donnez-leur vous-mêmes à manger

Horizons de la foi

Livre : Horizons de la foi, par George Vins, 126 pages, 7 €
Disponible chez Pierre Vaubaillon, Village de la Forêt, 13, rue des Druides, F-27000 EVREUX

George Petrovitch Vins (1928-1998), né en Union Soviétique, s’est converti à Jésus-Christ en 1944 et a été baptisé en 1945. Il a rapidement suivi l’exemple laissé par son père[1] en s’engageant dans l’Église fidèle de son pays où Staline poursuivait son régime de persécution, certes moins violemment que durant la période d’avant-guerre, la plus terrifiante. En effet, toujours sous la direction de Staline, les autorités athées pratiquaient un perpétuel acharnement contre les églises, voulant prendre leur contrôle en les encadrant, avec la volonté même de les anéantir.

Les assemblées non enregistrées étaient constamment dispersées de façon brutale et les chrétiens battus, arrêtés et condamnés à des peines allant de fortes amendes à l’emprisonnement, et souvent envoyés dans les camps de travail du Goulag.

Dans ce contexte, George Vins deviendra l’un des plus hauts responsables des églises baptistes non enregistrées. Avec bien d’autres, il luttera pour l’indépendance de l’Église par rapport au pouvoir athée.

Le titre de ce livre reflète fidèlement la manière dont furent vécues les très dures expériences de George Vins et de deux autres chrétiens dans un même camp de travail. Le lecteur est édifié par leur joie à témoigner de leur Sauveur, tant aux autres prisonniers qu’aux soldats, officiers et chefs de camp.

Ce récit est celui d’une partie de la première captivité de George Vins, qui a durée trois années (1966-1969)[2].

Court extrait de la préface de Vins :

Moscou, prison de Lefortovo… officiellement nommée “Isolateur d’Instruction du Comité de la Sécurité d’État” (le KGB de l’époque). Je m’y suis trouvé du 19 mai 1966 au 15 février 1967.

En décembre 1966, alors que mon procès était déjà terminé, le colonel Petrenko, qui commandait l’Isolateur, a visité notre cellule, accompagné du major Stepanov, chef adjoint de l’Isolateur, et de deux autres officiers. Nous étions à l’étroit dans la cellule : trois prisonniers en vêtements usés et froissés, auxquels s’ajoutaient quatre officiers du KGB avec épaulettes, en tenue impeccable...

Le colonel Petrenko s’est adressé à nous : « Avez-vous des plaintes pour l’administration de l’Isolateur d’Instruction ? » Comme nous sommes restés silencieux, le colonel m’a demandé :

- Alors quoi, Vins, vos saints ne vous ont pas encore emporté au ciel à travers les barreaux de la fenêtre ?

Puis, virant d’une manière pittoresque, il m’a montré de la main les murs de la cellule :

- Voilà tout ce à quoi vous êtes parvenu : quatre murs et des barreaux. Vous me faites pitié ! Au nom de qui ruinez-vous votre vie ? Une foi abstraite en un Dieu inexistant, et comme avenir : les camps du Nord, voilà tous vos horizons !

- Citoyen chef ! Mes horizons, ce sont les horizons de la foi dans le Dieu vivant et vrai. Les hommes ont besoin de Christ. La vérité et la vie ne se trouvent qu’en Lui seul ! Vous aussi, vous avez besoin de Dieu ! ai-je répondu au chef.

Ce récit lumineux des dures et longues épreuves vécues par ces chrétiens, montre que leur âme n’est pas restée emprisonnée derrière les barreaux et les barbelés.

“L'Évangile du royaume sera prêché dans le monde entier pour servir de témoignage à toutes les nations, et alors viendra la fin” (Matt 24.14). Le monde entier, c’était aussi l’univers des prisons et des camps où ces chrétiens se retrouvaient, certes par décision du pouvoir athée, mais surtout par la volonté de Dieu pour qu’ils participent à la grande mission : la prédication de la Bonne Nouvelle à tout le monde.

 


[1] Pierre Iakovlevitch Vins, arrêté en avril 1936, et envoyé dans un camp du Goulag. Suite à l’ouverture des archives des victimes de la répression, en 1995, son fils George est officiellement informé que son père avait été fusillé en 1937.
Des dizaines de milliers de croyants avaient ainsi péri, victimes des grandes répressions staliniennes.

[2] Il écrira aussi le récit de sa deuxième détention dans le livre Pourtant… la Parole Triomphe (disponible également à l’adresse indiquée ci-dessus)