Voir le monde avec d’autres yeux…

Les chrétiens nénètses témoignent : « Après que vous nous avez parlé de Dieu, nous voyons le monde avec d’autres yeux ! »
Les Nénètses, nomades éternels de la toundra
Ils sont un peuple d’environ 41 000 personnes et occupent une superficie qui s’étend du nord-ouest de la Sibérie, de la côte arctique, jusqu’à 1000 km à l’intérieur des terres. Les Nénètses se nomment eux-mêmes des “Ninno inennuchi”, ce qui signifie les “vrais hommes”. Quand on entend cela, la première réaction serait de dire qu’ils n’ont guère de considération pour les autres hommes, ou que ceux-ci leur sont indifférents. Ce sentiment est renforcé lorsqu’on observe leur quotidien de nomades qui luttent pour la survie, avec tous les soucis et problèmes liés aux conditions climatiques, ainsi qu’aux déplacements permanents avec les tentes et les troupeaux de rennes. Cependant, cette première impression ne correspond pas à la réalité. Plusieurs groupes de missionnaires ont pu le constater en se rendant dans ces contrées sauvages lors de missions en hiver et au printemps.
Valéry Balachov, le plus ancien de l’église de Novomoskovsk en Russie, raconte :
La parole de Dieu se fraye une voie
Nos voyages missionnaires avaient deux objectifs : d’abord, prêcher l’Évangile dans les endroits reculés, ensuite, encourager les personnes déjà converties à persévérer dans la foi. Il est très important de les soutenir, de les aider et de prier avec elles, car il y a un grand vide spirituel dans ces colonies de nomades, et la pratique régulière de la communion fraternelle est rarement possible.
Yevguéni, un missionnaire de la ville de Noyabirsk, était notre guide. On pouvait atteindre le village de Chanimey en voiture. Là, nous avons rencontré les premiers autochtones qui nous ont aimablement aidés à charger les traîneaux motorisés. La nouvelle de notre arrivée s’était vite répandue dans tout le village de sorte que les gens venaient sans cesse pour parler de Dieu avec nous. Il y avait une impression vraiment amicale. Quelques Nénètses se sont proposés pour servir de guides, ce qui nous a rassurés, car ils se repèrent parfaitement dans la toundra.
Une lettre de Christ, lue par chacun
Nous sommes partis dans la toundra de Charampur. Aux deux motoneiges, nous avons accroché d’autres traîneaux chargés du strict nécessaire en raison du manque de place : des biens humanitaires, des provisions et de l’essence. En raison des températures inférieures à -40°C, nous avions revêtu les manteaux traditionnels des Nénètses et les bottes épaisses en peaux de renne. Nous étions vraiment surpris du confort et de l’isolation thermique de ces bottes, aucune chaussure européenne ne leur est semblable !
En chemin, nous avons plusieurs fois fait des haltes chez des Nénètses amis. Nous étions réjouis de voir la confiance que Yevguéni avait gagnée auprès de ces personnes au cours des nombreuses années de son activité missionnaire, comme pour confirmer la parole biblique de 2Cor 3.2-3 : “… vous êtes une lettre de Christ... lue de tous les hommes...”

Surmonter les dangers de la toundra sous la protection de Dieu
Un silence éternel règne dans la toundra. On parcourt souvent des dizaines de kilomètres sans voir une seule habitation, car 30 à 80 km séparent deux localités.
Les changements de climat représentent un danger à prendre au sérieux. À commencer par le franchissement des fleuves qui peut présenter des pièges, car à certains endroits de l’eau très chaude, jusqu’à 150°C, peut jaillir de sources souterraines. Ainsi, même à des températures de -30°C, la couche de glace de certains fleuves peut être très mince, de sorte qu’à plusieurs reprises, les traîneaux s’y enfonçaient. Nous devions alors descendre des traîneaux, les décharger par des températures glaciales et les libérer du piège. Aussitôt, une couche de glace se formait sur les patins et il fallait l’enlever péniblement avant de reprendre le voyage.
Comme nous voulions mettre à profit la journée pour parler de Dieu avec les gens, nous poursuivions souvent notre chemin de nuit jusqu’à la localité suivante. Ceci est particulièrement dangereux, car on s’égare rapidement dans ce désert neigeux sans fin, ou alors on peut rencontrer des animaux sauvages... Par la grâce de Dieu, personne n’est tombé malade pendant le voyage et personne n’a été blessé. Nous remercions Dieu, ainsi que tous ceux qui ont prié pour nous !

La foi inébranlable de Lilli
Les Nénètses se servent de la tchoum comme lieu d’habitation. Il s’agit d’une tente consistant en une ossature en bois, recouverte de peaux de renne. Les nomades Nénètses se regroupent par deux à quatre tentes, où vivent une ou plusieurs familles de même parenté, qui gèrent ensemble un élevage de rennes.
Lilli, déjà chrétienne, vit dans la localité de Chatutey. Veuve, elle a élevé seule ses cinq enfants. Cela n’a pas été facile. Elle dit que cela aurait été difficile à supporter sans une foi vivante en Jésus. Les enfants sont grands maintenant. Trois de ses fils vivent avec leurs familles chez elle. Yevguéni a rendu visite une nouvelle fois à cette grande famille et nous avons observé que les hôtes sont les bienvenus à tout moment. Par la suite, nous avons appris que Lilli avait prié pendant trois jours pour la visite de frères en Christ.
Elle dit : « Tout était si difficile ces dernières semaines, mais Dieu a entendu mes prières et Il vous a envoyés ! Je suis si heureuse ! » Les enfants ont rapidement fait connaissance avec nous et ils nous ont montré ce qu’ils savaient faire, leur force et leur habileté. Ils se sont surtout réjouis des cadeaux et des friandises. Il y avait vraiment une communion chaleureuse ; nous avons chanté et raconté comment nous sommes venus à Christ. Les enfants prêtaient l’oreille aux histoires palpitantes des grands héros bibliques comme Daniel, Samson et bien sûr Christ.

