
“Comme la pluie et la neige descendent des cieux, et n'y retournent pas sans avoir arrosé, fécondé la terre, et fait germer les plantes, sans avoir donné de la semence au semeur et du pain à celui qui mange, ainsi en est-il de ma parole, qui sort de ma bouche : elle ne retourne point à moi sans effet, sans avoir exécuté ma volonté et accompli mes desseins.” (Ésaïe 55.10-11)
Sauvés pour porter du fruit
Dieu ne nous a pas rachetés seulement pour que nous soyons sauvés, mais aussi pour que nous allions et que nous portions du fruit : “Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis, afin que vous alliez et que vous portiez du fruit” (Jn 15.16). Faisons connaître la Parole de Dieu. C’est une graine : parfois simplement sous la forme d’un verset de la Bible, mais elle ne reviendra certainement pas à vide ! Parce que nous ne savons pas de combien de temps nous disposons encore, nous devons et nous pouvons racheter le temps et utiliser toutes les occasions pour propager la Parole de Dieu.
Nous rapportons ici comment Dieu agit, même dans les situations quasiment désespérées :
Les chrétiens ouzbeks, minoritaires et pourtant si forts
Bien que l’Ouzbékistan n’occupe en surface qu’un huitième environ de l’Asie Centrale, il compte près de la moitié de la population de cette région du monde, soit 31,6 millions de personnes. Outre les Ouzbeks, des représentants de 130 peuples différents habitent dans le pays. Autrefois, on y comptait également beaucoup de Russes, mais ceux-ci représentent aujourd’hui officiellement moins de 6% de la population.
La majorité des Ouzbeks se réclament de l’islam. Les chrétiens (au sens large) ne représentent plus qu’une minorité de 0,7%, car de nombreux Russes ont quitté le pays depuis les années 90.
Les assemblées ouzbèkes : le fruit d’années de prières
Les Ouzbeks sont très hospitaliers, très patients et très religieux. Nul besoin de leur démontrer qu’il y a un Dieu : ils croient en un Créateur. L’Islam est très étroitement lié à leur vie. L’autorité spirituelle a une très grande influence et beaucoup de choses ne sont pas réglées devant la justice du pays, mais par un tribunal social de quartier. Les relations interpersonnelles et la famille sont très importantes, même presque saintes. Aussi ne s’agit-il pas pour eux d’une simple trahison quand quelqu’un de leur parenté se tourne vers Christ : cela représente une grande perte et il se crée autour du nouveau converti comme un immense vide, car tout le voisinage est très vite au courant et se met à l’éviter ou à le rejeter.
Autrefois, en Ouzbékistan, beaucoup de chrétiens allemands ont prié pour les Ouzbeks durant des dizaines d’années. Aujourd’hui, on trouve un grand nombre d’assemblées ouzbèkes. Cependant, la plupart d’entre elles ne se maintiennent que comme églises de maison. L’étude de la Bible et les activités bibliques pour les enfants se font généralement en petits groupes. Dans certains villages, beaucoup d’enfants ne savent ni lire ni écrire. Alors on leur propose des séances de petits bricolages, en même temps on leur apprend à lire – et en parallèle, ils entendent les histoires de la Bible.
Distribution de littérature et prédication interdites
Pour faire barrage aux d’extrémistes radical-isés qui voudraient créer un État islamique, le gouvernement émet des lois qui touchent malheureusement aussi les chrétiens.
En voici quelques exemples : la production et la diffusion de toute littérature religieuse sont interdites. Les infractions sont sanctionnées par des amendes administratives allant jusqu’à 600 fois le SMIC (celui-ci s’élevant à peu près à 25 €).
De telles amendes sont impossibles à régler pour de simples travailleurs. La seule possession de plus d’un exemplaire de la Bible est considérée comme diffusion interdite de littérature religieuse. Les cultes non officiellement enregistrés – qui se déroulent clandestinement – sont punis par des amendes allant jusqu’à 5 000 €.
Jusqu’à leurs 18 ans, également sous peine d’amende, les enfants n’ont le droit ni de se rendre à l’école du dimanche ni au culte. Mais ce n’est pas tout : la situation devient encore plus tragique pour celui qui a déjà reçu deux amendes dans l’année ; à la troisième, un tribunal se prononce généralement pour une peine de prison.

