donnez-leur vous-mêmes à manger

Nouvelles de Géorgie

Alex Giunachwili est Géorgien. Il a été l’un des invités aux conférences de la Friedensbote au printemps de cette année. Ci-après, il nous parle de son cheminement vers Dieu et du service qu’il accomplit actuellement à Plavismani, un village géorgien proche de la frontière ossète.

Sans Dieu, dans les ténèbres

Alex est né en 1964, en Géorgie, dans le village de Plavismani qui se trouve aux environs de Gori (lieu de naissance de Staline). Ses parents occupaient divers emplois au kolkhoze. Ils se disaient orthodoxes, mais, en fait, ils ne savaient rien du vrai Dieu.

Le père d’Alex aimait jouer de l’accordéon et il était le bienvenu lors des fêtes de village. Souvent il y emmenait Alex.

Parmi ces fêtes, où religion et paganisme se confondent, l’on trouve : Ioanensnatbola (fête de Jean-Baptiste), Giorgoba et Gvtichobloba (en l’honneur de Saint Georges et de la “Mère de Dieu”). Conformément aux coutumes populaires, on y fait des sacrifices d’animaux : un mouton ou un bœuf. Si les temps sont difficiles, on se contente de quelques poules. Durant ces fêtes, on boit beaucoup de vin et l’on danse.

Lorsque Alex eut 20 ans, son père se suicida. Il aimait son père et a beaucoup regretté sa mort.

Beaucoup de questions n’ont qu’une seule réponse : se convertir !

Cinq ans après ce décès, la mère d’Alex a commencé à fréquenter les cultes de l’église baptiste de Gori. Bientôt elle se convertit et elle encouragea son fils à se tourner vers le vrai Dieu. Mais Alex était fier et il repoussa les recommandations de sa mère.

Il apprit à jouer de la guitare et se joignit à un petit orchestre de cinq personnes, qui assurait l’ambiance à l’occasion de mariages et autres fêtes villageoises. À 27 ans, il épousa la belle Étherie (Esther). Un an plus tard, naissait Maria. Mais, à la suite d’un empoisonnement, celle-ci mourut à l’âge de 2 ans.

Les jeunes parents tombèrent dans une profonde dépression. Ils ne trouvaient aucune réponse à leur question : « Pourquoi cela nous arrive-t-il à nous ? »

Un an plus tard, Alex assista pour la première fois au culte avec sa mère. L’harmonie des cantiques agit comme un baume sur son cœur blessé. Lors de sa seconde visite, Alex prêta aussi attention aux paroles des cantiques, mais il ne comprenait rien à la prédication.

À la fin du culte, le prédicateur appela à la repentance, et la mère d’Alex lui dit : « Avance, toi aussi ! » C’est alors qu’il a prié pour la première fois de sa vie.

Malheureusement, les sentiments d’Alex se refroidirent rapidement et rien ne changea au cours des six années suivantes. À cette époque, un garçon leur est né.

Lors d’un jour mémorable, Alex rencontra deux jeunes chrétiens qui lui ont simplement demandé où il irait s’il mourait brusquement. La question le poussa à fréquenter de nouveau les cultes. Il écoutait attentivement le prédicateur. Au moment de l’appel à la conversion il s’avança, conscient de ce qu’il faisait. Il accepta le Seigneur de tout son cœur. Sa joie fut débordante. Enfin, sa vie avait un sens ! Étherie, voyant la transformation que Dieu accomplissait en Alex, se convertit un an plus tard.

Fondation de l’église et...

Autrefois, les 4 ou 5 femmes chrétiennes du village de Plavismani fréquentaient l’église de Gori. Le transport était très difficile, vu la grande irrégularité des bus. Après sa conversion, Alex mit sa maison à la disposition du petit groupe. Avec beaucoup de zèle, il put approfondir ses connaissances de l’Écriture Sainte lors de séminaires à Gori.

L’intérêt des villageois pour les chrétiens augmenta et bientôt la plus grande chambre de la maison devenait trop étroite. En 2008, l’église comptait près de 25 membres. Puis vint l’horreur.

… la terrible guerre

Le village géorgien de Plavismani ne se trouve qu’à un kilomètre de la frontière avec l’Ossétie du Sud. La guerre cruelle d’août 2008 toucha durement ce village comme beaucoup d’autres dans cette région frontalière. Beaucoup de civils de cette contrée furent tués. Chacun quittait sa maison pour sauver sa vie. Souvent, les fugitifs n’avaient sur eux que leurs légers vêtements d’été. Des douzaines de villages vides furent incendiés et rasés par les agresseurs.

Les membres de l’église de Plavismani ne purent sauver que le plus important : leurs enfants.

 

Le miracle au milieu de la désolation

Les habitants de Plavismani ne purent regagner leur village qu’un mois plus tard, mais, à leur grand étonnement, ils le trouvèrent relativement épargné. Les chars étaient certes passés par là, mais aucune maison n’avait été pillée ou incendiée. Personne n’avait été tué.
Le mystère peut s’expliquer par le fait que 4 ou 5 chrétiennes âgées étaient restées au village. Se réunissant souvent dans la maison d’Alex et d’Étherie, elles ont crié à Dieu pour implorer sa protection et sa grâce.

Cette année-là, 10 nouveaux membres s’ajoutèrent à l’église. L’année suivante, d’autres suivirent. Actuellement, l’assemblée compte plus de quarante membres.

La vie de l’église aujourd’hui

Actuellement, l’église a son école du dimanche, ainsi qu’un groupe de jeunes. Une équipe d’évangélisation travaille dans d’autres villages des environs.

L’économie du pays, déjà difficile avant la guerre, s’est aggravée depuis. Le chômage, l’inflation et l’augmentation du coût de la vie rendent la vie difficile en Géorgie.

À Plavismani, la plupart des gens ne vivent que des produits de leurs vergers et de leurs potagers. À peine quelques-uns possèdent une vache. Seuls les rares instituteurs, fonctionnaires et retraités ont un revenu régulier. La pension de retraite moyenne s’élève à environ 40 €. Avec ces maigres moyens, les chrétiens s’efforcent de faire des économies afin de poursuivre le travail missionnaire. Dieu les bénit en retour et ils en sont reconnaissants de tout leur cœur. Actuellement, l’église a un besoin urgent : une voiture pour son service.

Prions pour les chrétiens de Plavismani.