donnez-leur vous-mêmes à manger

Lettre reçue de Alexander Dresvianikov, pasteur à Viatskié Poliany (Russie) été 2007

Traduction par Michel Pétrossian

La semaine dernière, jeudi, nous avons clôturé le camp d’évangélisation des enfants à Sludki, intitulé « Jésus, l’ami des enfants ».

Camp d’évangélisation des enfants à Sludki

Je vous informe par ces premières lignes que nous avons éprouvé une forte pression et des persécutions de la part de l’administration du Conseil villageois. Beaucoup d’enfants incroyants s’étaient rassemblés. Le dernier jour est arrivée Vera Fiodorovna, chef de l’administration (cette femme s’opposait jadis au service du culte à Sludki). Cette fois elle est arrivé avec la milice et le major de la milice [police]. Il a parlé avec moi avec une très grande rudesse, menaçant de revenir avec une grande commission pour fermer le camp. Ils ont commencé par exiger que nous ayons la permission de conduire un camp d’enfants.

Avec des paroles grossières, le major de la milice déclara vouloir fermer le camp immédiatement « vous avez aménagé une auberge et n’en avez pas le droit ». Je lui répondis : « Si vous portez des pattes d'épaule d’un major de la milice, exprimez-vous en conséquence, vous voyez qu’il y a ici des petits enfants, et vous vous adressez ainsi à leur endroit ». Il dit : « on a une information interne selon laquelle vous ne laissez pas repartir un enfant à la maison. » Je réponds alors : « Dites, de qui s’agit-il ? qui n’avons-nous pas laissé repartir à la maison ? » Il répond : « Je ne peux pas le dire, c’est une information interne ».

Je lui rétorque : « alors de quoi va-t-on parler ? ». Sur ces entrefaites, la chef d’administration Vera Fedorovna nomme un garçon qui était chez nous dans le camp. Je l’appelle (il jouait justement là, à côté), et dis au garçon : « Richard, voici monsieur le policier dit que nous ne te laissons pas repartir à la maison, veux-tu t’expliquer sur cela ? ». Le major, se sentant mal, à l’aise dit : « Ce n’est pas cet enfant ». Je dis « Lequel alors ? » « Je ne peux pas le dire, - répète-t-il - , c’est une information interne. » Je lui ai dit alors « Dans ce cas, je ne vais pas discuter davantage avec vous ».

Je m’adresse ensuite à toute la milice : « la chef d’administration Vera Fedorovna a une opinion préconçue à mon égard et vous a tous amenés ici ». Elle dit alors : « Je suis ici responsable des enfants, et s’il leur arrivait quelque chose ? ». Je lui rétorque : « Les parents sont responsables des enfants » « Vous voyez bien, - lui dit le policier-, il n’est même pas responsable pour ces enfants, il se dégage de ses responsabilités ». Je leur réponds : « C’est une vérité écrite que ce sont les parents qui sont responsables de leurs enfants. Mais ici, dans le camp, rien n’arrivera aux enfants, car ici tous les enfants se trouvent avec la permission des parents, et nous avons leurs signatures, attestant qu’ils sont tous d’accord d’envoyer leurs enfants dans notre camp ». Le policier dit : « Montrez-nous ces autorisations». On les lui a montré. Il dit : « Je vais vous les prendre ». Je lui dis : « Nous ne vous les donnerons pas, car c’est pour nous et non pour vous qu’elles ont été établies ». Cette conversation se déroulant dans la cour de la maison de prière, beaucoup d’enfants se sont alors réunis autour de nous, mais Vera fédorovna ne se calma pas : « c’est moi qui suis responsable de tout ici, - dit-elle,- et s’il vous arrivait un incendie ? » Puis elle dit : « On nous a également dit qu’un enfant s’est empoisonné ». De nouveau je dis : « De qui parlez-vous ? » Elle se tait puis questionne : « Vous nourrissez des enfants ici ? » « Oui », - répondis-je. « Eh bien voilà , apparemment on lave mal la vaisselle ici », sous entendu, vous n’avez pas de conditions d’hygiène et de permission de la commission sanitaire. Je leur dit « Il se trouve qu’ici on utilise de la vaisselle jetable, donc de quelle vaisselle sale et de quel empoisonnement parlez-vous ? Il ne sied pas à des membres d’une commission aussi représentative que la vôtre de collectionner des ragots et de concevoir des histoires improbables ».

