Un voyage en Ukraine, l’été 2017
Le voyage a eu lieu suite à la demande de la mission canadienne Faith Mission (FM) et de la mission française, Le Messager de la Paix, d’organiser une visite des églises et œuvres en Ukraine. FriedensBote, mission organisatrice, était représenté par Alex Janzen, rédacteur de la revue de la mission Nachrichten et Eduard Ewert, rédacteur à la retraite et conducteur du groupe.
Le voyage s’est effectué du 28 juin au 10 juillet. Nous avons visité plus de dix églises, trois colonies de vacances et des camps de familles, deux centres de réhabilitation pour alcooliques et drogués, trois hôpitaux, des centres culturels où, après un message d’évangélisation et des chants, étaient distribués vêtements, chaussures… Distance parcourue : plus de 4000 km.
Notre groupe était composé en outre des trois frères canadiens :
- Jakob Elias, président-fondateur bénévole de la FM. Il dirige une entreprise agricole bio. Dans le passé, il a été atteint d’une pancréatite sévère et nourri par sonde gastrique pendant sept ans. Ses jours étaient comptés, mais le Seigneur est intervenu ! Non loin de Winnipeg (Manitoba), la FM possède un grand local où sont entreposés vêtements, vélos, matelas… révisés et envoyés par conteneurs (4 par an). Le cheminement est pris en charge jusqu’en Ukraine, via Odessa, port ukrainien de la Mer Noire.
- John Peters, qui a fondé, avec 7 collaborateurs, une entreprise agricole de 17 000 hectares. Un autre monde ! Il est l’un des membres actifs de la FM.
- Jack Ferh (Jack 2), également agriculteur. Il élève des moutons et des porcs. Sa principale activité est l’élevage de perruches : 1500 couples ! Il est le trésorier de la FM.
Avec eux, je parlerai anglais. Eux-mêmes ne parlent ni le russe ni l’allemand, mais un ancien dialecte allemand, le platdietsch. C’est dans cette langue qu’A.Janzen et E. Ewert échangent entre eux.
Ainsi, avec Vadim le chauffeur (fils de Piotr Nastassytchuk), nous étions sept dans un minibus Volkswagen récent (dont nous avons beaucoup apprécié la “clim”, par les 30 à 38°C durant tout le séjour…), cadeau des frères du Canada à Piotr en remplacement du sien – qui a été donné à des frères d’Odessa.
Partout où nous sommes intervenus, le déroulement de la réunion était le suivant : d’abord les frères du Canada prenaient la parole, puis le Français ; Eduard Ewert ou Alex Janzen terminaient par un message.
D’une manière générale, les églises évangéliques sont bien tolérées.
Un frère disait : En Ukraine, nous avons une grande liberté de paroles. Nous pouvons annoncer l’Évangile dans la rue, la police ne nous dira rien, et même elle nous protége en cas d’agression. Un autre frère a raconté : « Dans une ville moyenne, des frères avaient organisé une cérémonie de baptême dans la rivière. Le pope, accompagné de bannières et d’une foule bruyante fit irruption. La police l’a arrêté pour troubles à l’ordre public ! »
Compte-rendu du voyage…
Le 28 Juin 2017
Depuis l’aéroport de Kiev, Vadim nous conduit à l’église de Victor Martchouk à Ouzyn. Le bâtiment qui était en rénovation à côté de l’église sert d’école du dimanche aux enfants.
Après une sieste nécessaire pour les Canadiens qui voyagent depuis la veille, nous allons à la colonie de vacances de Soukholessa. Un nouveau bâtiment a été construit, mais n’est pas achevé. Il se compose d’un grand réfectoire de 100 places, et il reste à faire la nouvelle cuisine, la chambre froide et les pièces pour le personnel.76 enfants de 7 à 14 ans sont accueillis. La plupart viennent de familles non chrétiennes. C’était bientôt la fin de ce camp, et beaucoup auraient aimé qu’il se prolonge, n’ayant pas hâte de retrouver leur quotidien. C’était touchant de les voir venir nous saluer comme nos petits-enfants, se serrer contre nous… Un garçon m’offre une peluche pour mon anniversaire…
Je fais connaissance de Vladimir Akimov, le directeur et enseignant du camp. Il est réfugié de l’Est de l’Ukraine. Il dirige des projets pour la jeunesse et agit aussi comme évangéliste. Un pasteur de Lougansk, en zone militarisée, lui a demandé de le rejoindre pour annoncer la Parole à des Juifs le week-end du 23 Juillet.
