Issa et Taalaï sont Kirghizes et habitent avec leurs enfants dans la banlieue de la capitale Bichkek. Auparavant, Issa était le meneur d’une bande de rues, mais Dieu en a fait un disciple et un missionnaire pour implanter des églises. Dans cet article, le couple rapporte les merveilles qu’il a vécues au service de leur Sauveur.
Quand une bande organisée aspire au changement
Alors que j’étais malade, l’année passée, j’ai beaucoup prié le Seigneur pour qu’il me guide dans l’évangélisation personnelle. Après cela, je croise par surprise un homme qui se tient devant moi et me dit :
« C’est toi, Issa ? Comment vas-tu ?» Je reconnais Jirgal, qui était de mon “gang” à l’époque. Je le salue amicalement et lui parle de ma famille en quelques mots. Je lui apprends que nous suivons le Seigneur, et l’informe de tous les changements intervenus dans ma vie depuis lors. Jirgal m’écoute et dit : « Issa, tu te souviens quand tu nous as tous rassemblés dans ton gang ? Comme on a bu de la Vodka ! Et nos exploits !… Tout le voisinage tremblait devant nous ! Mais tu es parti... »
J’acquiesce d’un signe de tête et j’essaie de comprendre ce qu’il me veut. Il poursuit :
« Viens Issa, occupe-toi de nous encore. Aucun de nous n’est heureux. Je souffre d’alcoolisme et je n’arrive pas à décrocher. Ma femme m’a déjà viré trois fois et elle m’a dit récemment : « Regarde donc Issa, il buvait plus que toi et il a pourtant arrêté. »
« Issa, peux-tu m’aider ? »
Rarement, nous avons eu dans notre église de maison quelqu’un qui écoute de façon assidue comme Jirgal. Finalement, il a demandé pardon à Dieu pour ses péchés. Puis nous avons prié ensemble pour que le Seigneur le délivre de l’alcool. Dieu merci, depuis, il ne boit plus ! Peu après, trois de ses enfants se sont convertis. Sa vie transformée et son dévouement pour les autres furent pour les siens la meilleure prédication. Jirgal m’a dit : « Il y a encore plusieurs de nos copains d’avant, Stalbeck et Almaz veulent aussi changer de vie. Viens, aidons-les. »
La grâce de Dieu a agi. Après un mois de discussions intenses et de prières, Stalbeck et Almaz se sont convertis. On s’est efforcé d’accompagner ces deux hommes pour qu’ils confirment leur engagement. Leurs épouses ne sont pas encore au Seigneur, mais elles se réjouissent de la paix dans leurs ménages.
Il faut savoir qu’un musulman de naissance doit s’attendre à des insultes, à être rejeté par ses parents ou même à voir sa vie menacée.
Il y a quelques jours, nous avons invité les trois couples chez nous. Autour de la table, nous avons chanté et conduit des discussions. Nous avions aussi préparé de petits cadeaux pour nos invités. Tout le monde était heureux et il y eut spontanément un partage de la Parole. Maintenant, nous prions de façon renforcée pour d’autres de nos anciens compagnons. Ma femme Taalaï et moi éprouvons une grande joie lorsque nous voyons que certains d’entre eux ont pu être libérés de leurs péchés, comme nous !
Fondation d’un Centre familial – pour que les enfants restent en vie et ne soient pas séparés de leurs mères
Rapport de Taalaï :
En Kirghizie, le nombre de femmes délaissées par leurs maris est incroyablement élevé. La situation est d’autant plus grave pour les jeunes filles-mères avec des enfants non reconnus par le père ; elles sont souvent chassées par leurs parents et ne reçoivent aucune aide de l’État.
Dieu a permis qu’à partir de l’aide spontanée apportée à Baktigul, une mère de quatre enfants, un travail béni de Dieu commence en début d’année 2010.. Voici ce qu’a vécu Baktigul et quelques autres femmes :
– La santé et les relations familiales de Baktigul étaient catastrophiques. Avant que son mari ne quitte le foyer, cet homme, alcoolique et drogué, a souvent battu sa femme devant les enfants. Plusieurs fois, elle a été conduite aux urgences avec une commotion cérébrale et des contusions.
Les enfants en gardent des traumatismes psychiques. Ils ont répété, au travers de leurs jeux, les terribles scènes entre les parents, dont ils ont été les témoins. Baktigul n’avait plus les moyens de nourrir seule ses quatre petits enfants, et l’orphelinat était toujours rempli et ne pouvait pas les prendre en charge. Baktigul, elle-même une orpheline, était au “bout du rouleau”.
Nous avons recueilli la famille et en avons pris soin pendant un mois. Baktigul a vu notre dévouement pour le suivi de ses enfants et elle a souhaité partir quelques années pour se reconstruire une nouvelle vie, puis revenir prendre les enfants.