Le message de Dieu s’infiltre dans la police secrète
Les chrétiens ouzbeks ne se laissent cependant pas décourager par les difficultés de la situation. Ils sont un exemple pour nous à de nombreux égards. C’est le cas de la famille de Abdurak (le nom a été changé pour des raisons de sécurité). Le frère Abdurak a été arrêté et condamné à une peine de prison de plusieurs années. Son chef d’accusation : extrémisme religieux – il avait parlé de Jésus à des musulmans. Mais, avant la fin de sa peine, il est tombé gravement malade et a été mis en liberté conditionnelle, de manière à ne pas éventer les conditions de détention.
Contre toute attente, le frère est resté en vie et a repris son service. En février, sa maison a fait l’objet d’une perquisition, à la suite de laquelle lui, sa femme et sa fille ont à nouveau été condamnés à une amende car on avait trouvé de la littérature chrétienne.
Lorsque nous nous sommes entretenus avec lui après cette sentence, il a prononcé des paroles surprenantes :
« Dieu soit loué, car ils ne m’ont pas interrogé seulement moi, mais aussi ma femme et ma fille. »
Au premier abord, on s’interroge :
« Comment ?! Mais, en tant que chef de famille, il aurait dû tout faire pour protéger les siens ! »
Alors il poursuit :
« Lorsqu’ils nous ont interrogés, ma femme, ma fille et moi n’avons pas cessé d’annoncer le salut en Jésus-Christ à l’agent des services secrets. Et nous en avons eu plusieurs occasions, car ils nous ont interrogés un par un. C’est pour cela que nous sommes reconnaissants ! Car personne ne s’approche volontairement de ces gens, mais ils seront perdus s’ils n’entendent pas la Bonne Nouvelle. Ils doivent entendre parler de l’amour de Dieu, eux aussi ! »
Souriant, il ajoute :
« C’est de cette façon que Dieu nous a ouvert la porte des services secrets – même s’il nous en a coûté. Quand nous sommes persécutés, nous apprenons à prier plus ardemment. »
La vie des chrétiens ouzbeks est un livre lu par tous
À toutes ces difficultés s’ajoute le fait que nous n’avons le Nouveau Testament dans son intégralité en ouzbek que depuis l’an dernier. L’Ancien Testament a été traduit en 2014, mais il n’a pas encore été imprimé. L’importation de littérature chrétienne est interdite.
Pour toutes ces raisons, il est difficile d’annoncer l’Évangile publiquement. Néanmoins, des Ouzbeks, des Kazakhs, des Tadjiks et des Tziganes trouvent la foi en observant la vie des chrétiens.
Comme la plupart croient qu’il y a un Dieu, ils demandent : « Où est la différence entre l’Islam et le Christianisme ? Pourquoi est-ce que le Dieu de la Bible est plus grand que le dieu du Coran ? » Dans leur esprit, Jésus est juste un prophète. D’où l’importance de leur montrer que Jésus est plus grand que tous les prophètes et que Dieu est le Dieu vivant qui agit encore aujourd’hui et s’occupe de chacun.

Le Christ vivant vainqueur des talismans morts
Un exemple qui montre comment Dieu prend soin des faibles, et agit à travers eux, a laissé une grande impression sur toute la région.
On faisait très peu de cas d’une famille des plus pauvres d’un village dans les hautes montagnes. Dans le passé, à la suite d’actes criminels, le père avait passé plusieurs années en prison. Il y a huit ans, cette famille avait été visitée pour la première fois par des chrétiens, à la suite de quoi leurs voisins les avaient définitivement ignorés. Le temps passant, ils s’ouvrirent à l’Évangile et commencèrent à prier Jésus.
Lorsque, il y a trois ans, les chrétiens revinrent les voir dans leur hutte de terre à moitié en ruine, ils leur demandèrent : « Quel est votre plus grand souhait ? » Le père répondit : « Nous aimerions construire une petite maison ; nous n’allons plus pouvoir vivre longtemps dans celle-ci. Seulement nous n’avons pas d’argent pour cela. »
Depuis lors, on pria pour cette famille et Dieu répondit d’une façon à laquelle on n’aurait jamais pensé. On aurait dit tout d’abord que ce vœu ne se réaliserait jamais, car, durant deux ans, brusquement, beaucoup de bétail mourut dans la région, non seulement les moutons adultes, mais également les agneaux, quand il y en avait. Comme l’élevage de bétail est la principale source de nourriture et de revenu des gens de la région, beaucoup furent acculés. Tous les villageois furent grandement étonnés, et nous-mêmes fûmes émerveillés en visitant cette famille : ils n’avaient aucune perte de mouton à déplorer – pas un seul animal n’était mort. Qui plus est, toutes les brebis avaient mis bas, certaines avaient même deux agneaux.
Quand la famille s’en rendit compte, elle reconnut que le Dieu de la Bible prend vraiment soin d’eux comme un père aimant. Durant toutes ces années où nous leur avions rendu visite, ils n’avaient pas pu se séparer de leurs talismans musulmans et les avaient gardés dans leur maison. Mais, après que Dieu se fut manifesté à eux de cette merveilleuse façon, ils lui demandèrent sincèrement pardon et se séparèrent pour toujours de leurs anciens objets de culte.
Dieu a fait Son œuvre. Il la fait encore aujourd’hui et la fera demain, sauvant d’autres personnes.

Merci pour vos prières. S’il vous plaît, ne nous oubliez pas !
Vos prières et votre soutien sont une grande bénédiction pour le peuple ouzbek, nous vous en remercions de tout notre cœur !
S’il vous plaît, ne priez pas d’abord pour notre bien-être matériel, mais priez pour qu’en Ouzbékistan plus de personnes trouvent la foi en Jésus-Christ et Lui restent fidèles durant les persécutions.
Alex P.