donnez-leur vous-mêmes à manger

Dieu donne un espoir et un avenir à la Biélorussie (1/2)

Drapeau de la Biélorussie

Un pays dans la misère

La Biélorussie a déjà connu bien des malheurs. Outre Napoléon, qui l’a traversée à deux reprises, bien d’autres armées ont parcouru ce pays. Au siècle dernier, les deux guerres mondiales ont laissé des blessures qui ont du mal à se refermer. Même, à ce jour, la population n’est pas encore entièrement revenue au chiffre de 10 millions qu’elle comptait avant-guerre.

Presque 10 % de tous les Juifs morts dans l’Holocauste étaient originaires de Biélorussie.

À l’époque récente se sont également produites des calamités qui restreignent la vie des gens jusqu’à aujourd’hui : en 1986, plus de 70 % des retombées radioactives nocives provenant de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl se sont abattues sur le sol biélorusse.

Il est d’autant plus étonnant de constater l’action de Dieu dans ce pays qui suscite de nouveau une vie spirituelle. Les évangiles nous montrent que Dieu était en mesure de tirer de 5 pains et de 2 petits poissons une nourriture suffisante pour 5000 personnes.

Quand nous sommes prêts à offrir quelque chose à Dieu, il peut en tirer quelque chose de grand.

Dieu se glorifie par une femme de ménage

À Minsk vivait une femme qui passait inaperçue dans la société : une simple femme de ménage. Mais c’était une chrétienne engagée qui avait le souci de parler du Christ. Il y avait là un laboratoire où travaillaient des scientifiques. Ils traitaient cette femme de ménage avec hauteur en disant : « Mais qu’est-ce que cette femme de ménage pourrait bien nous enseigner ? » Mais un de ces scientifiques était peiné de la voir ainsi traitée et il la prit sous sa protection. Un jour, elle vint le trouver et lui dit : « Toi, tu es un homme bon. Merci de me soutenir. J’aimerais t’offrir ce Nouveau Testament. »

Il sourit en se disant : « Bon, moi, j’ai une formation universitaire. Deux heures me suffiront bien pour en finir avec ce Testament. » Mais les choses prirent une autre tournure : ce qu’il avait lu ne le lâchait plus et il finit par croire en Jésus-Christ. Autour de lui se constitua un cercle d’étude biblique qui, avec le temps, devint une église vivante et qui, à son tour, donna naissance à d’autres églises. C’était une époque bénie. Après l’effondrement de l’Union soviétique on vit naître en Biélorussie près de 60 nouvelles églises, dont 40 dans des localités où il n’y avait encore jamais eu de chrétiens.

C’est ainsi qu’une femme de ménage très modeste se trouve à l’origine de l’implantation de nombreuses églises. (Ndlr : plus de détails dans le N°110, 1/2011)

Alexander Z. et sa famille
Un trois-pièces de cet immeuble reçoit l'église, chez Alexander
Les murs non tapissés servent de “tableau-noir” aux réunions d’enfants
L’édifice se construit peu à peu
Alexander passe beaucoup de temps avec les jeunes
Dieu a changé son cœur dur – maintenant il sourit
David n’avait ni nom ni espoir pour son avenir – ici, il a reçu les deux !
En colonie, pour beaucoup, c’est la première rencontre avec Dieu
On apprend à chanter et à prier
Les ados ont beaucoup de questions, la Bible y répond
Le sac ne peut contenir le cadeau...
ni la joie sur le visage !
Après la colo, plusieurs viennent aux réunions d’enfants
Une corde à sauter, ça occupe

« Au laboratoire quelque chose a dû mal tourner »

Le scientifique, converti sous l’influence de cette femme de ménage, avait été un élève de ma mère. Parfois, il venait nous rendre visite. Un jour, il nous dit : « J’aimerais vous dire quelque chose de spécial : Dieu existe et désormais je crois en lui. Ce serait si bien, si vous aussi vous croyiez en lui ! »

Comme j’avais grandi dans une famille non chrétienne, j’ai regardé cet homme en me disant : « Quelque chose a mal tourné dans son laboratoire et il a dû tomber malade. Comment un savant pourrait-il croire en Dieu ? »

Mais il ne s’est pas laissé déstabiliser et m’a offert un petit Nouveau Testament en me disant : « Dans ce livre tu vas trouver une réponse à chacune de tes questions ! » Cela me fit intérieurement sourire. À l’époque j’étudiais l’économie et, avec l’indépendance de la Biélorussie, était arrivée l’économie de marché. Ma vision du monde d’alors s’énonçait ainsi : « Si tu as deux mains, deux pieds et un petit peu de cervelle, tu peux réussir tout ce que tu veux dans cette vie ».

