Qui pense à la Géorgie ?… Dieu !
Évangéliser en Géorgie n’a jamais été simple. L’influence exercée par l’Église orthodoxe est très grande et rend les personnes parfois très agressives. Malgré cela, Dieu accorde des possibilités de répandre sa Parole, parfois de manière inattendue.
Depuis l’automne dernier, nous avions à cœur d’évangéliser les jeunes. Dans l’église de Tbilissi, la capitale, chaque jeune devait emmener un de ses camarades à une réunion d’évangélisation qui leur était dédiée. À la surprise de tous, la maison de prière était entièrement remplie ! Environ quatre-vingts jeunes avaient répondu à l’invitation. La rencontre devait durer toute la journée, jusque tard le soir. Nombre de ces adolescents voulurent fréquenter d’autres réunions, et des jeunes de l’église prirent en charge un travail de suite avec eux. Plusieurs se convertirent.
Nous en remercions Dieu !
Un village oublié
Un village oublié
Par l’intermédiaire d’un de nos frères, nous avons entendu parler de Sabatlo et de la grande pauvreté dans laquelle vivent les habitants de ce village. Il n’y a pas de vraies rues, pas de cabinet médical et même pas de médecin.
Ma femme et moi (Ndlr : Lévan et son épouse sont tous deux médecins) nous sommes donc rendus dans ce lieu coupé du monde, en plein hiver, accompagnés de quelques aides, afin d’apporter un secours médical si nécessaire à ces pauvres gens. Le village est situé sur la rive du fleuve Alasani, tout proche de la frontière avec l’Azerbaïdjan ; la route ne va pas plus loin. La plupart des 500 habitants (environ 90%) sont des Arméniens ayant fui l’Empire ottoman durant le génocide arménien, entre 1914 et 1916.
« Incroyable ! Quelqu’un pense à nous ? ! »
Le plus grave, c’est que personne ne s’occupe de ces villageois. L’image qui s’offrit à nos yeux à notre arrivée était effroyable : les gens vivent dans des maisons qu’on devrait plutôt appeler des cabanes.
Nous avons été accueillis par un jeune homme nommé Gework. Il se réjouissait beaucoup de savoir que nous apportions des médicaments et il nous a accompagnés toute la journée. Les habitants, extrêmement étonnés de voir que quelqu’un pensait à eux et était venu les aider, s’écriaient : « Incroyable ! Quelqu’un pense à nous ? ». Nous avons passé plusieurs heures à soigner des douzaines de patients et nous leur avons beaucoup parlé de Jésus-Christ. À leurs questions, nous répondions : « Oui, Dieu pense à vous, c’est Lui qui nous a envoyés ! »
Gework en particulier nous écoutait avec beaucoup d’intérêt. Au moment de nous quitter, il nous a dit : « Je veux que ce Jésus dont vous avez parlé vienne dans ma vie. Je veux l’accueillir et le servir. »
Sur tout le chemin du retour, nos cœurs étaient plein de reconnaissance. Le trajet jusqu’à ce village reculé en avait valu la peine. Et, au ciel, il y avait un nouveau sujet de joie car un jeune pécheur de 18 ans avait reçu le pardon de ses péchés.
Chez nous, tard le soir, nous pensions à tous ces gens malheureux autour de nous, qui vivent dans leur péché et souvent ne savent même pas que le pardon existe. Mon vœu est de retourner dans ce village pour y apporter des médicaments et y manifester l’amour vrai, mais surtout pour leur parler encore davantage du Seigneur Jésus-Christ qui les aime tellement.
Le sort tragique des campagnes
La raison pour laquelle le village compte autant de personnes âgées et pauvres est que les jeunes et les personnes d’âge moyen le quittent à la recherche de travail. Les aînés restent en arrière, seuls et abandonnés. C’est l’une des plus grandes tragédies de la Géorgie.
C’est aussi l’hiver qui présente le plus grand des défis. Suite à la guerre en Ossétie du Sud, en 2008, le prix du gaz avait fortement augmenté : avec l’électricité, la facture mensuelle s’élève à 150 laris (53 €), pour une retraite de 180 laris…
En apportant du secours aux plus pauvres parmi les pauvres, il est fréquent que le voisin s’adresse à nous d’une voix triste : « N’auriez-vous pas aussi pour nous quelque chose à manger ? » Déjà en décembre 2016, nous avions préparé du bois de chauffage et acheté des denrées non périssables pour en faire 76 paquets à distribuer dans les villages alentour, y compris à Sabatlo.
