Racontez les merveilles de Dieu parmi les païens
La localité de Varyegan se situe à environ 200 km de Nizhnevartovsk, au-delà de la Taïga sibérienne. En juillet 2017, avec le soutien de la mission FriedensBote, je suis retourné dans cette région pour parler de Jésus-Christ à ses habitants, essentiellement des Khantys (ou Khantes )et des Nénètses.
À l’entrée du village, j’ai rencontré les Khantys Viktor et Konstantin. Quelques jours auparavant, j’avais déjà discuté de Dieu à plusieurs reprises avec Viktor, sa femme Marina et leurs trois enfants. À la question de savoir comment il va, il me répond : « Nous quittons ce lieu, il n’y a pas de travail ici. Nous retournons dans la grande forêt. »
Dieu est-il plus fort qu’un ours ?
Konstantin est sourd-muet depuis son enfance. Mais il sourit en me voyant – nous nous connaissons depuis quelques années. Malgré son handicap, il essaie toujours de se faire comprendre, mais ce n’est pas facile. On communique avec les “mains et les pieds”. Il “m’explique” que son campe-ment est à environ 60 km de Varyegan. Il y vit avec sa famille. Là-bas, il y a de bons pâturages pour ses 50 rennes.
Il est venu au village pour acheter quelques objets pour son ménage. Il sait que je suis chrétien, mais, comme sa femme Nelli, il reste sceptique quand je leur parle de Dieu. Ils croient encore que l’ours qu’ils adorent est plus fort. Pour ma part, je prie pour qu’ils reconnaissent la vérité et que cette connaissance les libère de l’angoisse dans laquelle ils vivent.
« Ton Dieu entend les prières ! »
Lors de ma dernière visite à Varyegan, j’avais connu Timurkul, un Kirghize musulman. Il a reçu une formation dans le sport et travaille depuis quelques années dans le service de sécurité d’une entreprise en Sibérie. Je me rends chez lui et, d’emblée, il m’invite à passer la nuit chez lui. Il me dit : « Ton Dieu doit être puissant, lors de ta dernière visite, tu m’as proposé de prier pour moi. Ton Dieu a entendu ta prière. J’ai été protégé dans une grave affaire ; continue à prier pour moi, s’il te plaît. »
Sans Dieu, la vie n’a pas de sens
Dans la même maison vit Valentina, une enseignante nénètse. Il y a peu, son état de santé n’était pas bon, les médecins pensaient à une tumeur. Elle avait une telle appréhension qu’elle m’appela : « Vladimir, prie pour moi ! J’ai trop peur de l’examen médical ! » Nous l’avons fait lors du moment de prière avec toute l’église.
Le diagnostic ne s’est pas confirmé – ce n’était pas une tumeur. Depuis, elle m’appelle régulièrement et demande qu’on prie pour elle et pour son fils Dimitri. Lors du déjeûner, Dimitri me demande, abattu : « Pourquoi tout va-t-il de travers dans ma vie ? Ma femme m’a quitté pour aussitôt en épouser un autre. Mais nous avons des enfants ; je ne vois plus de sens à la vie. »
Nous parlons longuement de Dieu et de nos soucis humains. Dimitri écoute atten-tivement. Au moment de les quitter, j’offre une Bible à la famille. Mais ils n’ont pas encore d’assise dans la foi – priez pour que la Parole de Dieu devienne pour eux une base solide.
Dans une autre maison, je rencontre Angela. Elle est seule. Où est son mari ? Elle répond en sanglotant que Hermann est en prison. Depuis, elle n’a pas de revenus réguliers. Elle doit élever seule ses deux filles. Elle espère que son mari reviendra bientôt. Après avoir prié ensemble, je laisse à Angela une petite somme d’argent et je pars pour les campements nomades des Khantes.
Qui nous libère de la peur ?
Le chemin est très mauvais. J’avance lentement. À un moment, je traverse le Tjasamytjacha, un fleuve sacré pour les Khantes et Nénètses. Ils ne s’y aventurent pas, ou uniquement pour y lancer une pièce dans l’eau comme offrande. Ils craignent les mauvais esprits et espèrent que cet argent apaise et apporte le bonheur à qui fait l’offrande.
Je m’arrête à cet endroit pour prier pour les gens qui vivent ici. Jésus-Christ est plus puissant que tous les mauvais esprits : Il s’est offert en sacrifice à la croix une fois pour toute afin de nous offrir la paix.
« Il doit bien y avoir un Dieu qui est bon ! »
Il pleut en arrivant au site du campement de Léonid, après un parcours de 80 km. Léonid m’invite à sa table, tandis que sa belle-fille et deux petits-fils sont là en visite.
Une grande détresse spirituelle règne aussi ici. Lilia, l’épouse de Léonid, est alcoolique. Elle a perdu trois fils et cherche la consolation dans l’alcool. D’une voix triste, elle dit : « J’avais cinq fils. Deux seulement vivent encore. Toi, tu parles constamment de Dieu, où est-il ton Dieu ? Chaque semaine, je suis allée sur le lieu sacré de la camarade Mort, j’ai prié et apporté des offrandes. À quoi bon ? Mes fils sont morts ! »
Je lui explique prudemment que les idoles qu’elle a priées, ne peuvent pas l’aider. Après lui avoir lu quelques passages de la Bible, elle me dit : « De quel Dieu me parles-tu ? Je ne le connais pas. Est-il plus fort que les esprits ? Peut-être qu’il n’existe même pas. »
Léonid écoute en silence. Il est travailleur et aime beaucoup la nature, mais il ne parle guère. S’il dit quelque chose, il est direct et sans détour. Sa remarque m’a surpris lorsqu’il a contredit sa femme : « Il doit y avoir UN Dieu. Il DOIT nécessairement être bon. Les mauvais esprits ne peuvent créer de bonnes choses comme la forêt, les poissons, et les rennes. »
« Prête-moi ton livre sur Dieu »
Depuis chez Léonid, j’ai visité plusieurs autres campements. Tous ne parlent pas russe. Mais, pour la Parole de Dieu, il n’y a pas de barrière. Pour les gens qui ne parlent pas notre langue, nous devons prêcher par notre façon de vivre et prier. Dieu trouvera le moyen d’atteindre ces peuples oubliés.
Au moment de quitter Léonid pour reprendre le chemin du retour, il me dit : « Peux-tu me prêter ton livre sur Dieu ? Je le lirai. Je veux trouver ce Dieu auquel tu crois. » Je lui offre ma Bible et repars pour rentrer chez moi.
Merci pour vos prières !
Me voilà de retour chez moi. Chers frères et sœurs de l’Europe entière, tous nos remerciements pour vos prières et votre soutien. Sans votre aide, je ne pourrais pas acheter le carburant et les colis de nourriture pour entreprendre des missions d’évan-gélisation. La protection sur le chemin ne va pas de soi non plus, avec 700 km en voiture et 200 km avec le bateau à moteur.
Prions pour que ces missions puissent se poursuivre, prions aussi pour la conversion des personnes qui ont entendu la Parole de Dieu.
Vladimir Tachtiev