donnez-leur vous-mêmes à manger

Travail missionnaire à Khabarovsk

Avec ses 607 000 habitants, Khabarovsk (ville proche de la frontière avec la Chine) est la capitale de l’Extrême-Orient russe. Jusqu’en 2008, la population diminuait régulièrement, notamment en raison d’une natalité faible, de l’émigration et d’une forte mortalité. Depuis sept ans, la ville a enregistré une certaine croissance, avec 30 000 nouveaux habitants. Il y a plusieurs raisons à cela : entre autres, l’exode rural et l’attraction exercée par la trentaine d’universités, instituts et facultés de la ville, proposant les spécialisations les plus diverses. Il y a cependant un grand besoin d’annoncer l’Évangile à la jeunesse.

Notre cible : les étudiants

Sviatoslav et Liouba Maïboroda sont d’accord sur une chose : le Seigneur les a appelés à quitter Ouzyn, en Ukraine, en 2000, pour les conduire à Khabarovsk. C’est également leur assemblée à Ouzyn qui les a chargés d’y accomplir un travail missionnaire. La FriedensBote et Le Messager de la Paix France soutiennent aussi ce travail… [cf. le Messager de la Paix, n°103 “Un dur travail missionnaire en Extrême-Orient”].

Dès les premières années, Sviatoslav et son équipe mirent en place un groupe de maison auquel plusieurs étudiants se rendirent assez rapidement avec plaisir. Après l’obtention de leur diplôme, ces étudiants partent travailler dans d’autres villes et, s’ils sont convertis, rejoignent d’autres assemblées.

Un cadeau de Noël

Il y a quelques années, quelqu’un avait offert 500 dollars à la famille Maïboroda pour Noël. Sviatoslav décida de dépenser cet argent pour l’œuvre du Seigneur, puisqu’en fin de compte c’était son anniversaire ! C’est ainsi qu’ils se rendirent à Pobeda (qui signifie victoire en russe), un village qu’ils ne connaissaient pas encore. Le chemin passe par Ulika, un village où résident 126 Nanaïs – un petit peuple mongol comptant 11 000 individus (auxquels s’ajoutent 5 000 Nanaïs en Chine).

L’amitié avec la population de ces villages s’est approfondie depuis. Les gens se réjouissent beaucoup de la visite des missionnaires. Ces villages sont malheureusement difficilement accessibles, car il n’y a aucune route. Pour l’une de ses visites, Sviatoslav a mis deux jours avant d’atteindre Pobeda, alors qu’il n’y a que 150 km depuis Khabarovsk ! Et plus d’une fois, il fallut désembourber la voiture.

À partir de la deuxième semaine de décembre, plusieurs chemins de cette région marécageuse sont pris dans le gel et la neige, ce qui en fait une “route d’hiver” sur laquelle on passe en voiture. Récemment, avec l’aide d’amis, Sviatoslav a pu s’acheter une voiture d’une quinzaine d’années, de sorte qu’il ne dépend plus du covoiturage.

« Celui qui reçoit un enfant… »

En parallèle, les Maïboroda font un grand travail dans les orphelinats. L’approche des fêtes de Noël est la période la plus fatigante, car des enfants les attendent depuis des mois dans une vingtaine d’orphelinats ! Le programme est très spécial. Les Maïboroda leur expliquent le sens de Noël à l’aide de jeux. Quant aux enfants, ils peuvent reconnaître l’amour de Dieu dans l’amour que leur manifestent les missionnaires ; et les cadeaux sont une chose qui dépasse les limites de leur imagination !

Pour les fêtes de Noël 2015, la FriedensBote a pu leur envoyer par la poste (seule possibilité d’acheminement vers l’Extrême-Orient) cent Bibles pour enfants, de manière à ce qu’ils puissent en offrir au moins une par groupe.

Difficultés et perspectives

La nationalité du couple rend son travail incertain : comme citoyens ukrainiens, ils ont besoin d’un visa permanent pour la Russie. Les premières années, ils devaient quitter la Russie tous les trois mois pour pouvoir revenir vivre en Russie sans visa pendant trois mois. Le dernier visa était valable cinq années, mais ce temps est déjà écoulé…

La famille compte deux fils et une fille. Iliya, l’aîné, vit en ce moment en Ukraine. Sviatoslav, le second, est professeur de sport à Khabarovsk et participe activement à la mission. Leur fille Lioubov va encore à l’école.

Fréquemment, des jeunes visitent la petite assemblée. L’un d’eux, Denis, disparut sans prévenir. Puis, souffrant de la solitude, il a réfléchi à son attitude par rapport à Dieu. Grâce à des visites de frères de l’église, il a repris contact et commence à revivre. Le dimanche est devenu pour lui le plus beau jour de la semaine, et il apprécie la communion fraternelle. Prions pour qu’il accueille pleinement Jésus-Christ dans son cœur.

Les Maïboroda nous confient : « Lorsque notre assemblée se réunit dans la salle que nous louons dans les locaux d’une entreprise, les portes de plusieurs bureaux restent ouvertes. Certains employés semblent écouter la Parole de Dieu que nous proclamons. Et cette parole qui est semée ne restera pas sans fruit. C’est ce sur quoi nous comptons et c’est aussi notre prière ! »