La résurrection, l'espérance de la Géorgie
Lévan A., missionnaire et médecin est notre contact en Géorgie, un pays caucasien en ruine suite aux guerres (surtout celle menée par la Russie en 2008 (cf. le bulletin N°101, oct 2008) et aux troubles civils.
Lévan a fondé un petit dispensaire pour ceux qui ne peuvent pas payer d’autres soins médicaux. Chaque journée de travail commence par la prière, devant les patients. L’équipe médicale et d’anciens patients ont fondé une petite assemblée qui visite les malades et les mourants chez eux. Souvent ils ont eu l’occasion d’être témoins de conversions à Christ juste quelques instants avant la mort de ces derniers.
Connaître Dieu par le service “Cuisine Chaude”
Suite à la crise économique, 33% de la population a quitté le pays, surtout les jeunes. Sont restés les plus âgés, souvent seuls et abandonnés.
Dans la petite ville de Kvareli, la Mission continue de financer un projet à long terme appelé “Cuisine Chaude”. Ce projet représente le dernier espoir de quelque 20 personnes âgées, des hommes et des femmes qui ont travaillé dur toute leur vie et qui cependant doivent vivre en-dessous du minimum vital. Dans le cadre de ce projet, des repas chauds sont servis six fois par semaine à ces personnes âgées. Certains se demandent : « Pourquoi les chrétiens font-ils ce service désintéressé et plein de bonté envers nous ? » Pour comprendre, ils sont venus au culte de l’église.
Nous remercions de tout cœur tous les amis de la Mission qui nous ont apporté leur soutien pour l’achat de poulets à l’attention des familles missionnaires. Par ce moyen, nous avons également pu fournir notamment du lait et du fromage à “Cuisine Chaude” et contribuer ainsi à réduire leurs dépenses.
Voici ce que nous dit Lévan dans sa dernière lettre :
Échanges et affermissement
C’est dans une grande joie que la fête de la résurrection a été célébrée cette année dans toutes les assemblées de Géorgie ; une fête à laquelle ont aussi été invitées beaucoup de personnes sans relation vivante avec Dieu.
L’évangélisation est encore très difficile, car l’Église orthodoxe essaie de l’empêcher par tous les moyens.
C’est pour cela que, deux à trois fois par an, nous invitons nos amis et voisins non croyants à nos cultes. L’occasion se présente particulièrement bien à Noël, à Pâques et à la Journée de l’Unité que nous célébrons depuis 15 ans, le second dimanche après Pâques.
Les assemblées de Géorgie sont souvent très petites et les chrétiens se réjouissent de se réunir une fois par an dans la ville de Gurjaani pour louer ensemble notre grand Dieu. Cette année encore la journée a été soigneusement préparée et quelque 30 églises et groupes ont été invités. Le bâtiment était plein à craquer, les chrétiens étaient venus de partout pour se rassembler. En ce jour de fête, chacun voulait encourager les autres à suivre Jésus par des témoignages. Ensemble, nous avons partagé le repas du Seigneur, nous rappelant que Christ avait pris sur Lui nos fautes et les avait effacées.
À la fin du culte les participants ont été invités à remettre leur vie au Seigneur Jésus s’ils ne l’avaient pas encore fait. Plusieurs personnes ont demandé à Dieu le pardon de leurs péchés. Après le culte, nous avons pris un repas en commun et les frères et sœurs ont pu parler et échanger un long moment. Ce fut un grand jour pour les 350 chrétiens réunis, la communion fraternelle fait tant de bien !
On vous reconnaîtra à l’amour que vous aurez entre vous
Nous remercions Dieu de nous avoir permis, durant cette journée, de montrer à nos amis non croyants ce que cela signifie d’appartenir, en tant que chrétien, à une grande famille – l’Église. Nos amis ont ainsi eu l’occasion d’entendre au moins une fois le message salvateur de Jésus et de voir comment nos cultes se déroulaient Il faut dire que beaucoup ont peur des chrétiens, car ils ont été grandement trompés par des personnes qui ont répandu des calomnies sur les chrétiens évangéliques. Quand une bonne graine est semée, leur mentalité change et ils ont alors une chance de commencer une nouvelle vie.
