En Kirghizie, le combat entre la lumière et les ténèbres
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Depuis plusieurs années la mission La FriedensBote soutient des voyages missionnaires auprès des Kirghizes dans les montagnes du Pamir. Nous en avons déjà rapporté dans nos éditions passées, notamment dans les articles “Nouvelles alarmantes du Pamir”, (N°122), puis “Au Pamir, à chaque visite moins de personnes en vie et plus de tombes” (N°128, juillet 2015), puis, plus récemment, “Jésus, es-tu le vrai chemin vers Dieu ?” (N°133), et “Une visite en Kirghizie” (N°134 et 135). Voir aussi "L’Église de Kirghizie : une œuvre de Dieu !" (N°113)
“Le peuple qui marchait dans les ténèbres voit une grande lumière ; sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre de la mort une lumière resplendit.” (Ésaïe 9.1)
La Kirghizie se situe au milieu de l’Asie centrale et confine à la Chine. Sur une surface d’environ 200 000 km2 (près d’un tiers de la France métropolitaine), vit une population de près de 6,5 millions d’habitants, dont la plupart sont des Kirghizes. Beaucoup d’Européens, parmi lesquels un certain nombre d’origine allemande, ont quitté le pays après l’effondrement de l’Union soviétique.
Comme le pays est constitué à 94 % de montagnes, l’agriculture n’est possible que sur quelques 20 % de sa surface. Traditionnellement, les Kirghizes sont nomades et pratiquent essentiellement l’élevage de moutons et de chevaux. Beaucoup vivent dans des villages ou des villes, mais on trouve toujours çà et là la traditionnelle yourte, tente en feutre qui protège du grand froid l'hiver, mais aussi des fortes chaleurs l'été.
Des fouilles archéologiques et des historiens attestent que, dans cette région d’Asie centrale, il y eut des chrétiens dès le 5e siècle. Après l’expansion arabe, l’islam s’est également étendu en Asie centrale au 8e siècle. Les Kirghizes, à l’origine chamanistes, ont adopté l’islam et y ont mêlé nombre de leurs traditions chamanistes.
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L’Évangile arrive chez les Kirghizes
Les premiers chrétiens des temps modernes sont arrivés en Kirghizie au 19e siècle. C’étaient des mennonites allemands que leur quête de liberté de conscience a amenés jusqu'en Asie centrale. Pour la même raison ils furent suivis plus tard par des baptistes venus de Russie ou d’Ukraine.
Mais les Kirghizes ont conservé leur mode de vie et n’ont rien su du pardon des péchés par Jésus-Christ, jusqu'à ce que, au milieu des années 1980, l’évangéliste Andreï Peters vînt dans la région de Naryn et se mît à évangéliser les Kirghizes. Cela donna naissance, au début des années 1990, à la première communauté chrétienne parmi les Kirghizes.
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Construction d’un lieu de culte… cette fois sur un bon fondement
Durant 25 ans, la communauté chrétienne s’est réunie dans une maison datant des années 1960. Les travaux de rénovation n’ont pu en empêcher le délabrement.
Les raisons en sont les nombreux séismes et la rudesse du climat : en été on atteint les 34° et en hiver les -36°.
Comme la maison n’a pas de fondations et est construite en briques de terre, elle n’a pu résister à ces agressions climatiques.
Pendant bien des années, les frères et sœurs ont porté le problème dans la prière et Dieu les a aidés par les amis de la mission Messager de la Paix.
Ainsi, en avril 2018 on a démoli l’ancienne maison et on a lancé une nouvelle construction.
Veuillez prier pour que ce projet puisse être mené à bonne fin avant l’arrivée de l’hiver.
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Une persécution qui va jusqu'à l’interdiction d’enterrer
Lorsque des Kirghizes se sont convertis de l’islam au Seigneur Jésus-Christ, chacun d’eux a subi une persécution plus ou moins forte. Même en 2018 des lieux de culte ont été incendiés.
La mise en terre de Kirghizes devenus disciples du Christ a posé d’énormes problèmes. On a interdit de les enterrer dans un cimetière musulman et, quand ils ont été enterrés ailleurs, la foule excitée par les mollahs a plusieurs fois déterré les corps. C’était la manière des mollahs d’intimider les gens, pour qu’ils ne fréquentent pas les cultes chrétiens.
