Proverbes de Salomon.
Jakub fait la connaissance de Jacob
Beshkent est le dernier village avant la frontière ouzbèke (à environ 12 km). Là aussi, nous avons pu voir comment Dieu conduit toutes choses. Nous y avons rencontré Jakub. Il connaissait l’un des frères de notre groupe du temps de leur jeunesse. Comme, dans la culture tadjik, c’est toujours autour d’une tasse de thé que l’on discute, Jakub nous invita à prendre un thé sur le dastarkhan (un tapis sur lequel les plats sont servis_voir la photo en entête).
Nous lui avons demandé la signification de son nom. Tout ce qu’il savait, c’est que ce nom provenait de la langue juive. Là-dessus nous lui avons lu des passages de la Bible, en commençant par Abraham, Isaac, Jacob et Ismaël. Sa curiosité éveillée, Jakub nous posait beaucoup de questions, tout en comparant avec le Coran. Prenant congé, il nous demanda de lui laisser quelque chose où il pourrait relire tout ce dont nous venions de discuter. Avec plaisir, nous lui avons offert un Nouveau Testament, le livre des Proverbes et les cinq livres de Moïse.
Nous prions et espérons que ce travail aura préparé le sol pour la moisson à venir. Merci de prier pour que de nouvelles actions soient possibles dans cette région au cours de l’été 2015.
Pasteur A. Dribnochod / Kharkov