donnez-leur vous-mêmes à manger

Dieu donne un espoir et un avenir à la Biélorussie (2/2)

Pour la 1re partie, voir l’article, sous le même titre, dans le n°141, où figurent aussi les photos.

Que faut-il à un enfant pour être heureux ?

Pendant presque deux ans, nous avons aussi pu aider des enfants d’un orphelinat d’État. En fait ces enfants ont quelque part des parents, mais soit ceux-ci ont perdu le droit de garde à cause de leur dépendance à l’alcool ou aux drogues, soit ils ont exposé et abandonné ces enfants après leur naissance.

Comment soutenir ce travail d’évangélisation parmi les enfants et comment y contribuer ? Souvent les gens s’imaginent qu’il faut faire quelque chose de grandiose ou qu’il faut des millions pour rendre une personne heureuse. C’est une erreur ! Pour faire le bonheur d’une personne, le Seigneur Jésus a parfois juste besoin de deux petits poissons.

Nous le constatons toujours à nouveau : les enfants sont comblés de bonheur, quand ils reçoivent ne serait-ce qu’un sachet de bonbons. Et surtout quand de tels sachets leur apportent, outre les bonbons, notre amour, notre soutien et le témoignage de notre intérêt pour eux. Il n’est pas nécessaire que ce soit chaque fois un magnifique repas, quelques petits pains et un jus de fruits fait maison suffisent pour rassasier un enfant et le rendre heureux. Et on n’a pas non plus besoin d’attractions spéciales, il suffit de nouer ensemble deux cordes à sauter.

Bien sûr, parfois on a besoin de matériel de bricolage, de tentes, d’une forme de restauration et de véhicules pour transporter les enfants. Mais avec quoi pouvons-nous être le plus utiles ? Par notre amour, notre prière, notre soutien pratique et le temps consacré.

Il n’avait pas de nom

David n’avait ni nom ni espoir pour son avenir – ici, il a reçu les deux !

Ce sont avant tout les enfants que ce monde sans Dieu veut priver d’espoir et d’avenir. C’est ce qui est arrivé à David. Il est né dans une famille socialement fragilisée, d’une petite ville biélorusse. Lorsque après la naissance les parents ont appris que le garçon avait un problème pulmonaire, ils l’ont abandonné à la maternité sans lui donner un nom !

Or, dans cette localité se trouve une petite église. Quand elle entendit parler de ce garçon sans nom, une famille de l’église le prit chez elle. Satan voulait gâcher l’avenir de cet enfant, mais désormais il porte le nom de David, c'est-à-dire “aimé de Dieu”. Et, quand aujourd'hui vous voyez son regard, vous comprenez qu’il a un avenir, parce que Dieu a un plan pour lui.

Un bagarreur découvre le Christ

Dieu a changé son cœur dur, maintenant il sourit

Une autre anecdote montre comment Dieu peut changer une personne. Un couple a amené son fils dans une colonie de vacances chrétienne en déclarant : « C’est un bagarreur qui n’arrête pas de se battre. Nous sommes épuisés ! S’il vous plait, acceptez-le ! »

Cela nous a fait peur. Que devions nous faire ? Nous l’avons tout de même accueilli en priant beaucoup pour lui. Déjà deux jours plus tard, il s’est mit à sourire, puis, toute la semaine, il n’y eut pas une seule bagarre. Pourquoi ? Parce que, pour la première fois, il lui était arrivé que quelqu'un le prenne dans ses bras et lui dise des paroles aimables. Dans sa famille il n’entendait jamais que des jurons et, quand son père avait trop bu, il le voyait frapper son épouse et ses enfants.

Après la colonie ce garçon s’est mis à fréquenter la rencontre d’enfants et, un an après, sa mère est venue à l’église, nous confiant : « Moi aussi, je voudrais être transformée comme mon fils. Que dois-je faire ? »

Désormais nous pouvons voir le regard heureux de la mère et de son fils et prier avec eux pour le père, afin que lui aussi soit transformé et ait un espoir et un avenir. Car ces choses ne se trouvent qu’auprès de Jésus-Christ.

Libéré de la peur des gens

Nos colonies de vacances n’accueillent pas seulement des enfants venant de familles socialement fragilisées, mais aussi ceux de familles chrétiennes. Eux aussi ont besoin d’amour et de l’Évangile. Car un enfant n’est pas automatiquement chrétien parce que ses parents ou ses grands-parents le sont. Chacun a un besoin très personnel du Sauveur et de son pardon.

Il arrive parfois que des enfants venus à la colonie ont honte parce qu’il leur manque quelques dents ou parce qu’ils sont petits, trop gros ou trop frêles. Ils vont alors se cacher quelque part dans la masse et évitent de parler. Même parmi les adultes tel ou tel détail peut avoir pour effet de leur faire perdre toute joie.