Dieu merci, il y a aujourd'hui plusieurs endroits où les chrétiens ont le droit d’enterrer leurs défunts. Nous prions le Seigneur Jésus d’éliminer aussi cette forme d’hostilité.
Après leur conversion certains chrétiens ont perdu leur emploi, d’autres ont été chassés de leur village. De plus, les mauvaises conditions économiques ont contraint de nombreux frères et sœurs à déménager en ville ou même à partir comme travailleurs migrants en Russie. Mais Dieu s’est même servi de telles circonstances pour susciter de nouvelles églises et de nouveaux groupes de maison.
La protection de Dieu sur les routes dangereuses
Tout cela n’empêche pas la lumière du Christ de briller à Naryn (53 000 habitants, à 200 km de la capitale, Bichkek) et, depuis peu, dans sept groupes de maison dans des localités environnantes. Le pasteur Ruslan est parfois amené à faire des trajets de 40 à 120 km pour rendre visite à de petits groupes d’étude biblique. Et Dieu veille sur lui lors de ces trajets.
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Au cours d’un tel déplacement, le 31 décembre 2017, Ruslan revenait d’une visite, lorsqu’un véhicule vint droit sur lui. La voiture de Ruslan se déporta dans une congère de neige au bord de la route et y resta bloquée. Que faire ? Il n’est pas rare que pendant trois heures personne ne passe par là.
Ruslan pria toute une heure et Dieu exauça sa prière : un bulldozer vint à passer ! La ceinture de sécurité coupée servit de câble de remorquage et, le soir venu, Ruslan était rentré sans autre dommage dans sa famille.
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Dieu peut aussi convertir des mollahs
On a parfois l’impression qu’il est presque impossible de transmettre la Bonne Nouvelle. Mais Dieu agit aussi dans les circonstances adverses. Lorsque Émile s’est converti à Jésus, les mollahs ont tenté de le ramener de force à l’islam.
Il a été plusieurs fois sévèrement passé à tabac et, comme cela se révéla inefficace, on lui a dit : « Renie Jésus, sinon nous te noyons ! » Ayant refusé, on lui a plusieurs fois tenu la tête sous l’eau dans un fleuve. Mais Dieu l’a maintenu en vie et lui a donné la force de rester fidèle.
Alors les mollahs ont changé de stratégie. Ils lui ont envoyé un jeune mollah qui a présenté des excuses pour les actes de violence et il a tenté, à l’aide du Coran, de convaincre Émile que Jésus était un simple homme.
Trois mois plus tard ce mollah survint un soir avec cette question : « Dis-moi, Jésus est-il vraiment le Fils de Dieu ? Si c’est le cas, alors il n’y a qu’une seule voie de salut. » Les trois mois suivants Émile lui a démontré, sur la base de la Bible, que Jésus est Dieu et peut, lui seul, pardonner les péchés. Alors le mollah est devenu chrétien et, dans son enthousiasme, il a même fait une prédication à la mosquée sur la base de “l’injil” (le Nouveau Testament, en arabe).
Cela lui a valu d’être dénoncé par un autre mollah et, en septembre 2018, le ministère public l’a fait rechercher pour le punir de cet acte. En effet la loi relative aux religions de 2009 interdit toute activité d’évangélisation parmi les musulmans en Kirghizie.
Beaucoup de chrétiens ont prié pour ce jeune frère en la foi et pour sa femme qui s’est également convertie récemment dans un camp de familles. Quelques jours plus tard, l’autre mollah est venu au parquet et a retiré sa dénonciation en s’excusant. Il n’y a qu’une explication à son comportement : Dieu est intervenu dans cette situation !
Importance des camps de familles
Depuis plusieurs années la mission Messager de la paix soutient des camps de familles (1re photo, p.5) dans le pays. L’objectif est d’inviter les conjoints incroyants de nos frères et sœurs, pour qu’ils puissent mieux connaître les chrétiens et entendre le message de salut par Christ. Plusieurs personnes se sont déjà converties par ce moyen.
Et, pour les femmes venues à la foi, de tels camps sont aussi un important soutien, car beaucoup d’entre elles souffrent gravement par l’alcoolisme de leurs maris.
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La décision de suivre Jésus a un prix
Quand parmi les Kirghizes quelqu’un se convertit à Jésus, sa parenté cherche d’abord à le convaincre de revenir à l’islam. Mais lorsqu’une personne décide de se faire baptiser, elle doit faire face à la résistance la plus dure, car, pour les chrétiens, le baptême est une façon symbolique de se déclarer mort à l’islam et à la vie menée jusque là dans le péché.
