À la mémoire de A. Petker, W. Friesen et Frieda Peters, mortellement accidentés sur la route de Karaganda à Almaty (ex-capitale du Kazakhstan), lors d’un transport clandestin de Bibles, en 1980
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Retrouvailles après 30 ans de séparation
Andreï Osselsky fut l’un des rares enfants à avoir survécu aux deux années de famine de l’après-guerre en Moldavie.
À cette époque, le pouvoir soviétique athée régnait dans le pays. À l’école, Andreï subissait des harcèlements parce que ses parents étaient chrétiens. Lorsqu’il s’est converti, à 13 ans, les moqueries s’intensifièrent encore. Son service militaire, il dut l’effectuer dans la froide Sibérie, comme sanction…
Là, dans la lointaine Krasnoïarsk, Andreï a rencontré un groupe de chrétiens âgés qu’il a pu visiter de temps en temps. Un jour, dans le musée de la ville, il a vu des photographies de prisonniers du sud-ouest du pays chargés de lourdes chaînes marchant à pied vers la Sibérie, durant trois ans et demi,. Sur l’une d’elles, il a pu déchiffrer ces mots gravés : “Pour la Parole de Dieu”.
Ces chrétiens de Krasnoïarsk lui ont parlé des horribles tortures subies par ces prisonniers. Nombre d’entre eux sont morts en chemin, ne pouvant ni se laver, ni recevoir de soins médicaux, ni être hébergés décemment.
Tout cela encouragea Andreï dans son désir de servir fidèlement le Seigneur. À la fin de son service militaire, il resta à Krasnoïarsk et s’engagea dans les activités de l’église locale. La jeunesse chrétienne y devint très entreprenante. Cela valu à Andreï d’être condamné à quatre ans de détention. Cependant, ni les températures jusqu’à -60°C, ni les maladies ne purent le séparer de son Seigneur. Après 18 ans de séjour en Sibérie, Andreï revint avec sa famille en Moldavie.
Durant les années soixante-dix, notre mission a reçu de Dieu la grâce particulière de pouvoir importer la Parole de Dieu à l’aide de poids-lourds. De l’autre côté de la frontière, Andreï organisait le stockage de plusieurs centaines de milliers de Bibles, durant la nuit. Lorsque ses coéquipiers lui demandaient : « Quand pourrons-nous rentrer après le déchargement ? » Il répondait : « Peut-être demain, mais peut-être aussi dans 3 ou 5 ans ! »
Dieu a merveilleusement protégé ce travail. À l’époque, plus de 80 tonnes de Bibles ont été distribuées dans le pays par Andreï et ses compagnons. Durant ces nuits profondes, ils pouvaient à ces moments-là à peine s’entre apercevoir. Maintenant, trente ans plus tard, ils se sont retrouvés en Allemagne. C’est le Seigneur qui a rendu cela possible. À Lui soit toute la gloire !
Mission dans l’hospice de l’Europe
Aujourd’hui Andreï participe activement à l’implantation de nouvelles églises. Souvent sur les routes, il visite les villages pour y encourager et enseigner les petits cercles bibliques nouvellement constitués.
La deuxième tâche d’Andreï consiste à apporter un soutien matériel aux missionnaires moldaves et à leurs familles. La Moldavie est la maison des pauvres de l’Europe. La retraite mensuelle moyenne y est de 12 €. Sur les 4,5 millions d’habitants, plus d’un million ont émigré à cause du chômage.
Quant aux missionnaires habitant dans les villages, ils ne peuvent pas abandonner les églises naissantes. On n’y trouve pas de travail, de sorte que les familles sont dans un grand besoin. Andreï cherche à les soutenir avec des denrées de base indispensables. Il est d’autant plus sensible aux besoins des autres que lui-même connaît la souffrance dans sa propre maison. Depuis 14 ans, son épouse est gravement atteinte de la maladie de Parkinson. Priez pour Andreï, pour son épouse, ainsi que pour le travail missionnaire en Moldavie.