Dieu honore ceux qui l’honorent et le choisissent, quoi qu’il en coûte.
Si le thème des camps d’été 2013 de la région de Viatskié Poliany était “Le choix selon Dieu”, la plupart des membres de l’encadrement étaient fils de chrétiens qui avaient choisi la souffrance sous la dictature communiste à cause de leur foi, plutôt que d’avoir part pour un temps aux richesses proposées par une idéologie anti-Christ. Les familles chez lesquelles nous avons été accueillis ont été les témoins de ces situations. Tous furent durement éprouvés dans leur chair et dans leurs sentiments : prison avec privation de nourriture et de visites, ce qui laissait les épouses en charge de familles nombreuses, sans possibilité de trouver un travail suffisant pour nourrir la maisonnée. Le père d’Alexandre Dresviannikov, âgé maintenant de 87 ans, connut des années de prison. Sa récompense aujourd’hui est de voir ses 9 enfants et 63 petits-enfants, marcher dans les voies du Seigneur.
C’est les yeux pleins de larmes qu’Olga Dresviannikov, mère de 9 enfants, tous engagés dans l’œuvre de Dieu, nous raconte comment sa propre mère resta seule à élever ses nombreux enfants, constamment harcelée par la milice, qui venait à toute heure fouiller la maison, renversant tout sur son passage, détruisant les objets du ménage tellement nécessaires et chers à remplacer, alors que son papa, pasteur, était déporté dans le Grand Nord, à la suite d’une intervention brutale de la police lors d’un culte chez eux. Elle ajoute : « Je ne sais pas comment maman a pu tenir si longtemps, sans aucun confort, et souvent malmenée par les autorités locales. Seuls le secours de Dieu et la consolation que lui donnaient les Écritures, recopiées à la main la nuit, ainsi que l’assistance de quelques chrétiens, lui ont permis de tenir ferme. Elle est morte à 65 ans, alors que mon papa vit toujours ».
Sa belle-sœur, Galina Dresviannikov, également maman de 9 enfants actuellement engagés au service du Seigneur, nous racontera qu’elle faisait partie d’une fratrie de 11 enfants. La dernière avait un an lorsque la police intervint également dans un culte, brutalisa les adultes, choqua les enfants et emmena le papa. Ils ne le revirent plus jamais, et apprirent qu’il mourut du cancer en prison, à 45 ans ! La maman dut également faire face pour élever ses 11 enfants avec pratiquement rien. Rappelons-nous, qu’à l’époque, ils n’étaient pas riches du confort que nous connaissons, mais leur foi leur permettait de renverser tout raisonnement que l’on tient aujourd’hui pour se donner bonne conscience en baissant les bras. La maman de Galina mourra à 64 ans.
Comme l’apôtre Paul, tous ces témoins de Christ auraient pu dire : “J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. Désormais la couronne de justice m’est réservée; le Seigneur, le juste juge, me la donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront fait le bon choix” (cf. 2 Tim. 4.7).
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Les six articles suivants sont des comptes-rendus par Louis Pelzer de son voyage, avec son épouse, à Viatskié Poliany et ses environs, ville située à 1000 km à l'est de Moscou, au-delà de Kazan (capitale du Tatarstan, sur la Volga), du 9 au 23 juillet 2013.
1 - En route pour le Tatarstan
2 - Accueil de Kazan à Viatskié Poliany
3 - Baptêmes dans la Viatka
4 - Famille Dresviannikov
5 - Orphelinat de Sosnovka
6 - Visite d'églises de maison