“Chenkokocha”, premier jardin d’enfants dans la toundra
Quand Lilli est devenue chrétienne, elle a trouvé un service pour honorer le Seigneur dans cette toundra glaciale. Elle a fondé le premier jardin d’enfants chrétien : “Chenkokocha” (le carillon). Pour l’instant, elle n’accueille que ses cinq petits-enfants au jardin, mais la nouvelle s’est largement répandue. Le but principal est d’apprendre la lecture aux enfants, ainsi que les valeurs chrétiennes, dès leur jeune âge, tant qu’ils sont encore chez leurs parents. Car dès l’âge de sept ans, ils quittent la famille pour rejoindre un internat scolaire éloigné. Ils ne revoient leurs parents que pendant les courtes périodes de vacances.
Le dur combat pour survivre
On a beaucoup appris de Lilli. Le rôle des femmes nénètses peut être défini comme “gardienne du bonheur familial”. Et cela n’est pas facile : en plus de la préparation des repas et de la surveillance du feu dans le foyer, les devoirs des femmes consistent à monter la tente, la repriser si nécessaire, couper du bois, conduire la motoneige ou tenir prêtes les armes si un animal sauvage entrait dans l’enceinte du campement. Tanner les peaux, tailler un habit et coudre sont également les tâches indispensables dans leurs vies. La mission des hommes est de veiller à l’élevage du troupeau de rennes, chaque bête étant connue nommément. La survie des familles dépend du troupeau. Ils mangent la viande de renne, cousent leurs habits à partir des peaux et façonnent même des parties d’os pour les patins des traîneaux ou pour en faire des outils. Chaque partie de l’animal est utilisée ! En plus de cela, hommes et femmes sont d’excellents chasseurs et pêcheurs. Leur alimentation de base est le poisson cru, congelé (le stroganina). Plusieurs fois, nous avons été “gâtés” par cette spécialité, mais il n’est pas sûr qu’un Européen supporterait ce type de repas !
Malgré la charge de travail durant la journée, les fils et les belles-filles de Lilli étaient très intéressés par nos témoignages, les chants et les prédications, et ont posé des questions sincères et importantes sur la foi chrétienne.

« Vous êtes les premiers à nous parler d’un Dieu vivant... »
Au cours du voyage, nous nous sommes rendus dans dix autres campements de Nénètses, où, pour certains, la Parole de Dieu n’avait encore jamais été prêchée. C’est le cas pour une localité située à 200 km de Chalyasoveï. L’intérêt des habitants était extraordinairement grand ! Ils étaient désireux de connaître la Parole et posèrent beaucoup de questions. Ils nous dirent : « Vous êtes les premiers qui nous parlent du Dieu vivant et de son plan de salut pour des pécheurs ! » On peut déduire de leurs questionnements que certains parmi eux se préoccupaient du sens de la vie.
Comme les autres peuples du Grand Nord, les Nénètses sont des païens qui pratiquent le chamanisme et qui vénèrent des esprits. Mais la Parole de Dieu a pénétré dans leurs cœurs et les a émus ! Nous les entendions répéter : « Revenez encore. Après nous avoir raconté tant de choses sur Dieu, nous commençons à voir le monde avec d’autres yeux. »
« Des hommes sont arrivés à la nage… » – une preuve du déluge
La rencontre de deux anciens Nénètses nous a laissé une impression étonnante. L’un était âgé de 97 ans, l’autre de 102 ans, ce qui est plutôt singulier, car l’espérance de vie est en moyenne inférieure à 50 ans. Nous avons perçu une fois de plus la grâce de Dieu à l’égard de ces deux personnes !
Ils nous ont raconté :
« Il y a très longtemps, la terre était habitée par des hommes fiers et orgueilleux. À cause de leur impudence, le Dieu Très-Haut était en colère et il envoya une grande vague pour purifier la terre de la maladie de l’orgueil. Pris de panique, les hommes se firent des radeaux, mais seuls quelques-uns survécurent sur un seul radeau. On les appelait “Nobtyn joch”, c’est-à-dire les hommes arrivés en nageant. Tous les hommes d’aujourd’hui, y compris les Nénètses, sont issus de ces quelques humains. »
C’est incroyable que la véracité de la Bible soit confirmée ainsi aux confins de la terre ! L’histoire de ces hommes qui nagent n’est rien de moins que le déluge, événement transmis de génération en génération parmi les Nénètses.

Priez pour la grande “Toundra spirituelle”
Sur le chemin du retour, nous sommes repassés dans certaines familles de la localité de Chalyasoveï. L’une d’entre elles avait justement la visite de deux amis. Une conversation très animée a commencé sur le sujet de Dieu. Et Dieu a permis que l’un des hommes du nom de Dennis se convertisse ! Le Saint-Esprit a touché son cœur et, dans sa prière, il demanda à Dieu de lui donner la chance de commencer une nouvelle vie, une vie avec Christ !
Nous sommes tristes à l’idée que tant de gens en Sibérie n’aient encore jamais entendu parler de Christ et n’aient pu expérimenter son amour. C’est une vaste “Toundra spirituelle” qui doit être défrichée. S’il vous plaît, priez, pour que la graine de la Parole de Dieu semée dégèle les cœurs endurcis par le froid et qu’une nouvelle vie émerge!

https://www.youtube.com/user/MissionFriedensbote
La mission Friedensbote remercie chacun d’entre vous qui priez pour l’annonce de l’Évangile en Sibérie et nous soutenez financièrement, selon qu’il est dit : Il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent” (Luc 15.0).