donnez-leur vous-mêmes à manger

Du grondement de la guerre à l’apaisement auprès de Jésus

Chers Amis de la Mission,

Malgré les efforts déployés par des personnalités de renom du monde politique de divers pays, dans le sud-est de l’Ukraine la guerre reste incessante et provoque toujours plus de souffrances, de destructions et de victimes.

Selon des rapports officiels du 3 juin 2015 le nombre des réfugiés en Ukraine s’élève à 1 325 154, dont 150 481 enfants. 68 enfants ont été tués et 176 blessés. D’après des données de l’Organisation Mondiale de la Santé, le chiffre réel, mais non connu, est bien plus élevé.

Échappées à l’enfer des canonnades

Tania (7 ans) prend de puissants somnifères et antalgiques, parce qu’elle a des douleurs insupportables. Lorsqu’elle reprend conscience, elle raconte le cauchemar qui l’obsède :

« Je me trouve devant notre maison. Derrière la clôture du jardin, j’aperçois mes camarades qui m’appellent à venir avec eux. J’appuie sur la clenche de la porte, mais c’est fermé à clé. Mes camarades disparaissent et m’appellent de loin. Je cours dans leur direction, mais ils ne cessent de disparaître encore… »

Le 18 janvier, un projectile a frappé la maison où Tania jouait avec ses amis. Deux enfants et l’oncle de Tania sont morts sur le coup. Elle fut emmenée à l’hôpital avec de graves blessures et des brûlures à 50%. C’est là qu’elle réapprend à marcher, mais elle ne peut se défaire de ses cauchemars.

N., une jeune femme raconte :

« Avant la guerre nous habitions dans une petite ville où l’on trouvait tout le nécessaire. Notre fils de 4 ans allait à la maternelle, notre fille de 8 ans à l’école. Pendant des années avec mon mari, nous avons travaillé dur pour acheter un petit logement avec nos économies.

Puis, notre ville est devenue nuit et jour la cible de tirs. C’était une vraie panique, mais où aller ? Nos vieux parents étaient trop faibles pour envisager un déménagement et nous n’avions pas de parenté ailleurs.

Le souffle des explosions a arraché tous les cadres des fenêtres de notre logement. Puis les projectiles ont détruit le toit et même les éléments porteurs de la maison. Les murs étaient constellés d’éclats d’obus, il n’y avait plus ni eau, ni courant, ni gaz. Nous nous sommes réfugiés à la cave.

Là, dans l’obscurité, le temps s’est arrêté pour nous et les 17 autres occupants de l’immeuble. En nous endormant dans le vacarme des explosions, c’est surtout à l’eau que nous pensions. Le plus proche point d’approvisionnement était à 8 km. Pour faire un petit feu, il fallait chercher le bois dans une forêt largement minée.

Lorsque les pères se mettaient en route pour chercher des vivres ou de l’eau, les enfants leur faisaient des signes de la main en pleurant : “Papa, reviens vite !”

À la cave nous avions un coin où nous nous retrouvions pour la prière quand la canonnade devenait violente. De toutes les bouches, des adultes comme des enfants, on entendait ces simples paroles : “Seigneur, fais-nous grâce et sauve-nous !”

C’est ainsi que nous avons passé l’automne froid et humide, et l’hiver rigoureux, dans cette cave. C’était un combat pour la survie. Certains tombaient malades, mais il n’y avait pas de médicaments. Les repas étaient extrêmement simples et sévèrement rationnés ; les enfants rêvaient de sucreries et d’un petit bout de saucisse. Tous leurs jeux tournaient autour de “projectiles”, “canons”, “éclats” (d’obus) et “bons repas”.

Au printemps, nous avons réussi à grand-peine à nous réfugier dans la ville de Lissitchansk où une pièce non meublée a été attribuée à notre famille. Les canonnades de la guerre paraissaient moins fortes et moins fréquentes. Cependant, quand le bois crépite dans le poêle, les enfants demandent : “Maman, quand est-ce que la guerre sera vraiment finie ?” »

Il y a actuellement des milliers de situations semblables en Ukraine. La guerre a volé leur enfance à des centaines de milliers de jeunes, et beaucoup parmi eux n’arrivent pas à échapper à leurs cauchemars. Ils sont psychiquement traumatisés et ne cessent de raconter les scènes d’horreur qu’ils ont vécues.

