donnez-leur vous-mêmes à manger

L’Église de Kirghizie : une œuvre de Dieu !

Il y a près de 2000 ans, Gamaliel, le docteur de la loi, homme sage et considéré par tout le peuple juif, avertit les chefs religieux du sanhédrin de ne rien entreprendre contre les chrétiens, leur disant : “…si cette entreprise ou cette œuvre vient des hommes, elle se détruira, mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez la détruire. Ne courez pas le risque d’avoir combattu contre Dieu.” (Ac 5.38-39)

Les 16 et 17 octobre 2010 les chrétiens de Kirghizie ont célébré leur fête du jubilé dénommée Kurultaï (kirgh. : grand rassemblement festif). Les 20 ans qui se sont écoulés depuis la création de la première église évangélique kirghize démontrent que c’est une œuvre divine.

Les débuts = un réveil !

Les fouilles archéologiques attestent de la présence du christianisme en Kirghizie dès le 3e siècle (christianisation surtout à partir du 13e siècle par les Franciscains et des Dominicains). L’islamisation forcée (au Moyen Âge, selon Larousse) en a pratiquement effacé toute trace. Au siècle dernier, il ne subsistait plus guère de chrétiens parmi les Kirghizes.

Cependant, des croyants de divers pays ont prié avec persévérance pour un réveil au milieu de ce peuple. La préoccupation était surtout partagée par des chrétiens allemands établis en Kirghizie dans l’après-guerre.

Vers le milieu des années 1980, un jeune issu de leurs rangs, Andreï Peters, a eu à cœur la conversion de ce peuple. C’est Dieu qui a suscité cet ardent désir en lui, au point qu’il a abandonné son environnement familier et confortable au sein de l’église allemande, pour aller s’établir avec sa famille à Naryn, une ville de montagne. La population locale était presque exclusivement composée de Kirghizes. En tant qu’électricien Andreï a pu se rendre utile aux habitants dans plus d’un domaine.

Sa famille a dû s’adapter à bien des particularismes locaux. Bientôt, ils ont compris que les meubles de leur logement pouvaient représenter un obstacle dans leurs relations avec les voisins. En effet, selon la coutume kirghize, « moins il y a de meubles, plus l’hospitalité est grande ». Ils se sont donc débarrassés de tous leurs meubles ! Dans la semaine qui a suivi, plus de 40 Kirghizes leur ont rendu visite ! Les entretiens, questions, discussions autour d’une tasse de thé accompagnée de galettes de pain ont souvent duré jusque tard dans la nuit. On s’asseyait à même le sol recouvert de simples tapis.

La vie d’Andreï et de sa famille était très dure. Ils ont connu des problèmes internes, comme ils ont aussi eu à faire face à des menaces de violence venant de l’extérieur. Ils ont aussi eu à endurer des violences par des agressions répétées à leur domicile, durant de longs mois.      Mais Dieu leur est venu en aide afin qu’ils puissent rester fidèles à l’appel qu’ils avaient reçu.

Les premiers Kirghizes venus à la foi étaient jeunes et dynamiques. Encore aujourd’hui, il est n’est guère pensable qu’un chrétien kirghize puisse être quelqu’un de tiède ! Pourtant, la foi de chacun est mise à rude épreuve : beaucoup sont rejetés par leur famille, soit définitivement, soit pour un temps indéterminé.

La première église a été constituée en 1990. De nombreux membres étaient des étudiants dont le cœur brûlait d’un grand amour pour leur Seigneur. Dieu leur a donné les forces nécessaires, malgré toute l’opposition et de violentes attaques pour tenir ferme dans la bonne voie.

“Kurultaï” : l’église kirghize fête ses 20 ans !

Le thème de la fête était un passage du prophète Ésaïe : “…réjouis-toi… Élargis l’espace de ta tente… Ne crains pas…” (54.1-4)

Le lieu de culte de l’église de Bichkek était rempli par des représentants d’églises de diverses régions, principalement des hommes et des femmes jeunes. Les enfants suivaient en parallèle leur propre programme.

Les rencontres, réparties sur deux journées, comportaient la proclamation de la Parole de Dieu, le partage de souvenirs et de témoignages, ainsi que des salutations des diverses églises.

Les chrétiens kirghizes aiment beaucoup le chant qu’ils accompagnent de leur comus, un instrument typique à trois cordes.

Jakob Zweininger de Detmold, a présenté une rétrospective sur le développement de l’Église dans le pays. Il était venu d’Allemagne avec plusieurs autres invités, anciens Kirghizes émigrés.

Les chrétiens kirghizes disent en toute humilité : « Nous n’avons pas de pères dans la foi, nous sommes la première génération de chrétiens ». Aussi se laissent-ils volontiers enseigner. Malheureusement, parmi les personnes qui ont voulu les aider par le passé, toutes n’ont pas toujours été prêtes à accepter la mentalité kirghize dans toute sa dimension. Aussi, cela a-t-il pu donner lieu à des tensions, par moments.

Un message de conclusion particulièrement béni a été apporté par le frère Jakob Enns, l’un des responsables des églises de Bichkek. Son sujet était : « Écouter la voix du Seigneur ». Devant toute l’assemblée, il a eu le courage de demander pardon pour les fautes du passé. L’honnêteté guérit et renforce la confiance !

La clôture de la fête était particulièrement émouvante. Des frères allemands qui, pendant de nombreuses années, avaient apporté leur aide pour l’établissement des églises de Kirghizie, ont été priés de s’avancer. Le responsable d’église, Kairbek, et l’une des sœurs âgées, femme médecin kirghize à la retraite, les ont remerciés, au nom de toutes les personnes présentes, pour leur contribution à la propagation de l’Évangile parmi leur peuple.

Chaque frère allemand a été coiffé d’un chapeau de fête kirghize. Le frère Kairbek leur a dit : « Nous n’avons rien de mieux à vous offrir. Un jour, au ciel, le Seigneur vous remettra des couronnes ; ces chapeaux en sont un symbole ! »

Mais, autant pour les Kirghizes que pour les Allemands, une chose était claire : « Tout l’honneur revient au Seigneur Jésus-Christ qui est mort sur la croix pour nos péchés et qui a rendu tout cela possible ».

Notre modeste contribution

Notre Mission FriedensBote (Messager de la Paix) a fait la connaissance des églises kirghizes en 1997. Depuis, nos liens sont ininterrompus. Nous avons soutenu nos frères et sœurs dans l’acquisition de bâtiments pour les églises, dans la mise en œuvre de séminaires bibliques, l’impression de publications en russe et en kirghize, le soutien financier de colonies de vacances, ainsi que de familles de missionnaires.

En outre, au cours des dix dernières années, nous avons acheminé par la route, 15 semi-remorques, comme aussi plusieurs conteneurs par voie maritime, apportant par ces moyens essentiellement de l’aide humanitaire.

Toute notre reconnaissance revient aux amis de la Mission qui nous ont soutenus pour cela. Ainsi, c’est à eux que vont les remerciements de nos frères et sœurs kirghizes.

La FriedensBote