Tempête et difficultés, le quotidien ouzbek
Les rapports que nous font nos frères et sœurs ouzbeks déclenchent l’affliction et la joie. Cependant, à travers chaque récit jaillit la vie manifestée par notre Seigneur Jésus, la vie malgré les tempêtes et les difficultés.
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Rejeté
« Quand tu mourras, où et comment va-t-on t'enterrer ?» C'est une des questions les plus difficiles que l'on pose à un Ouzbek quand il devient chrétien. Cette question n'a pas eu de sens pour moi pendant de nombreuses années. Je plaignais les gens qui étaient plus soucieux de leur dépouille mortelle que de leur âme. Et, subitement, notre frère Koudrat décède d'un arrêt cardiaque.

Avec quelques frères, je participe aux préparatifs de la cérémonie d'enterrement. Puis est arrivée la nouvelle qui a secoué toute la parenté du défunt. L'imam a interdit l'inhumation du corps dans le cimetière du village car Koudrat était chrétien. Il expliqua que pour de tels hommes, le cimetière “russe” pouvait convenir. La plupart des parents du défunt n'étaient pas chrétiens. Ce traitement leur apparaissait en violation de leurs origines, de leur identité.
La situation était explosive. Les personnes présentes se montraient ulcérées et nerveuses à mon égard, le pasteur. À leurs yeux, c’était moi le responsable de ce déshonneur.
Dieu merci, la mère de Koudrat avait du respect pour nous et elle trouva un compromis. Le défunt fut enterré selon la tradition dans un autre endroit où personne ne connaissait sa conversion.
Cependant, la tension reste latente. Dans notre petit hameau de la vallée de Fergana, la rumeur se répand très rapidement. L'imam a interdit aux gens de se rendre à la fête commémorative du défunt, car il était un “infidèle”. Le maire du village fait également pression sur les parents de Koudrat. La situation générale dans la région est de toute façon tendue. Nous vous demandons de prier pour nous, que notre Père céleste nous donne de la sagesse. Jésus peut aussi transformer une situation désespérée en une grande victoire.
Pasteur S. (vallée de Fergana)
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L'esprit des chrétiens soumis à un interrogatoire se transmet à l'officier de police

Voici le témoignage d'un officier de police :
Mes parents m'ont transmis l'esprit patriotique. Mon rêve d'enfant de devenir policier s'est réalisé. Et ma carrière commença après les études à l'académie de police.
Honnêtement, je dois avouer que, plus tard, j’ai souvent regretté cette décision. J'ai été confronté à trop d'injustices et d'excès. Au début, c'était un choc pour moi, puis, je m'y suis habitué et, parfois, je faisais avec. Mon cœur s'est endurci ; je ressentais parfois un vide douloureux en moi.
Un jour, mes subordonnés ont arrêté un groupe de personnes (ils étaient des “massiques”, c’est-à-dire des chrétiens) d'âge différent, lors d’une de leurs réunions non autorisées. Je les ai interrogés et j'étais à la fois étonné et révolté qu'en tant qu'Ouzbeks, ils puissent trahir la foi de nos pères, l'islam.
Nos moyens de pression psychologiques et nos menaces restaient sans effet. Ces gens étranges étaient très amicaux à notre égard. Ils concluaient presque toujours les interrogatoires en relatant comment l'amour de Dieu avait agi dans leurs vies et les avait délivrés du péché.
Le péché n'est pas vraiment un thème de prédilection chez les policiers. Les chrétiens ont écopé d'une courte peine d'emprisonnement de 15 jours ou d'une amende. Ce jour-là, je suis rentré à la maison avec un fort sentiment de déchirement dans mon cœur. Je savais trop bien, au plus profond de moi-même, que ces gens n'étaient ni des espions ni des traîtres ; je voyais dans leurs yeux la profonde conviction de leur foi.

J'ai continué à pourchasser les chrétiens, mais je vivais comme sur un baril de poudre. Mon mariage était sur le point d'échouer. À cette époque, je ne comprenais pas encore que les chrétiens priaient pour moi. Je ne savais pas non plus que ma mère et ma sœur s'étaient aussi converties secrètement. À la fin de l'année 2010, je rendis visite à ma mère et j'aperçus une Bible sur la table. Les chrétiens que nous poursuivions possédaient le même livre. Consterné, je demandai à ma mère : « Où as-tu récupéré ce livre ? Tu ne sais pas combien il est dangereux ? Ma mère répliqua, disant qu'elle le lit depuis un an exactement, et qu'elle croit en Jésus-Christ. J'étais furieux ! J'ai essayé de l'intimider, de lui expliquer que je perdrais mon travail à cause de sa croyance. Ma mère a pleuré et m'a expliqué qu'elle ne pourrait pas renier Jésus, qu'elle prie pour moi pour qu'à mon tour, je devienne chrétien. Je criai contre ma mère dans une grande fureur et je voulus me désengager d'elle, ne plus avoir à répondre d'elle.
Une semaine plus tard, ivre, je conduisis ma voiture et heurtai un arbre en pleine vitesse. J'aurais pu perdre la vie lors de ce terrible accident. Ce jour-là, je commençai à lire la Bible. L'Esprit de Dieu agissait en moi. Tout à coup, je n'ai plus eu envie de fumer et les mots injurieux disparurent de mon vocabulaire.
Aujourd'hui, je prie avec mes nouveaux frères en Christ. Je suis très reconnaissant à Dieu qu'Il se soit montré miséricordieux et qu'Il m'ait épargné la mort pour me donner l’occasion de me repentir. Mes collègues plaisantent à mon sujet, disant que je suis devenu comme les croyants baptistes et que leur esprit est venu sur moi pendant que j'étais en train de les interroger. Puissent-ils avoir raison !
Votre frère T.
(Ouzbékistan)
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Trois phrases sont le leitmotiv de nos frères et sœurs d'Ouzbékistan :
Trouver les perdus !
Équiper les convertis !
Envoyer les disciples qui sont prêts !
Prions pour eux !