Mais, Dieu soit loué, notre Seigneur Jésus offre aussi sa merveilleuse guérison à ces enfants. Il dit : “Laissez venir à moi les enfants…” (Mt 10.14).

Trouver la vraie paix auprès de Jésus

Eduard Nossatchov est pasteur d’une église à Lissitchansk. Au cours d’un bombardement de la ville, sa maison a été détruite comme tant d’autres. Heureusement la famille n’y était pas à ce moment-là, sinon ils seraient tous morts.

Ces derniers temps, ce n’est pas son propre malheur qui occupe Eduard. Avec ses aides, il prépare une colonie de vacances pour les enfants d’Ukraine de l’est frappés par le malheur. Parmi eux, certains ont perdu leurs parents. Pendant ces 10 jours, les chrétiens veulent leur redonner courage par une chaude affection et leur faire découvrir dans l’Évangile l’amour guérissant de Jésus.

Dans les régions préservées de la guerre, d’autres églises projettent aussi de semblables colonies de vacances pour les enfants traumatisés par la guerre. Le terrible passé doit être remplacé par le contact chaleureux de l’amour de Dieu afin de redonner de l’espoir et une nouvelle raison de vivre.

Nastia W. est originaire du sud-est de l’Ukraine où sévit la guerre. Elle a déjà participé à un camp d’adolescents de 4 jours. Voici ce qu’elle raconte :

« Alors qu’avec mes parents nous avions pris l’un des derniers trains pour fuir, celui-ci a été arrêté en cours de route. Dehors, il y eut une intense fusillade tandis que, dans le wagon, nous avons tous prié. Je ne veux plus retourner là-bas, on n’y trouve que peur, haine, mort et destruction. Ici, j’ai rencontré de vrais amis avec lesquels j’aime chanter Jésus. Je voudrais que cela reste toujours ainsi. »

Malheureusement, en Ukraine les prix ont énormément augmenté. Cependant le résultat des colonies est encourageant : les enfants sont heureux que nous les aidions à oublier les horreurs de la guerre et à découvrir le Seigneur Jésus, voilà qui n’a pas de prix ! Fiodor Dostoïevsky, le grand écrivain russe du 19e siècle, écrivait : « Le monde entier n’a pas la valeur d’une larme d’enfant. » Mais surtout, laissons-nous être mobilisés par l’ordre de Jésus : “Donnez-leur vous-mêmes à manger” (Mt 14.16).

Comme affectation de vos dons, veuillez indiquer “enfants réfugiés d’Ukraine”.

Appel à prier pour les églises du Sud-Est ukrainien

Chers frères et sœurs en Christ,

L’Écriture sainte nous appelle à faire, “en tout temps… des prières… avec persévérance” (cf. Éph 6.18). Jésus a promis à ses disciples : “En vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom” (Jn 16.23).

À la suite des destructions ou confiscations de nombreux lieux de culte dans la région en guerre et de la persécution des chrétiens qui y habitent, le nombre de ceux-ci a diminué. La situation économique empire, les combats ne cessent pas et tous les jours il y a des morts. Beaucoup doivent fuir et bien des familles sont déchirées.

Nous avons fait du 5 juillet une journée spéciale de prière pour cette situation. [Ndlr : Nous pouvons toujours encore adresser nos prières à Dieu en faveur de nos frères et sœurs dans la tourmente.] Prions pour :

-   La protection et la préservation des églises.

-   Une vraie unité des chrétiens séparés par la ligne de front. Nous avons un seul Seigneur Jésus-Christ.

-   De nouveaux responsables venant occuper les postes devenus vacants dans les églises. Ce besoin devient de plus en plus criant.

-   La possibilité de continuer sans problème à tenir des cultes et la préservation ou la restitution des lieux de culte confisqués.

-   La fin du bain de sang, ainsi qu’une paix authentique avec Dieu et avec le prochain.

-   La repentance devant Dieu de tous les partis qui se combattent et un renouveau spirituel dans notre pays.

Veuillez faire connaître cette détresse dans vos églises et que Dieu vous bénisse !

S. Besspartochnyi, président de l’Association ukrainienne des Églises baptistes ;
A. Nagirniak,Association des communautés de frères en Ukraine