donnez-leur vous-mêmes à manger

Pour que mères et enfants apprennent à connaître Jésus

Chers amis de la mission, voici une bonne nouvelle : le Centre familial, dont nous avions parlé dans notre numéro 120 (3/2013, pp.3-5), est achevé ! Dieu a béni et la maison a pu ouvrir ses portes en octobre 2013.

Espoir pour celles qui n’avaient plus d’espoir

Ce service a vu spontanément ses débuts en 2010, lorsque Issa et Taalaï Omourakounov ont vu Baktigul avec ses quatre petits enfants devant leur porte. Son mari, sévèrement dépendant de la drogue et de l’alcool, et qui la maltraitait cruellement, avait abandonné le foyer. Mais sa femme, elle-même orpheline, se retrouvait maintenant sans toit.

Issa et Taalaï l’accueillirent provisoirement dans leur maison avec ses enfants. Depuis lors, le couple apprit toujours plus sur les terribles conditions de vie de nombreuses femmes kirghizes.

Ce drame est à peine connu du public étant donné que, par leur éducation musulmane, ces femmes sont timides et ont perdu tous leurs droits. Nombre d’entre elles sont maltraitées par leurs maris avant d’être abandonnées par eux. Toujours plus de jeunes filles, souvent des étudiantes venues dans les villes, sont trompées et violées. Lorsqu’elles attendent un enfant, elles sont généralement rejetées par les parents et les amis. Leur situation devient sans issue : traumatisme psychique, interruption des études, pas d’emploi, pas de nourriture.

Taalaï rapporte : « Récemment, en proximité d’une maternité, un passant entendit les pleurs d’un nouveau-né. Il avertit la police qui vint prendre l’enfant transi de froid. Les recherches pour retrouver la mère restèrent sans succès. De plus en plus souvent les médecins des cliniques nous envoient des mamans désespérées, nous priant de les convaincre de ne pas abandonner leur enfant à la naissance. »

 

Issa et Taalaï ne pouvaient tout simplement pas détourner leurs yeux de cette situation. Ils se demandaient comment apporter de l’aide. Avec l’aide de la FriedensBote, ils ont fondé ce Centre familial et ont loué des appartements pour ces femmes avec leurs enfants.

Durant les trois dernières années, les Omourakounov ont tant bien que mal secouru, parfois momentanément, plus de trente femmes et leurs enfants. Certaines d’entre elles ont trouvé dans le centre, non seulement un toit, mais aussi la paix avec Dieu. Toutes ont personnellement fait l’expérience de l’amour de Dieu. À un moment ou un autre, Dieu laissera la Parole semée porter ses fruits.

Malheureusement, le coût du loyer, du chauffage et des frais additionnels augmentent constamment. La FriedensBote (ndlr : dont 7.565 € du Messager de la Paix, France) a pu soutenir Issa et Taalaï, ainsi que d’autres aides, dans la construction de ce Centre familial si approprié à la situation. Que Dieu en soit loué !

Quelques-unes des vies secourues

Kérès venait avec son fils de deux ans de la région de Yssykköl, dans l’est du pays. Son mari les avaient abandonnés parce que l’enfant était gravement handicapé. Les médecins diagnostiquaient que le garçon ne marcherait jamais. Nous avons visité divers praticiens et avons prié. Par la grâce de Dieu, après plusieurs séjours à l’hôpital, l’enfant guérit. Cela a fait réfléchir Kérès sur Dieu et sa vie a changé. Apprenant cela, son mari est revenu au foyer. Dieu a manifesté sa bonté envers cette famille.

Mouchadas, nous l’avons directement prise en charge à sa sortie de la maternité. Elle a 32 ans et vient de la région d’Och. Tandis qu’elle souffrait des suites d’un accident de voiture, une connaissance, profitant de son état désemparé, l’a violée. Elle mit au monde une fillette en bonne santé. Malheureusement, bientôt après, elle nous a quittés, nous abandonnant l’enfant. Priez pour Mouchadas et sa fille – que nous avons appelée Élisabeth. Actuellement, celle-ci vit chez nous comme orpheline.

Chibeck a 22 ans. Elle est venue de Talas (ouest du pays) pour faire des études de médecine dans la capitale. Lorsque son ami apprit qu’elle était enceinte, il ne voulut pas l’épouser et l’abandonna. Chobeck était au quatrième trimestre de ses études quand elle a accouché. Elle dut abandonner et ses études et son logement. Elle était effrayée à la pensée d’exposer sa situation à ses parents musulmans fervents. Ne voyant plus d’issue, elle s’est adressée à nous.

Elnura a 22 ans quand elle est littéralement “jetée à la rue” comme un chien avec sa fillette de cinq mois par sa belle-mère, parce que l’enfant était illégitime. Dans sa région d’origine, Och, c’est une honte particulièrement grande pour des musulmans très pratiquants d’avoir un enfant illégitime.

Maya (33 ans) raconte : « Lorsque je me suis convertie à Jésus-Christ, mon mari est devenu très agressif envers moi. Puis il m’a abandonnée avec mes trois enfants. Bientôt après j’appris que j’étais encore enceinte. Mes parents exigeaient que j’avorte. Je m’y opposai, sachant qu’avorter était un péché devant Dieu. J’ai donc dû quitter la maison de mes parents.

Ma détresse était très grande. Je pouvais seulement laisser mes deux aînés chez mes parents, et moi-même je me suis réfugiée avec le plus petit chez mon frère à Bichkek. Après quelques jours, juste avant Nouvel An, mon frère me mit à la porte vers onze heures du soir, disant : “Disparais !” Je me retrouvais donc dans la rue avec l’enfant et enceinte, par –9°C.

Désespérée, j’appelai la femme qui m’avait conduite à Jésus. Elle me donna le numéro de téléphone d’Issa. Avec Taalaï, ils me conduisirent au Centre familial. Tout d’abord, il me fut difficile d’accepter tout cela. Mais Taalaï m’a consolée et soutenue. On m’a témoigné un amour tel que je ne l’avais pas connu chez mes parents.

J’étais très en souci pour mon accouchement qui s’annonçait compliqué. Les médecins m’avaient fortement déconseillé d’avoir un quatrième enfant. Cependant, Dieu a exaucé nos nombreuses prières. Aujourd’hui, ma fille a déjà sept mois et nous nous portons toutes deux très bien.

Puis, je me suis rendue chez mes parents à Och sans savoir quel serait leur accueil. En voyant l’enfant, maman pleura et me demanda pardon pour la dureté de son cœur. Je lui ai lu dans la Bible, et elle-même demanda pardon à Dieu. Je suis tellement heureuse que Dieu agit aussi dans le cœur de ma parenté. »

L’avenir

Quelle va être la suite ? Entre-temps, sept mamans vivent au Centre avec huit enfants. Grâce à l’aide de la FriedensBote, nous avons pu nous procurer huit tonnes de charbon pour l’hiver. Un sujet de prière important est de trouver une occupation pour ces femmes. Le terrain sur lequel est construit le Centre permettrait d’ériger une dépendance pour y installer un petit atelier de couture, ainsi qu’une boulangerie. Là, elles pourraient subvenir à leur subsistance sur place. Nous souffrons aussi de ne pas pouvoir accueillir davantage de femmes dans le besoin. Avec la charge actuelle, nous sommes déjà pris 24 heures sur 24. S’il vous plaît, priez pour nous !

Issa et Taalaï Omourakounov