donnez-leur vous-mêmes à manger

La persécution en terre islamique

En Kirghizie

Résister à la deuxième secousse

Le 16 janvier, les médias gouvernementaux ont publié la nouvelle loi sur les “associations religieuses”, avec application immédiate.

L’un de ses pires points fixe à 200 le nombre minimal de membres d’une église légitimant son existence.

Ce seul point rend impossible l’enregistrement de la quasi-totalité des églises évangéliques.

Il y a près de trois années, à Kotchkorka (siège d’une sous-préfecture), un violent tremblement de terre a endommagé le bâtiment de notre église sœur conduisant à son entière reconstruction. Grâce au soutien des amis de notre mission un nouvel édifice a pu être érigé l’an dernier.

Mais voilà qu’une nouvelle secousse ébranle l’église. Son responsable, Bakyt Mukachev a été cité à comparaître devant le président du tribunal d’instance. Lui et son épouse, Elmira, ont été entendus par les organes de la sécurité d’État.

Les autorités leur ont demandé de répondre par écrit aux questions suivantes :

  • Qui soutient l’église ?

  • Avec quel argent le bâtiment a-t-il été construit ?

  • Qui est chargé des divers services dans l’église ?

  • Qui enseigne les enfants ? Pourquoi attire-t-on les enfants à l’église par des cadeaux ?

Dieu a accordé Sa sagesse au frère Bakyt. À chaque question, il répondait en écrivant comment Dieu avait transformé sa vie et ce qui l’anime depuis lors pour le dire autour de lui (voir son témoignage dans le N°88/2005 : “Les trois cartes au mur”).

Le procureur défendit aux Mukachev de donner un enseignement chrétien aux enfants et de leur faire des cadeaux. Ils furent menacés par de nouvelles comparutions et procédures judiciaires.

Les chrétiens kirghizes comptent avec une forte augmentation de la persécution, mais ils demeurent fermes. Les nouveaux convertis continuent également de fréquenter les assemblées courageusement.

Les jeunes églises kirghizes se trouvent placées devant de nouveaux défis et de nouvelles questions :

  • Qu’adviendra-t-il de leurs lieux de culte ?

  • Comment poursuivre l’enseignement des enfants ?

  • Comment avancer dans le travail missionnaire selon l’ordre du Seigneur ? Etc.

Si, dans tous les cas, chaque église doit compter un minimum de 200 membres, se battre pour un enregistrement selon la loi n’a pas de sens.

En outre, les rares églises répondant au minimum exigé ne sont pas prêtes à communiquer la liste de leurs membres aux autorités, puisque chaque chrétien, y compris les nouveaux convertis, seraient alors exposés individuellement à de fortes attaques de la part de leurs persécuteurs.

Au mois de mars, plusieurs églises ont pris la décision d’adresser une motion au Conseil d’État sur l’atteinte à leurs droits. Par la suite, les responsables envisagent de rendre plus visible leur existence de manière publique.

Bien entendu, ils ne placent pas leur espérance d’abord dans leurs propres initiatives, mais ils comptent sur le Seigneur qui dirige le cœur des rois. Aussi, nous vous prions également vous, chers lecteurs, de les soutenir par vos prières.

Ouzbékistan

Mission dans la dispersion

La situation des chrétiens reste dramatique dans ce pays islamique. Même le rassemblement par petits groupes est interdit. Dans de telles circonstances, ils expérimentent d’autant plus l’accomplissement de la promesse du Seigneur qui déclare : “Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux” (Mt 18.20).

Les dispositions missionnaires des convertis ouzbèks continuent de se développer. Eux aussi connaissent des temps tels que le décrivent les Actes des apôtres (ch.8, v.1 et 4) : “Il y eut, ce jour-là, une grande persécution contre l’Église de Jérusalem ; et tous, excepté les apôtres, se dispersèrent dans les contrées de la Judée et de la Samarie… Ceux qui avaient été dispersés allaient de lieu en lieu, annonçant la bonne nouvelle de la parole.”

Le frère Makset se trouve toujours en exil, séparé de son épouse et de ses trois petits enfants. Lui-même, comme sa famille, sont pris en charge par leurs amis. Il nous est également possible de les soutenir nous-mêmes. Un saisissant témoignage sur Makset a paru dans notre bulletin N°99 d'avril 2008 : “Un jugement remarquable”. Le soutien financier est donc possible. Cependant, le plus important reste la prière d’intercession.

Turkménistan

Les “puissants” passent

(Littéralement : ils apparaissent, puis disparaissent.)

Dans notre numéro 91/2006, dans l’article : “ Liberté de culte en CEI”, nous avions fait un rapport sur la situation religieuse dans le pays, notamment sur le règne dictatorial du Président Saparmurad Nijasov, ainsi que sur son livre “Ruchnama” qui devait être honoré comme divinité. Écoliers, étudiants et fonctionnaires devaient subir un examen sur leurs connaissances du contenu du livre. Tout retraité devait également en faire l’acquisition.

Comme “führer” spirituel et “père du peuple”, le président assurait, à quiconque aura lu son livre trois fois, de comprendre le caractère de la nature humaine, de connaître la valeur des choses et une entrée directe au paradis au moment de sa mort.

Leur refus de ces aberrations attirait de dures persécutions aux chrétiens. Deux années et six mois après la mort surprise de ce Führer de 67 ans, le jour anniversaire de sa naissance n’est plus férié. Début mars, le gouvernement a retiré tous les exemplaires du “Ruchnama” du pays.

C’est maintenant Berdymuchammedov, le nouveau président, qui a lancé le premier tome de son propre livre : “Vers les nouveaux sommets du progrès”. Comme son imposant portrait, l’ouvrage est présent partout, aux frais des bénéficiaires.

Quant à nous, en Occident, nous pouvons remercier Dieu de nous avoir délivrés de l’adoration d’un homme. Cependant, intercédons avec une nouvelle ferveur pour ces quelques chrétiens dispersés du Turkménistan à qui le changement du pouvoir n’a encore apporté aucune amélioration.

La Friedensbote