Pendant bien des années on n’a baptisé personne. Puis, en 2015, il y eut de nouveau cinq personnes qui ont demandé le baptême. Mais le jour venu, seule une sœur a pris le baptême.
Les risques des chrétiens : les fausses doctrines et le rapt des jeunes filles
Les raisons pour lesquelles les autres personnes ne se sont pas présentées au baptême sont des sujets de prière très spécifiques. D’une part, quand les gens ne sont pas solidement établis dans la Parole de Dieu, ils sont facilement victimes de fausses doctrines et prennent une mauvaise direction.
L’autre raison concerne spécifiquement les femmes : elles sont facilement victimes de la coutume du rapt des jeunes filles. Année après année, des milliers de femmes sont kidnappées et mariées de force dans le pays. Dans bien des cas nul ne sait où elles vivent désormais.
C’est là une coutume terrible pour les femmes en général et particulièrement pour les sœurs en la foi. Veuillez ne pas les oublier dans la prière, afin que Dieu leur donne la force de tenir bon. En effet, Dieu peut redresser des voies tortueuses et amener des personnes à la foi en Christ le Sauveur, même au travers de telles situations pénibles.
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Une fête devient une occasion d’annoncer l’Évangile
Une excellente occasion de semer la Parole s’est présentée au printemps de cette année. En Kirghizie, il est de tradition en mars de fêter Nooruz, la fête du Nouvel An et du printemps. Cette année, c’est à Ruslan et à sa femme qu’on a demandé d’organiser la fête dans leur rue. Ils l’ont fait bien volontiers et c’est ainsi que 12 familles sont venues célébrer cette fête. Les hôtes ont été très surpris de ne pas trouver d’alcool et ils se sont mis à poser des questions. Cela a permis à Ruslan d’expliquer, au cours de la soirée, pourquoi il croit en Dieu et en Jésus-Christ et comment Dieu a transformé sa vie.
Voilà comment, malgré les interdictions, Dieu donne des occasions d’annoncer sa Parole, et nous savons que celle-ci ne revient pas sans effet (cf. Ésaïe 55.10).
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Actions en haute montagne parmi les bergers
Cet été plusieurs frères kirghizes ont entrepris une action d’évangélisation en haute montagne. C’est là qu’en alpage les bergers passent l’été avec leurs troupeaux.
La Kirghizie a aussi des coutumes positives, qui facilitent même l’évangélisation.
Dans ce pays les gens sont très hospitaliers et invitent toujours un visiteur à entrer dans leur yourte où ils lui servent quelque chose.
Ensuite, ils posent toujours cette question : « Quoi de neuf ? » À cela les chrétiens répondent : « Il y a une bonne nouvelle que vous n’avez pas encore entendue ! »
Puis, ils exposent la bonne nouvelle du salut par Christ.
La troisième bonne tradition veut qu’on n’interrompe pas un hôte.
Ainsi s’offrent des occasions d’expliquer l’Évangile aux gens.
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Le bienfait des colonies de vacances
Un autre excellent moyen de transmettre l’Évangile, ce sont les colonies de vacances pour enfants. Soutenue par la FriedensBote, l’église de Naryn a organisé pour la première fois cette année une colonie d’enfants autonome. 43 enfants se sont retrouvés sous des yourtes dans les montagnes, à 2700 m d’altitude. Le thème était : « Comment vivre avec Dieu ? »
Dieu a béni cette colonie, et six enfants, dont deux issus de familles musulmanes, ont fait profession de foi. Veuillez prier pour ces enfants, pour que par leur intermédiaire leurs parents et proches entendent aussi l’Évangile.
Les prochaines actions de Noël
Noël approche et les chrétiens de Naryn projettent, comme les deux dernières années, d’apporter la vive lumière de l’amour de Dieu, au moyen des actions de Noël, dans les maisons enténébrées par le péché. On prévoit à la fois des actions de Noël dans le cadre de “Noël pour CHAQUE enfant” et la distribution de vivres dans le cadre de l’action “De cœur à cœur”.
Eduard Ewert
Si quelqu’un désire soutenir nos interventions par un don “Pour la Kirghizie”, il peut porter la mention correspondante sur son virement.
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