Persécutions en Ouzbékistan
La police
Soixante conducteurs d’églises, des diacres et des responsables de jeunes de diverses églises de l’Ouzbékistan s’étaient rencontrés pour une semaine de formation biblique. Dès l’après-midi du premier jour, au cours de la prédication, onze hommes ont fait irruption dans la salle. Quatre d’entre eux portaient l’uniforme de la milice. Plus tard, il s’est avéré que parmi les participants du séminaire se trouvait un agent secret.
L’officier qui avait le commandement demanda d’une voix autoritaire qui était le responsable de la rencontre. Le frère Guennadi répondit que l’on allait d’abord prier. L’officier refusa, mais Guennadi dit : « Alors nous ne vous donnerons, de toute manière, aucune réponse ». L’officier céda.
Une intense communion dans la prière s’en est suivie. Puis, Guennadi quitta la salle en compagnie de l’officier pour un bref entretien.
Un frère lut, à haute voix, Josué 1.9 : “Ne t’ai-je pas donné cet ordre : Fortifie-toi et prends courage ? Ne t’effraie point et ne t’épouvante point, car l’Éternel, ton Dieu, est avec toi dans tout ce que tu entreprendras.” La prière et les paroles de la Bible firent disparaître la peur qui s’était d’abord manifestée.
Guennadi insista pour que l’officier présente ses excuses auprès de l’assistance pour ses paroles offensantes à son arrivée. C’est aussi ce que fit ce dernier. Après quoi commença l’interrogatoire. L’un des onze se mit à prendre des photos des personnes présentes, ainsi que de leur littérature.
Quatre frères décidèrent de prendre sur eux la responsabilité de la rencontre pour que les autres participants ne soient pas plus inquiétés.
Après un interrogatoire de cinq heures, tous les chrétiens purent quitter les lieux ; seuls les quatre frères furent retenus. Ils prièrent une nouvelle fois pour les miliciens avant de se séparer. L’officier déclara qu’il y aurait un procès au tribunal.
Le procès – la Bible doit être détruite comme “preuve du délit”
Le procès au tribunal eut lieu à Tachkent, le 24 décembre, sous la direction de M. I.M. Obilov. Guennadi Temmoïev, Vladimir Schichar, Alexander Lokschev et Guennadi Tschen furent “jugés pour une réunion religieuse illégale et déclarés coupables, selon l’Article 240, paragraphe 1, KOAO de la République ouzbek”.
Chaque frère est condamné à une amende équivalente à 50 salaires mensuels. Les pièces à conviction du délit : deux Bibles, trois cahiers et un livre à contenu religieux, sont voués à la destruction.
Le jugement semble être mis en appel. Les croyants ouzbeks recevront alors l’aide d’un avocat pour leur défense, mais ils pensent qu’il est prématuré pour nous (la mission en Allemagne) de faire appel auprès de leur gouvernement. Aussi ne voulons-nous pas intervenir de manière précipitée, mais attendre le “feu vert” de nos frères pour cette action. Cependant, nous pouvons dès à présent intercéder pour eux auprès de notre Seigneur qui “dirige même les cœurs des rois” (cf. Prov 21.1), et qui aura le dernier mot. Selon leur propre vœu, nous avons publié leurs noms.
Persécution et réveil
Depuis déjà trois semaines, la télévision de la ville d’Urgentch diffuse, quasi journellement, une interview avec l’ex-chrétienne qui a quitté son église depuis deux ans.
Récemment, la fille de cette dernière a été arrêtée par la milice qui a aussi fouillé sa maison. La fille fut alors contrainte, sous les projecteurs de la caméra, de confesser la lourde faute qu’elle avait commise en fréquentant les chrétiens. De plus, elle a cité le nom du prédicateur, ainsi que celui de plusieurs chrétiens actifs de l’église.
Suite à cela, Charofat (43 ans), mère croyante de trois enfants, fut convoquée au poste de police, sous un prétexte fallacieux, où elle a été, en comparution immédiate sans l’assistance d’un avocat, condamnée à une amende équivalent à huit mois de salaire. C’était déjà sa quatrième condamnation.
Malgré ces préoccupantes circonstances, les chrétiens osent poursuivre leurs réunions. Dieu les a bénis en permettant que deux hommes se convertissent.
Prions pour Charofat, pour les autres chrétiens, mais aussi pour leurs persécuteurs et M. A. Aminov.
C’était l’année 2012 pour les chrétiens en Ouzbékistan
Les chrétiens des 50 églises, avec lesquelles nous entretenons un contact régulier, nous adressent leur bilan pour 2012. Ils remercient pour le soutien que nous leur apportons pour les colonies de vacances des enfants. Ils remercient Dieu de ce que, malgré les persécutions (l’Ouzbékistan est au septième rang sur l’index des pays les plus persécuteurs), quatre séminaires de formation ont pu être tenus, des projets d’évangélisation être exécutés, une nouvelle église a été établie dans la ville X., et leur travail s’étend et peut être mieux organisé.
Les épreuves n’ont pas manqué : des condamnations pour la tenue de séminaires bibliques, un pasteur emprisonné suite à un accident de la circulation ayant causé la mort d’une personne, et deux sœurs actives dans l’œuvre atteintes de cancer.
Dieu bâtit son royaume aussi en Ouzbékistan. Nous remercions de tout cœur nos frères et sœurs dans la foi qui prient pour cette œuvre. Que le Seigneur les bénisse richement !
Votre œuvre missionnaire