La scène des adieux était déchirante. C’est ainsi qu’est venue l’idée de créer une structure pour mères et enfants, afin que les enfants ne soient plus séparés de leurs mères. Avec l’aide d’autres chrétiens, nous avons loué une petite maison pour une famille dans laquelle Baktigul a pu ressentir l’amour désintéressé de chrétiens pendant cinq mois. Cela a changé sa vie radicalement. Puis elle a trouvé un travail et un appartement. La famille a pu prendre un nouveau départ.
– Chaarkan est arrivée au centre familial depuis le sud de la Kirghizie avec ses trois enfants, après avoir été abandonnée par son mari. Elle n’avait ni travail, ni revenu, et l’un des enfants était gravement malade. Nous avons assuré la prise en charge médicale, trouvé un emploi pour la maman et une école pour les enfants. Au cours de ces dix-huit mois, durant lesquels la famille était parmi nous, Chaarkan s’est convertie. Elle mène aujourd’hui une vie normale et aide elle-même ceux qui sont dans le besoin.
– Assel a été amenée directement dans notre centre par un médecin après son accouchement. Elle avait étudié la médecine et s’était laissé entraîner dans une relation insouciante avec un jeune homme. Les parents d’Assel sont des musulmans sévères ; ils prient eux-mêmes Allah cinq fois par jour. Elle craignait de parler de sa grossesse à ses parents et est donc restée sans soutien.
Nous l’avons prise en charge. Lorsque nous avons téléphoné à ses parents pour leur dire que leur fille était chez nous, ils en étaient choqués. Ils sont venus et ont exigé d’elle qu’elle rejette l’enfant. Ils l’insultaient et la frappaient.
Nous avons dit aux parents que nous nous occuperions de leur fille s’ils se détournaient d’elle. Puis, nous avons retrouvé le père de l’enfant et lui avons parlé. Le jeune homme était prêt, finalement, à épouser Assel. Après un certain temps, il est venu et les a emmenés. Les parents ont pu pardonner à leur fille et une bonne réconciliation s’en est suivie. Ils nous ont remerciés très chaleureusement, nous ont donné un peu d’argent et accordé leur bénédiction.
Encore aujourd’hui, nous avons une bonne relation avec cette famille. L’amour du Christ leur a été témoigné et nos prières ont été exaucées. Le Seigneur peut encore faire d’autres merveilles dans ces vies !
– Bermet a également étudié la médecine. Son ami l’a laissé tomber quand il a su qu’elle était enceinte. La situation de cette jeune femme était désespérée. Elle éprouvait de la honte et avait peur de révéler son écart de conduite à ses parents. Ayant entendu parler de notre centre à la maternité, et ne voulant pas avorter, elle est venue nous voir. Après avoir expérimenté l’amour de Christ à nos côtés, elle a donné sa vie à Christ. Auparavant, elle était une personne triste et secrète. Aujourd’hui, elle rayonne de joie. Après ses études, elle veut travailler dans notre centre.
Et maintenant ?
Actuellement, il y a quatre mères avec leurs sept enfants qui habitent la petite maison en location. Malheureusement, nous ne pouvons pas aider toutes les mères qui s’adressent à nous, bien que nous puisions aussi dans notre budget familial pour elles. Il nous manque des moyens pour le chauffage et les frais annexes ; également pour assurer un petit salaire aux trois dames qui travaillent en permanence au centre. Il y aussi les frais médicaux pour les enfants malades et le loyer de la maison.
Nous sommes profondément reconnaissants à la mission FriedensBote (Le Messager de la Paix) pour les secours matériels, car les gens arrivent à notre centre les mains vides. Notre assemblée “El-Chaddaï” nous a également aidés à plusieurs reprises en nous apportant des vivres. Malgré les nombreuses difficultés, nous louons le Seigneur pour les enfants qui ont été sauvés et pour les adultes qui se sont convertis. Au bout de quelque temps, ils nous quittent, mais nous restons en contact. Ils bénissent le Seigneur d’avoir donné un nouveau sens à leur vie.
Si Dieu le veut, le centre aura bientôt sa propre maison
Depuis le début de l’année passée, nous avons entrepris la construction d’une maison, certes modeste, pour le centre grâce à l’aide de la Mission. La toiture en a été montée avant les premières neiges.
Il nous manque encore environ 6000 à 8000 € pour la finition des murs, les revêtements de sol et les équipements sanitaires. Nous espérons pouvoir accueillir bien d’autres femmes avec leurs enfants après la fin des travaux. Elles sont déjà nombreuses à compter ardemment sur notre aide.
Priez pour nous, s’il vous plaît !
Issa et Taalaï OMOURAKOUNOV