Dans la petite ville de Kvareli, nous pouvons maintenir le projet “Cuisine chaude” grâce au soutien de la FriedensBote. Par ce moyen, 12 à 18 personnes âgées peuvent avoir un repas chaud pendant 6 jours de la semaine. Leur reconnaissance ne connaît pas de limite !
Les voisins, témoins de l’amour du prochain
Notre sœur en Christ, Makvala (76 ans), du village de Kutchatani, doit garder le lit, très affaiblie par de sérieux problèmes de circulation du sang. Les frères et sœurs de la petite assemblée locale l’aident de leur mieux. Elle doit être prise en charge 24h/24. Son état fait vraiment pitié car elle est déjà tombée plusieurs fois de son lit et s’est brûlée assez gravement avec sa cuisinière.
Nous la visitons régulièrement, lui apportant du bois de chauffage, des vivres, du linge et plus encore. Après notre passage, ses voisins lui demandent : « C’était ta famille ? Pourquoi as-tu autant de visites ? » Et elle leur répond : « Oui, c’est ma famille chrétienne – mes frères et sœurs dans la foi. Ils m’aiment et c’est pour ça qu’ils viennent. » Ses voisins voient ainsi que les chrétiens s’entraident. Un cas qui n’est pas isolé.
Sans nourriture pendant des jours
Récemment, nous sommes retournés à Sabatlo et avons rencontré un couple âgé dans leur maison.
Tous deux sont aveugles. Ils n’avaient rien mangé depuis plusieurs jours !
Réfugiés dans un lit étroit, ils tentaient de se tenir chaud sous quelques haillons.
Les frères et sœurs venus avec nous ont balayé la cabane et déposé des provisions sur la vieille table branlante.
Ils leur expliquèrent quels aliments étaient disposés et à quels endroits, afin que tous deux puissent s’orienter quelque peu.
Pendant ce temps, des frères avaient rentré du bois et allumé un feu dans le poêle.
La pièce commençait à bien se réchauffer, et le couple put sortir de son lit et se mettre à table pour manger.
Des larmes coulaient de leurs yeux aveugles.
Je n’avais qu’une inquiétude: y aurait-il assez de provisions pour tenir jusqu’à notre prochaine visite?
Gework, converti depuis quelques semaines, nous accompagnait également et promit de les visiter et de les aider à l’avenir.
Loué soit Dieu qui prend soin des pauvres, des malades et des aveugles !
La parole de Dieu apporte l’espoir !
Après avoir visité d’autres familles vivant dans des situations semblables et les avoir secourus en leur laissant des vivres et du bois, une douzaine d’Arméniens connaissant le russe se rassemblèrent, prêts à nous entendre parler de Jésus-Christ. C’est ce que nous avons pu faire durant une quarantaine de minutes. Ils écoutaient attentivement. Au moment de prendre congé, ils nous demandèrent : « Quand allez-vous revenir ? Nous n’avions encore jamais rien entendu de semblable sur Dieu. Nous voulons en savoir davantage sur Jésus ! »
Diplôme de médecine en 45 minutes
Afin d’aider les habitants de Sabatlo en notre absence, nous avions cette fois-ci apporté une caisse remplie de médicaments de base avec les notices en russe, ainsi qu’un tensiomètre. Pendant environ 45 minutes, j’ai détaillé à Gework la manière de les utiliser et les précautions à prendre.
Il écoutait avec beaucoup d’enthousiasme et, à la fin, il était aussi heureux que s’il avait reçu un véritable diplôme en médecine ! La journée avait été dure et nous étions fatigués – mais cela en valait la peine !
Demande de prière
Nous vous demandons de prier pour ce village, afin que la lumière de Dieu atteigne le cœur de ces personnes et qu’Il leur donne une espérance vraie et durable. Nous remercions la mission FriedensBote et tous les amis de la mission qui ont, d’une manière ou d’une autre, rendu ces projets possibles par leur soutien ! Sans vous, ces services ne pourraient pas exister.