Autour de nous les enfants et les moniteurs du camp commençaient à se rassembler. Alors Vera Fédorovna dit : « Allons, mettons nous à l’écart, ici il y a trop d’enfants qui écoutent». « Eh bien, justement, parlez en leur présence afin que tout le monde entende !» lui dis-je. « Si vous ne fermez pas le camp, - menace-t-elle -, on reviendra plus nombreux et on le fermera nous-mêmes ». Je lui dit : « Revenez donc et l’on se confrontera ». Le major dit : « Combien de temps déjà le camp a-t-il duré ? » « Eh bien, vous arrivez pour le dernier jour. Aujourd’hui on va offrir des cadeaux aux enfants, des fournitures scolaires, on priera pour qu’ils soient bénis pendant la nouvelle année scolaire, et les enfants reviendront à la maison  sains et saufs».

Le fait est que ce camp à Sludki fut un bon témoignage pour plusieurs. Les enfants ont fait du sport sur le territoire sportif de l’école voisine, et les enseignants discutaient alors avec nos moniteurs ; tous exprimaient leur appréciation avec des mots très gentils. Certains parents venaient aussi, ils disaient « Merci pour cette bonne œuvre que vous faites, à part vous personne n’entreprend rien de semblable, n’accorde une attention à ces enfants, or, vous vous faites tant de bien».

Il s’est trouvé que, lors du départ des représentants du pouvoir, le père de Richard est venu, simplement comme si Dieu l’envoyait. Il avait déménagé récemment à Sludki, depuis la région de Moscou, mouvement plutôt inhabituel d’un centre vers l’extérieur. Il est médecin et avait même une clinique. Il est à la retraite actuellement. Nous avons longuement parlé de Dieu. Il est resté déjeuner ; son fils accourut et lui dit : « Papa, c’est si bien ici, ils prient Dieu tout le temps. » Puis il rajoute : « Ici on nous nourrit très bien ».

Nous espérons que le Seigneur utilisera ce camp en bon témoignage, et que cela va toucher également les parents. Tous les enfants ont promis de venir dimanche pour le culte.

Ces pressions de la part de l’administration ne font que témoigner de l’inquiétude du diable, du fait qu’il n’apprécie pas que les enfants apprennent la vie chrétienne, connaissent la Parole et l’Amour de Dieu.
Alexander Dresvyannikov

Olesya, monitrice du camp et fille du pasteur Alexander, raconte de son côté :

La semaine dernière s’est déroulé le camp d’évangélisation pour enfants « JESUS AMI DES ENFANTS ».

Je me souviens à présent combien de préoccupations et de prières il y avait eu pour son déroulement béni. Nous comprenions tous que nous sortions sur le territoire du diable, qu’il s’y opposerait avec force, mais nous croyions : Jésus, l’ami des enfants, viendra à notre secours. Jusque tard dans la nuit se prolongeaient les dernières préparations dans la maison de prière du village de Sludki.

Soudain un terrible coup résonna à la porte. C’était une femme fort ivre qui exigeait quelque chose d’incompréhensible. J’avais de la pitié, pas tant pour elle que pour son petit. Il se tenait là, debout, si innocent… J’ai pensé : Voilà ! ce sont des enfants comme celui- là qui viendront chez nous demain, de familles mal en point.

Seigneur ! Aide- nous à leur montrer Ton Amour. Je veux que tu deviennes leur ami !

Les enfants ont commencé à venir très tôt le matin. Les enfants de familles non-croyantes, surtout de celles mal en point, remarquais-je, sont très réceptifs à la bonté. En leur racontant de simples histoires au sujet de Dieu, du ciel et de l’éternité, on a envie de pleurer lorsqu’on voit leurs yeux et leurs bouches grandes ouvertes de curiosité.