Le 29 Juin
À 10h, nous partons pour le centre de réhabilitation pour alcooliques et drogués “Pobéda” (La victoire). L’accès du bâtiment principal a été rénové. Le bâtiment extérieur, qui ressemblait à une ruine, a été entièrement refait. Un autre bâtiment est en construction. Actuellement, il y a six pensionnaires. L’encadrement est composé de Yaroslav et de Denis, que nous avions rencontrés avec Louis Pelzer et Natacha Terreaux, il y a 3 ans.
La création de ce centre remonte à 5 ans. Depuis, 66 personnes sont passées par là. 37 se sont réellement converties, dont certains servent le Seigneur. Quelques-uns se sont mariés et ont des enfants. Beaucoup se sont réconciliés avec leur famille et ont retrouvé du travail.
L’après-midi, nous visitons Mme Tatiana Sorokina, une veuve que notre mission soutient. Son quatrième enfant, un garçon, souffre d’autisme profond. Les frères envisagent des travaux d’isolation importants de sa maison. Les hivers sont froids ! À côté, se trouve une “maison de prière” où peuvent se réunir 30 à 40 personnes.
Nous visitons ensuite une ex-base aérienne militaire à l’abandon À l’entrée, il y a un Tupolev 92, bombardier à long rayon d’action. Sur cette base se tenait autrefois un lieu de culte où se réunissaient des chrétiens jusqu’à la fermeture de la base.
Note d’Eduard Ewert : L’église d’Ouzyn a vu le jour au cours des premières années 1990. C’était le début d’un réveil après les changements en ex-URSS. Le commandant de la base militaire (qui, jusque-là, hébergeait les plus gros bombardiers nucléaires) voulait organiser un dimanche avec une pâque chrétienne, et la participation d’un orchestre de trompettes jouant des airs chrétiens. Informée, l’église de Bila Tserkva (très engagée pour la mission) a pu fonder une assemblée à Ouzyn, avec comme premiers membres des militaires de l’ex-base et leur familles. FriedensBote a soutenu l’église pour la construction de son lieu de culte, ainsi que par l’acheminement régulier d’aide humanitaire. Ceci a eu une grande résonance dans la région et a contribué à la croissance de l’église.
Nous rendons visite à une sœur âgée, en fauteuil roulant. Elle habite un appartement au 1er étage, en face de l’église. Un des canadiens lui offre un onguent pour ses douleurs articulaires. Nous retournons au camp d’enfants, où c’est le dernier soir, Vladimir donne le message. Après la prière, et suite à l’appel de Vladimir, une quinzaine de jeunes se lèvent et déclarent leur décision de suivre Jésus. Victor et Vladimir prient pour chaque enfant. La veillée se termine autour d’un feu de camp.
(à suivre) Pierre Vaubaillon
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Témoignage personnel donné quand j’étais invité à me présenter :
« … Bien que je sois retraité, je suis un novice dans la mission du Messager de la Paix. J’ai fait la connaissance de Louis Pelzer, il y a 4 ans seulement. Quand il m’a présenté l’œuvre avec l’intention d’avoir en moi son successeur, et après une nuit de réflexions, m’a réponse a été : « Non ! La seule chose que je peux faire est de servir de chauffeur, de porteur de valises peut-être… » La réponse de Louis m’a beaucoup surpris : « Bien, c’est un bon début ! » En effet, je n’avais aucune confiance en moi. Avant ma conversion, un simple problème était une montagne pour moi. Mais quand Jésus est venu dans mon cœur, j’ai compris que chaque problème n’était plus mon problème, mais le sien, que Jésus était devenu mon “Bon Berger”, qu’Il m’avait sauvé, qu’Il me gardait, qu’Il me conduisait sur le chemin des difficultés… Je Lui ai fait confiance. Mais quand j’ai vu l’œuvre du MdlP, ma vieille nature a repris le dessus… fuir !
Vous connaissez la fin du chapitre 21 de l’évangile de Jean. Jésus dit à Pierre : “Toi, suis-moi”. Pierre se retourne, voit Jean et dit à Jésus : “Et lui, que lui arrivera-t-il ?” Alors Jésus répond à Pierre : “Que t’importe ! Toi, suis-moi !”. Si Jésus m’invite à le suivre dans le champ, qui suis-je pour refuser d’y aller ?... »