« Demain tu es un homme mort ! »

Le Nouveau Testament, je le jetai sur un rayonnage de notre appartement communautaire. Mais alors mes affaires prirent subitement une mauvaise tournure. Un jour, des gens sont venus me voir et m’ont dit : « Demain tu es un homme mort ! » Pour la première fois je me trouvais dans une impasse et je ne savais plus que faire. Une situation effrayante !

Brusquement me revint à l’esprit le petit livre où j’étais censé pouvoir trouver la réponse à toutes les questions. Je suis allé rechercher le Nouveau Testament et je l’ouvris en me disant : « Bon, et maintenant où est la réponse à ma question ? » Je commençai la lecture de l’évangile de Matthieu, mais là il n’était question que de quelqu’un qui avait donné naissance à quelqu’un et encore d’autres choses. Bien vite je ne compris plus rien et… où était donc la réponse à ma question ?

J’étais arrivé au chapitre 6 : “Cherchez d’abord le royaume de Dieu… Le lendemain n’est pas en votre pouvoir.” Et c’est alors que je compris : « Si tu crois qu’il y a un Dieu et si tu lui confies ta vie, alors lui va prendre soin de ton lendemain ! » Je me sentis mystérieusement soulagé et, dans ma joie, je lus l’évangile de Matthieu jusqu’au bout… et ne compris rien de plus. Mais je restai arrêté sur ces deux paroles.

Même aujourd’hui Dieu fait des miracles, mais d’une autre manière

Lorsque le lendemain mes partenaires en affaires arrivèrent pour régler les comptes avec moi, ils étaient comme transformés, aucun d’eux ne fit mention de ma dette. Là, je compris : ce Dieu-là existe vraiment, et, la Bible, ce sont ses paroles ! C’est à lui seul que je dois d’être vivant aujourd’hui. Quelque temps après, je demandai à Jésus de pardonner mes péchés et je suis désormais son disciple depuis 1992. Par la grâce de Dieu j’ai pu par la suite participer au travail d’implantation d’églises.

Implantation d’églises dans la capitale

La Biélorussie est un petit pays entre deux gros voisins, la Russie et l’Europe, et c’est à peine si on le voit sur une carte. Deux de ses dix millions d’habitants vivent à Minsk, la capitale.

Nous avons entrepris notre travail d’implantation d’églises dans un quartier qui compte plus de 260 000 habitants. Lorsque nous avons commencé il n’y avait là ni communauté chrétienne, ni église d’aucune sorte.

Dans sa grâce, Dieu nous a permis de louer une pièce pour nos cultes dans une bibliothèque publique. Nous avons invité des gens, et certains se sont détournés de leurs péchés pour suivre Jésus. Mais, peu après, la liberté de conscience a diminué de plus en plus dans le pays et je reçus une convocation auprès du procureur qui me demanda : « Comment se fait-il que votre communauté chrétienne se rassemble dans la bibliothèque publique ? Qui vous a donné cette autorisation ? » Je lui présentai nos documents avec le contrat de location et ajoutai que nous n’avions rien fait d’illégal.

L’église devient “SDF”

Alors le procureur convoqua le directeur de la bibliothèque et il y eut un entretien serré. Là-dessus, le directeur m’informa que la bibliothèque allait prochainement être rénovée à fond et que nous ne pourrions plus nous y réunir. Et c’est ainsi que notre église s’est retrouvée sans domicile fixe.

À ce moment-là plusieurs personnes s’étaient déjà converties et fait baptiser pour témoigner publiquement de leur décision de suivre Jésus. Une seule femme était alors issue d’une famille chrétienne, tous les autres participants au culte étaient d’arrière-plan communiste athée.

Où allions nous désormais nous réunir ? Notre famille venait justement de déménager dans ce secteur de la ville, pour être plus près de l’église. J’ai donc suggéré de nous réunir dans notre trois-pièces situé dans un immeuble de neuf étages.