Une fois, le matin, la petite Ksiousha, 4 ans, s’approche de moi et dit : « Vous savez, chez moi maman titube toute la nuit et boit de la vodka avec des hommes ». A 4 ans je ne m’imaginais même pas quelque chose de semblable. Je l’ai regardée et compris : aujourd’hui personne ne l’a accompagnée d’un mot gentil lorsqu’elle partait de la maison ; elle a dû s’habiller toute seule et, sans se laver ni se coiffer, a vite couru ici. C’est ici qu’elle doit recevoir de la bonté, de l’amour, de la tendresse. C’est en la raccompagnant du camp chez elle que je l’ai compris. Elle a fondu en larmes et a dit : « Je ne veux pas rentrer à la maison, je veux rester au camp… » Seigneur ! Bénis Ksiousha et tous ces enfants qui ont entendu parler de toi durant la semaine !.. 


Alexander Dresvianikov poursuit :

Malgré l’opposition des autorités, le camp s’est bien terminé. Il y avait 24 enfants de familles non-croyantes.
Les enfants ont aussi écrit UNE LETTRE A DIEU. En voici quelques exemples :

"Cher Jésus ! S’il te plaît entre dans mon cœur, pardonne mes fautes et mes erreurs passées et donne-moi ton don précieux de la vie éternelle, aide-moi à t’aimer et à partager ton amour et ta vérité avec les autres. Amen." Aliona.

"Seigneur ! Pardonne-moi pour tous mes péchés. Seigneur, aide-moi en tout, dans les difficultés et dans les joies. Mais surtout aide-moi, Seigneur, pour que mes parents ne se disputent plus, ne boivent plus, ne se battent plus. Et pour que tout aille bien chez nous. Amen." Dima

"Seigneur ! Aide-moi dans la vie et que ma maman ne boive plus de vin, et que maman se sépare de Monsieur Loicha, qui se moque de nous, et qu’il parte au loin. Amen." Alissa

"Seigneur ! Fais en sorte que je sois gentille, et que toute aille bien chez nous. Seigneur, merci pour le camp, je rêvais tant d’être dans le camp, et tu l’as fait. Merci, Seigneur. Amen. " Anja

"Cher Seigneur ! Merci pour le camp, pour la nourriture, pour les activités. Amen." Aliosha

"Merci pour ce camp, pour le fait que je suis là, pour le fait qu’il y a beaucoup d’amis. Amen." Cyril

"Seigneur ! Merci pour tout ce que tu fais pour nous, pour ce camp. Pardonne-moi pour toutes mes fautes. Seigneur, aide-moi et ma famille. Fait en sorte que je sois gentille et reconnaissante." Valia

"Seigneur, merci pour ce camp, pour ce que je vais dans cette maison de prière. Merci à toi." Olya

"Merci à toi Seigneur, pour cette journée magnifique. Pour ce camp. Merci pour tout, Seigneur. Pardonne moi toutes les blessures." Andrej

"Merci pour ce camp, pour les cadeaux. Pour le fait qu’il y avait toujours à manger." Ksiousha.

"Cher Jésus ! Merci pour maman, papa. Ton ami Andrej."

"Merci pour tout ! Pour le fait qu’on me nourrissait. Lorsqu’on m’avait volé (kidnappé), on ne me nourrissait pas, ni ne m’habillait. Je veux une photo pour papa." Richard (J’ai déjà écrit au sujet de cette famille. Ils habitaient dans la région de Moscou. On avait kidnappé cet enfant, exigeant une rançon du père - médecin chef- ).

"Seigneur, je veux une voiture avec une télécommande. Merci pour cette matinée, journée, soirée. Merci pour maman et papa, gentils. Jésus, quel âge as-tu ? Ton ami Zakhar."

On espère des bonnes suites de ce camp. Certains enfants vivent dans des familles bancales. Certains n’ont souvent pas de quoi manger. Beaucoup de parents boivent. Merci de penser à eux

Alexander Dresvyannikov

Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés
enfants de Dieu ! Et nous le sommes. Si le monde ne nous connaît
pas, c’est qu’il ne l’a pas connu.
Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons
n’a pas encore été manifesté; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté,
nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est.
Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui-même est pur.
1 Jean 3.1 à 3