Un terrain pour les activités des enfants
Chaque été, nous organisons 7 ou 8 colonies de vacances pour les enfants. C’est ainsi que des enfants de milieux sociaux et de groupes éthniques très divers entendent parler de Jésus pour la première fois. Parmi eux, plus de la moitié, environ 60%, viennent de milieux non chrétiens. Beaucoup de ces enfants participeront ensuite régulièrement aux cultes et à l’école du dimanche, nous permettant ainsi de nouer contact avec leurs parents. Ces moments de loisirs pour les enfants peuvent changer la vie de familles entières : Dieu bénit beaucoup le service parmi les enfants !
En raison de l’augmentation constante du prix des loyers, année après année, il nous devenait de plus en plus difficile de trouver un endroit approprié pour ces colonies. Mais cette année, nous avons expérimenté une grande réponse à nos prières : nous avons enfin pu acheter un terrain approprié, de 2200 m². Le terrain lui-même est passablement négligé et nous devons le nettoyer entièrement, le clôturer et construire toutes les structures nécessaires au bon déroulement des colonies. Nous espérons être bientôt opérationnels !
De notre contact en Géorgie, le médecin missionnaire Lévan Achalmosulichvili : « De tout cœur, nous remercions Dieu et tous ceux qui nous sont venus en aide avec plusieurs tonnes de matériel humanitaire, via la Friedensbote. Nous avons distribué le matériel à toutes les églises de notre district. Celles-ci vont le faire suivre à ceux qui sont dans le besoin, en leur annonçant l’Évangile. Dans ces temps de dénuement et de crise, c’est une grande aide pour la Géorgie ! »
Dieu fait des miracles en Géorgie.
Le douanier étonné par les prophéties bibliques
Récit de notre chauffeur :
Lorsque j’ai passé la douane entre la Russie et la Géorgie, le 18 juin au matin, le douanier m’a posé l’habituelle question :
- Qu’apportes-tu donc en Géorgie ?
- Du matériel de secours en provenance d’Allemagne. Il y a eu une grosse inondation à Tbilissi.
Les yeux du douanier se sont agrandis quand il répondit :
- Là, je ne comprends pas. L’inondation catastrophique qui a fait 17 morts et causé de gros dégâts est arrivée il y a à peine 12 heures – et tu es déjà là, d’Allemagne, avec le matériel de secours (la distance entre l’Allemagne et Tbilissi est de 4 300 km) ?
Je lui répondis :
- Nous sommes des croyants et nous sommes au courant de tout ce qui se passe dans le monde.
- Mais qui vous a annoncé par avance, en Allemagne, qu’il y aurait une inondation ? voulut-il savoir.
- C’est la Bible qui le dit.
- Oui, je sais que la Bible existe, dit le douanier, peu sûr de lui. Mais est-ce qu’il y est marqué qu’il y aurait des inondations ?
- Oui, répliquai-je, et la Bible ne prédit pas seulement des inondations, mais aussi des guerres, des tremblements de terre, des épidémies et d’autres catastrophes. C’est pour cela que nous transportons du matériel de secours.
J’ai ensuite raconté au douanier, qui n’en croyait pas ses oreilles, que, plusieurs années auparavant (en 2008), notre expédition pour apporter du matériel de secours pour les nécessiteux dans les Carpates était arrivée juste deux jours après les inondations. Le fonctionnaire secoua la tête et répondit :
- J’ai vécu pas mal de choses dans mon travail, mais jamais je n’ai rien entendu de pareil !
Après cela, il s’est occupé très rapidement de mes papiers. Comme je connais les habitudes de certains douaniers, je m’attendais à ce que la procédure coûte quelque chose. Mais le fonctionnaire se montra extrêmement respectueux et ne voulut pas entendre parler de paiement. Dieu nous conduit, nous ses enfants, par des chemins merveilleux. Loué soit-Il !
Le frère Lévan A. raconte ce qui suit :
Le premier commentaire biblique géorgien
Nous avons eu une grande joie avec la traduction du premier volume de commentaire biblique sur le Nouveau Testament par W. McDonald en géorgien. Le cœur ému, nous tenons entre nos mains, pour la première fois, un commentaire biblique en langue géorgienne et nous louons notre Dieu pour cela ! Il n’y avait encore jamais eu un tel livre dans notre langue maternelle ! Notre joie était aussi débordante que l’an dernier, lorsque nous avons reçu 7 000 Bibles. Tout comme ce commentaire biblique, elles avaient été financées par la FriedensBote.
Le premier volume contient le commentaire sur les quatre évangiles et sur les Actes de Apôtres. Le second volume est en cours de traduction. Nous espérons qu’il pourra lui aussi être bientôt imprimé, car la demande est très grande. Ces livres sont d’une grande valeur et d’une importance considérable aussi bien pour les prédicateurs que pour tout chrétien géorgien qui étudie la Bible.
