
“Toutes choses concourent au bien…” ! (Rom 8.28)
On connaît la famille Mukachev Bakyt et Elmira, du village de Kotchkorka, depuis l’année 2004,. En fin d’année 2007, un fort tremblement de terre a détruit en partie la maison dans laquelle la petite communauté avait l’habitude de se réunir. La famille a vécu longtemps sous une tente. Avec l’aide de la mission, elle a pu construire une maison modeste qui sert aussi pour le culte.
En octobre 2010, j’ai rendu visite à la très courageuse famille Mukachev, et j’ai eu avec eux une communion à la fois courte, mais vraiment bénie. Ils nous rappellent les chemins parcourus, accompagnés du Seigneur :

Du Coran à la Bible
En 1996, Elmira a reçu le petit livre “Inchil” (“évangile” en kirghize). Elle y a trouvé de très bons conseils, et s’est efforcée de s’y conformer. Elle a aussi prié. Jésus l’a transformée de telle sorte qu’elle a partagé ses nouvelles expériences avec d’autres femmes de l’endroit ? Bientôt elle a été cataloguée comme “baptiste”. Pour un Kirghize, c’est comme un marquage au fer rouge qui l’assimile à un traître et à un étranger.
Bakyt était bien sûr très irrité de cette situation, car on se moquait de lui. Il avait un poste important dans son travail et espérait faire carrière. Les changements politiques inattendus dans le pays ont enterré du jour au lendemain tous les rêves de Bakyt dans ce sens et il a commencé à boire. Sa santé s’en est vite ressentie et il a frôlé la mort. Il a voulu en savoir davantage sur l’au-delà et s’est mis à lire le Coran. Il fut alors étonné de remarquer que dans le chapitre “Imram”, on conseille de lire la Torah et l’Évangile pour se détourner du mal. Il trouva aussi le nom de Jésus dans le Coran.
Très motivé, Bakyt a commencé alors à lire la Bible et à la comparer au Coran. Il s’est rendu quelquefois au culte dans la petite assemblée, avec sa femme Elmira. Les prédications parlaient à sa conscience. Sur le chemin du retour, Bakyt pestait contre sa femme, car il croyait qu’Elmira avait raconté au pasteur des choses de sa vie passée.
L’engagement pour Jésus a grandi lentement dans le cœur de Bakyt, mais il est d’autant mieux enraciné. Depuis, beaucoup de lourds fardeaux sont tombés de son cœur. Bakyt a été libéré de son vice et de ses peurs paralysantes, inexpliquées et occultes. Il a désormais une joie débordante pour annoncer l’Évangile qui libère.

La boulangerie, un moyen de servir et d’être en communauté
Bakyt et Elmira savent que le témoignage le plus efficace est de servir activement leurs prochains. Aussi ont-ils décidé d’installer une petite boulangerie.
Huit personnes y travaillent aujourd’hui. Ils font tout à la main dans des circonstances très précaires. Mais par ce biais, et durant ces trois premières années, déjà 18 personnes ont été touchées par la foi. Parmi elles, il y a le frère et la fille de l’imam de la localité. Plus de 30 enfants assistent aux cours bibliques.

Des persécutions… pour le bien ?
Il y a deux ans, les autorités ne voulaient plus tolérer les activités de Bakyt et Elmira. On les a calomniés dans la presse locale, et la police s’est rendue dans chaque famille, menaçant chacun de ses membres et exigeant d’eux un engagement écrit.
Bakyt raconte : « Il est écrit dans la Bible que toutes choses concourent au bien pour les chrétiens. Grâce aux médias, nous étions plus connus qu’avant. Une nuit, quelqu’un a écrit, avec une bombe de peinture, sur le mur de notre maison : “Ici vivent des baptistes”. Au moins, tout le monde sait maintenant qui habite dans cette maison !
Les cultes ont été un peu modifiés. On a des visiteurs à toute heure, même la nuit. Nous faisons aussi des visites dans les maisons. Le travail parmi les enfants a pris d’autres formes ; il y a toujours de nouvelles conversions parmi eux. »
Par deux fois, on a essayé de chasser Bakyt et Elmira du village. Leurs opposants réunissaient les voisins des rues alentour, mais, à chaque fois, l’attroupement se divisait en deux camps, dont l’un prenait leur défense. De bons contacts se sont ainsi noués avec d’autres personnes.
E. Ewert (à suivre)