Notre salon a alors été transformé en salle de culte, et les deux classes d’école du dimanche se sont partagées notre chambre à coucher et la chambre des enfants. Cela ressemblait à un chantier, car nous n’avions même pas encore suffisamment de chaises. Mais nous avons vite trouvé une solution : plusieurs planches posées sur des escabeaux offraient de bonnes places assises !

Une tapisserie éloquente et la crise

Les cultes pour enfants étaient, eux aussi, faciles à organiser. Comme les murs n’étaient pas encore tapissés, on a pu utiliser tous les murs pour l’enseignement. Et les enfants ont dessiné sur l’un d’eux comment ils imaginaient une salle de culte pour l’église, pour le jour où nous en aurions une.

Nous avons longtemps prié pour trouver une possibilité d’acheter un terrain. Mais, dans la grande ville les prix étaient hors de portée de notre petite église. Lors d’une rencontre de prière un frère fit la proposition suivante : « Il nous faut prier pour qu’il y ait une crise et que nous puissions acheter un terrain pour juste un dollar. » À l’époque je lui ai répondu : « Bon, d’accord, mais peut-être cette crise ne devrait-elle pas devenir trop grave… »

Du temps s’écoula et il y eut effectivement une crise. Nous avons pu acheter un terrain avec une vieille cabane. Et, en ce moment, nous y bâtissons un lieu de culte, et nous sommes pleins de reconnaissance envers la mission FriedensBote et tous les amis de la mission qui nous soutiennent pour cela. Si nous pouvons économiser suffisamment d’argent, nous aurons bientôt terminé la construction et nous espérons qu’alors la crise que nous avions demandée, sera passée !

Des disciples généreux

Peut-être aurait-il même été possible d’acquérir plus tôt un lieu de réunion. La raison pour laquelle cela ne s’est pas fait, c’est que dans notre petite communauté les gens sont volontiers disposés à se sacrifier pour d’autres. Plus d’une fois, nous avons pu vérifier que la parole d’Actes 20.35 est vraie : pour être heureux, il ne s’agit pas de beaucoup recevoir, mais d’être prêt à beaucoup donner. Il s’en suivit que nous avons donné la priorité au soutien des églises nouvellement implantées dans l’acquisition et la construction de leurs lieux de culte. De plus, notre attention ne s’est pas seulement attachée à la construction et aux “briques mortes”, mais au cœur de gens. Nous avions le souci de l’avenir des églises nouvellement fondées, car avec le temps n’y restaient que des frères et sœurs âgés. La situation économique difficile a obligé les plus jeunes à chercher un emploi comme travailleurs migrants dans d’autres pays.

Nous demandons souvent au Seigneur de faire grâce et de donner un avenir à ces églises. Cela n’est possible que s’il y a des jeunes et des enfants dans l’église.

La jeunesse, l’avenir de l’église

Dans sa Parole Dieu nous dit : “Je connais les projets que j’ai conçus en votre faveur, déclare l’Éternel, ce sont des projets de paix et non de malheur, afin de vous assurer un avenir plein d’espérance” (Jérémie 29.11).

C’est pour cela que nous avons consacré beaucoup de temps, de moyens et d’attention aux enfants, aux adolescents et aux jeunes pour qu’ils entendent la bonne nouvelle de Jésus-Christ.

À cet effet, nous tenons des réunions de jeunes ou recevons chez nous des adolescents et des enfants. De plus, les chrétiens invitent leurs connaissances et amis non chrétiens qui, au cours des entretiens, peuvent découvrir qui est Dieu et pourquoi ils ont besoin de lui. Actuellement il n’est pas facile d’obtenir l’autorisation officielle d’organiser une rencontre d’évangélisation pour les jeunes. Alors nous invitons les jeunes à prendre une tasse de thé ou à venir à un feu de camp. Là, nous pouvons parler de choses de portée éternelle.

Nous invitons aussi les enfants du voisinage à prendre une tasse de thé chez nous. Si on les invitait à une rencontre officielle de jeunes, leurs parents ne seraient pas d’accord. Des gens d’origines diverses répandent des bruits à propos des chrétiens disant qu’une communauté qui ne se réunit pas dans un édifice religieux ou dans un local public, est une secte, et encore d’autres qualificatifs bien pires. Cela conduirait les parents à appeler la police ou à interdire à leurs enfants de venir à nos réunions organisées pour eux.

(À suivre)

Alexander Ziankovich