Les Bibles et la littérature chrétienne en général sont une denrée rare en Géorgie. Nous remercions la FriedensBote et tous ceux qui la soutiennent pour l’aide dans l’impression de Bibles et du premier volume du commentaire biblique. Merci de prier pour que Dieu donne les moyens nécessaires pour imprimer encore plus de Bibles et le second volume du commentaire biblique.
Dans le territoire le plus dangereux de Géorgie
La vallée du Pankissi, large de 3 km et longue d’environ 30 km, est une région enclavée du nord-est de la Géorgie. Administrativement, elle fait partie de la Kakhétie et est située à environ 170 km de Tbilissi, la capitale. Au nord et à l’est de la vallée, les plus hauts sommets culminent à 5 000 m.
La vallée est principalement peuplée de Kistines (en géorgien : kistebi ; en russe : kist), une branche tchétchène. Ils sont venus du nord au milieu du 19e siècle, essentiellement en tant que réfugiés économiques, ou religieux ou pour cause de vendetta. Le gouverneur de l’époque, le prince Tcholokachvili, avait autorisé leur installation à la condition que les immigrants se convertissent au christianisme orthodoxe.
Ce n’est que dans la seconde moitié du 20e siècle que la majorités des Kistines sont retournés à l’Islam. Il y a encore quelques années, des Kistines non islamiques vivaient dans le village de Dchoqolo. À partir de plusieurs données, on compte aujourd’hui entre 8 000 et 12 000 Kistines, dont 6 000 dans la vallée du Pankissi. À côté de leurs villages, dans la vallée, on trouve des cités ossètes et géorgiennes.
Au nord, cette région borde la Tchétchénie. Durant la guerre entre la Russie et la Tchétchénie, beaucoup de combattants tchétchènes et de trafiquants d’armes et de drogues se sont retirés dans cette vallée. Les habitants de la vallée, et particu-lièrement les jeunes, se sont de plus en plus radicalisés. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes hommes ayant grandi là, certains à 16 ans déjà, se rendent dans les régions en crise comme la Syrie pour intégrer des groupes islamistes comme ceux de l’EI (État Islamique). Un de ces hommes est même devenu un leader de l’EI.
Les secours matériels – la clé pour annoncer l’Évangile
Nous avons visité cette vallée pour la première fois il y a quelques années. On nous avait rapporté que les gens y vivaient dans une grande pauvreté matérielle et spirituelle. Trois fois nous avons visité quelques villages et parlé de Dieu aux habitants. Mais les combattants radicaux ont monté le peuple contre nous. Ce fut un miracle qu’ils ne nous aient pas battus à mort à ce moment-là.
Suite à cela, nous avons prié durant des mois pour que Dieu nous ouvre une porte dans cette région. Et il a entendu notre prière ! Le fonctionnaire responsable des affaires religieuses nous a accordé une autorisation pour apporter du matériel de secours dans la vallée du Pankissi et s’est même déclaré prêt à nous accompagner ! Nous avons donc chargé notre mini-bus et sommes arrivés dans le premier village, après un voyage de 2 heures et demie.
Nous avons été très étonnés quand un mollah influent nous a invités dans la grande mosquée. Quand nous y sommes entrés, nous avons vu des mollahs et des responsables des 15 localités alentour. Ils nous ont demandé :
- Qui êtes-vous ? Pourquoi apportez-vous ces secours ? Personne ne veut donc avoir affaire avec nous, non ?
Nous leur avons expliqué que nous étions chrétiens et que nous aidions tous ceux qui avaient besoin d’aide.
Ce fut un véritable miracle : nous avons eu l’occasion de parler de Dieu avec eux pendant plus d’une heure. Nous commencions à peine à distribuer nos secours que des reporters des chaînes de télévision centrales de l’État sont apparus et se sont mis à filmer toute la distribution. Jamais encore nous n’avions distribué notre aide dans la cour même d’une mosquée !
De retour à la maison, nous avons appris que deux chaînes d’État avaient déjà diffusé notre intervention et rapporté que, dans la vallée du Pankissi, des chrétiens distribuaient des secours d’urgence dans les mosquées. Nous espérons et prions que des personnes ne connaissant pas encore Jésus-Christ entendent ainsi pour la première fois quelque chose de l’amour de Dieu.
Une chose est sûre : Dieu a ses plans et il les réalise. Prions pour les habitants de cette vallée du Pankissi !