Or, par la foi en lui, Dieu veut nous accorder une joie sans mélange. Et quand Dieu rend un enfant heureux, celui-ci ne craint plus d’ouvrir la bouche, même si quelques dents y manquent. Et alors rien ne peut étouffer cette joie, car un cœur rempli de joie, de paix et d’amour vaut bien plus qu’une stature, qu’elle soit petite ou grosse !

Dieu donne une joie complète

Un jour, à la fin d’une colonie, nous avions chargé les garçons d’une mission : ils devaient faire un cadeau aux filles. Alors ils ont gonflé des ballons et les leur ont offerts. Et, de notre côté, nous avons alors donné à chaque enfant un sachet-cadeau.

Le sac ne peut contenir le cadeau...
ni la joie sur le visage !

J’ai soudain remarqué qu’une fille manquait. Après quelques minutes de recherche je l’ai trouvée derrière un bâtiment : elle s’efforçait de faire entrer le ballon dans le sachet. Mais elle n’y parvenait pas, le cadeau étant bien trop grand.

Pour la première fois de sa vie, elle avait fait l’expérience que les garçons ne font pas que tirer sur les nattes, mais qu’ils peuvent aussi offrir un cadeau. Il en va de même avec la joie que Dieu donne !

Dieu change les cœurs

Quand nous remarquons le regard et le visage des enfants, et que nous voyons l’œuvre de Dieu dans leur cœur, nous ne pouvons garder cette joie pour nous et elle nous pousse à en faire encore plus. Ce qui nous réjouit particulièrement, ce sont les enfants qui ont naguère participé pour la première fois à une colonie et qui, maintenant, expliquent à d’autres enfants que Dieu veut donner de l’espoir et peut aussi changer leur cœur.

Et Dieu les transforme effectivement. Alors, c’est pour nous un moment saisissant et, pour les enfants, c’est l’heure capitale quand ils s’agenouillent et demandent à Dieu pardon pour leurs péchés.

Combien de temps nous reste-t-il ?

Une autre raison de prendre tout ce temps pour présenter l’Évangile aux enfants, c’est que nous ne savons pas combien de temps il nous reste. Il y eut une période vraiment heureuse quand nous avons pu fonder de nombreuses églises. Aujourd'hui c’est devenu très difficile, car les circonstances changent dans le pays. Parfois l’occasion se présente de faire une chose immédiatement et il est fort possible que cette occasion ne se représente plus le lendemain.

C’est ce qui est arrivé à propos de l’orphelinat public où nous avons pu aider quelques enfants. Trois d’entre eux s’étaient convertis. Aujourd'hui Pavel, l’un des garçons, n’est plus en vie. L’été 2017, il a fait très chaud et quelques garçons de l’orphelinat ont décidé de se baigner dans un lac voisin. Pavel est resté accroché par le pied dans les algues et risquait de se noyer. Quand cela est arrivé, tous les autres se sont enfuis, tous, sauf un. C’était un garçon qui avait accueilli le Seigneur Jésus comme son Sauveur. Malheureusement il n’a pas pu sauver son camarade, mais sa conversion l’avait amené à voir les choses autrement : quand tous les autres ont fui, lui seul est resté et a essayé de secourir son camarade, parce qu’il avait fait l’expérience de l’amour de Dieu.

Quand nous avons appris cela dans l’église, beaucoup ont dit : « Quel dommage ! Je voulais justement offrir un plaisir à ce garçon – pour la rentrée ou pour Noël. » Mais ces bonnes intentions ne pourront plus jamais se réaliser, ni pour Pavel, ni pour d’autres enfants de cet orphelinat d’État. En effet, en automne 2017, celui-ci a été fermé et les enfants ont été répartis dans d’autres orphelinats à travers le pays. Notre église n’a eu qu’un très court laps de temps pour y travailler.

C’est aussi ce qui arrive parfois dans notre propre vie : Dieu s’adresse à notre cœur, il nous avertit de faire telle chose, mais nous pensons avoir encore le temps. En fait, ce temps peut être très court !

Un cœur qui glorifie Dieu

Veuille Dieu nous donner de profiter du privilège de tirer parti AUJOURD'HUI des portes ouvertes, qu’il nous rende prêts à donner, au lieu de prendre et d’amasser. Les gens au cœur pur et généreux sont les gens les plus heureux du monde. Veuille Dieu nous bénir pour que chacun d’entre nous en fasse partie et glorifie ainsi le Seigneur Jésus.

Dieu, notre Père, connaît nos difficultés et il prend soin de nous. Mais il est avant tout notre modèle : pour que nous soyons sauvés, il a donné ce qu’il avait de plus précieux, Jésus-Christ.

Chers amis de la mission, nous vous serions très reconnaissants si un petit bout de la Biélorussie trouvait sa place dans votre grand cœur. Veuillez prier pour notre travail !

Alexander Ziankovich