Il a été obéissant.
Ce qui compte pour Dieu
Lors de la dédicace du temple, Salomon avait offert vingt-deux mille bœufs et cent vingt mille brebis comme sacrifice d’actions de grâces à l’Eternel (1Rois 8.63). Qui pourrait en faire autant ? Cependant, il existe quelque chose de plus grand à offrir à Dieu que ce nombre impressionnant d’animaux. Le prophète Samuel l’a déclaré au roi Saül : “L’Éternel trouve-t-il du plaisir dans les holocaustes et les sacrifices, comme dans l’obéissance à la voix de l’Éternel ? Voici, l’obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l’observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers” (1Samuel 15.22). Devant un tel bilan je me pose deux premières questions :
1. Pourquoi l’obéissance est-elle aussi importante aux yeux de Dieu ?
2. Comment puis-je parvenir à une telle obéissance inconditionnelle ?
Une obéissance jusqu’à la mort
Si nous pensons qu’il est inutile de parler de ce thème parce que trop ressassé, pensons à Jésus dont il est écrit : “C’est lui qui […] a appris, bien qu’il fût Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes” (Hébr 5.8). Si le Fils de Dieu a dû l’apprendre, pourquoi cela serait-il différent pour nous ?
Il n’est pas difficile à un enfant d’obéir s’il s’agit de chercher le dessert au réfrigérateur. Mais, combien le même enfant aura-t-il du mal a finir ses devoirs, alors que ses camarades l’attendent impatiemment pour jouer !
Que dire lorsqu’il s’agit d’une obéissance à l’extrême comme pour Abraham à qui Dieu demanda d’offrir son fils en sacrifice (Gen 22.1-10) ?
J’ai une troisième question : « L’obéissance n’est-elle vraie que si même la mort ne peut l’arrêter ? » Chez Jésus, il en a été ainsi. En tant que disciples de Christ nous voulons apprendre de Lui. De Lui, il est écrit : “il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix” (Phil 2.8).
Notre Seigneur n’était pas insensible lorsqu’on l’a couvert de crachats et qu’on l’a flagellé. Il ressentait les douleurs corporelles comme nous. Mais il est en plus resté obéissant dans l’épreuve la plus terrible : “Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous…” (2Cor 5.21).
Au cours des années 1981-1987, je me trouvais dans les prisons soviétiques à cause de ma foi. J’y ai connu des criminels prêts à mourir pour échapper aux traitements déshumanisants auxquels ils étaient soumis (je remercie Dieu que ces choses m’ont été épargnées).
Quant à Jésus, toute la souillure du monde a reposé sur lui. Il est mort même pour nos pensées impures secrètes qui sont aussi des péchés aux yeux de Dieu. Tout son être saint se dressait contre ces bassesses. D’où lui venait la force d’endurer tout cela ? L’Écriture répond : l’obéissance. Puisse cette réalité rester importante à nos yeux que Jésus est passé par ce chemin-là par obéissance à son Père, POUR NOUS donner la vie.
Ma quatrième question : « L’obéissance est-elle pour les faibles ou pour les forts ? » Que fait le faible s’il ne veut pas obéir ? Il dit : « Ça ne me plaît pas, ça ne m’apporte aucun avantage. » C’est la stratégie de Satan d’utiliser le caractère humain pour convaincre l’homme qu’obéir ne lui rapportera rien. « Fais comme tu penses et tu seras comme Dieu. »
La désobéissance inspire un sentiment de force, car elle est rébellion. En réalité, il s’agit simplement d’éviter ce qui est difficile, et elle est le plus souvent l’expression d’une faiblesse.
Qu’en était-il chez Jésus ? Quand il priait : “Abba, Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe !” il exprimait sa volonté. Mais il ajoutait : “Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux” (Mc 14.36). Jésus pouvait renoncer à sa volonté propre, parce que son Père voulait autre chose. Renoncer à sa propre volonté n’est possible qu’à ceux qui sont forts.
Qu’est-ce qui rend l’obéissance difficile ou facile ?
L’obéissance est importante dans tous les domaines : dans la famille, dans l’église, dans la vie professionnelle, etc. Elle sera difficile ou facile pour plusieurs raisons :
1. Je peux facilement me soumettre à une personne qui est prête elle-même à se soumettre.
2. Je peux facilement me soumettre à celui dont je sais qu’il m’aime. Isaac était soumis à son père parce qu’il savait que son père l’aimait. Jésus aussi se soumettait avec bonheur à son Père parce qu’il savait que son Père l’aimait par-dessus tout.
3. De Jésus il est dit : “il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant…” (Phil 2.8), Celui qui est humble a peu de problème pour obéir. Le fier par contre en a beaucoup.
Les promesses de Dieu
Apprendre l’obéissance est un processus. Combien de temps dure-t-il ? Dans l’épître aux Philippiens nous lisons que Jésus s’est “rendu obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix”. Si aujourd’hui nous n’avons pas encore appris à être obéissants, il reste encore assez de temps devant nous…
Mais, pensons-y, les promesses de Dieu sont toujours liées à des conditions. Sans la condition appelée obéissance, il n’y a pas de miracle.
Après la difficile épreuve qu’Abraham a connue, il a entendu Dieu lui dire : “… car je sais maintenant que tu crains Dieu… je te bénirai et je multiplierai ta postérité… Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix.” (Gen 22.12,17,18)
Eduard Ewert