donnez-leur vous-mêmes à manger

Dix ans déjà… fonder une église en Biélorussie est possible !

Des occasions malgré les interdictions

Deux représentants de la mission FriedensBote d’Allemagne ont répondu à une invitation venue de Dragitchin (ville de district située dans l’ouest de la Biélorussie).

Le 8 mai, l’église fêtait son premier jubilé, c’est-à-dire ses dix années d’existence. En Biélorussie, il y a toujours beaucoup de traces des temps passés qui ont été fortement marqués par le communisme. Les statues de Lénine sont toujours présentes !

En comparaison avec quelques autres États issus de l’Union soviétique, les atteintes spectaculaires à la liberté religieuse sont plutôt rares, mais il ne faut pas en conclure qu’il n’y a pas de restrictions.

Selon l’article 193-1 du code pénal, on peut infliger une amende pour toute conduite de manifestation (ou même participation) d’une organisation religieuse qui n’aurait pas été annoncée publiquement ; une punition jusqu’à deux années de privation de liberté peut aussi être prononcée.

Comme auparavant, le Gouvernement s’applique à contrôler les assemblées religieuses dans un strict cadre légal, même si, ces dernières années, il met moins d’obstacles à l’exercice de la liberté religieuse.

Du fait des informations détaillées exigées par les autorités, quelques églises ne déposent pas de demande de permission préalable à leurs manifestations publiques. Cela a toujours été sanctionné par des amendes, parfois élevées. Parmi les défenseurs des droits de l’homme, certains craignent qu’à l’avenir, sans changement de la loi, il faille s’attendre à une multiplication des interventions de la part des autorités.

Ces dernières années, nous avons appelé à la prière de façon répétée pour nos frères et sœurs en Biélorussie. D’une simple phrase, un frère nous a éclairés sur leur situation présente : « Nous n’avons droit à rien, mais Dieu nous ouvre les portes en toute chose ». Dans la pratique, il y a des églises qui ne sont pas poursuivies par certaines autorités lorsqu’elles se réunissent sans autorisation administrative.

Nous croyons que Dieu exauce les prières de ses enfants et nous avons toutes les raisons de l’en remercier.

Tout début est difficile

Notre frère Nikolaï Ryjouk est davantage connu de nos amis lecteurs de la Mission pour les nombreux rapports de ses voyages missionnaires, riches en bénédictions, auprès des petits peuples dans le Nord de la Sibérie (cf. N° 131, p.6 : Voyages missionnaires chez les Khantys). Oui, il est un homme avec une vision. Mais Dragitchin, sa ville natale, lui tient aussi à cœur.

Il y a dix ans, s’est formé un groupe de maison, chez lui, avec sept personnes. Après seulement douze mois, le salon était devenu trop petit et le manque de place l’empêchait de dormir, Nikolaï pria instamment : « Seigneur, donne-nous les moyens de disposer d’un petit bâtiment. » Dans un pays avec un taux d’inflation élevé et beaucoup de chômage, la construction d’une maison pour l’assemblée semblait devoir rester un vœu pieux. Jusqu’à récemment, avec 50 € en poche on était presque déjà millionnaire en Biélorussie. Le 1er juillet 2016, une réforme de la devise entra en application avec une dévaluation de l’argent de 1 pour 10 000 !

Dieu entendit les prières de Nikolaï et poussa la Mission FriedensBote et le Messager de la Paix à prendre la situation en main. Des croyants des localités voisines vinrent également nous aider. De même, des personnes non converties qui fréquentent les réunions ne voulurent pas rester spectateurs. Ainsi, tous les travaux ont été exécutés par des bénévoles.

Dieu accorde la croissance

Dans toutes les étapes de la construction, Nikolaï n’a pas oublié l’évangélisation. C’est dans ce but, qu’à plusieurs reprises, une tente a été louée et dressée sur la propriété. Ainsi, la maison et l’assemblée grandirent en même temps. Par la grâce de Dieu, les quatre enfants de Nikolaï et de Svetlana, son épouse, vinrent aussi au Seigneur Jésus et s’impliquèrent dans les activités de l’église.

Jubilé = évangélisation !

L’assemblée compte aujourd’hui 51 personnes baptisées. Le souci de Nikolaï pour le salut des âmes ne lui permet pas de ‘‘s’endormir sur ses lauriers’’. Lors de l’invitation à la fête lui vint l’idée d’entreprendre une nouvelle action d’évangélisation.

Mais un événement inattendu se produisit : sur la route empruntée à travers la forêt par l’évangéliste, son épouse et un autre frère furent impliqués avec leur voiture dans un grave carambolage causé par un élan. Tous les trois, gravement blessés, furent conduits aux soins intensifs de l’hôpital.

Sur le chemin pour sauver des âmes, les chrétiens n’ont pas seulement des vents contraires. A la question de savoir pourquoi Dieu a t-Il permis cela, on peut éventuellement répondre que ces chrétiens ont pu évangéliser à l’hôpital. D’autres évangélistes ont assuré la prédication à la fête du jubilé.

Est-ce le moment d’agir pour le Seigneur ?

Les chrétiens de Biélorussie mettent à profit les jours de la fête nationale du mois de mai pour encourager la jeunesse. Dans la ville de Brest, plus de 700 jeunes se sont réunis pour échanger pendant deux jours sur le thème : ‘‘Il est temps que le Seigneur agisse” (Ps119.126a). Différents aspects de l’action de Dieu furent développés. Le couronnement de ce rendez-vous fut la conversion de près de cinquante jeunes. Le Seigneur Jésus agit et sauve encore et toujours des pécheurs. Que la gloire lui en soit rendue !

Durant leur séjour de cinq jours en Biélorussie, les représentants de la Mission ont rendu visite à de nombreuses assemblées et à un centre chrétien de ressourcement pour d’anciens drogués et alcooliques.

Le besoin spirituel et les possibilités de soutien auprès de nos frères et sœurs dans tout leur service ne doivent pas nous échapper.

Y a t-il d’autres sujets de prière ?

Nikolaï Ryjouk et l’église de Dragitchin remercient les amis de la Mission pour leurs soutiens variés. Beaucoup a déjà été réalisé.

Mais Nicolaï a encore d’autres préoccupations ; par exemple, le terrain autour de la maison n’est pas stabilisé, ce qui cause des problèmes aux visiteurs en cas de pluie. Jusqu’à présent, il nous manque les moyens financiers pour poser un bon revêtement.

Dans les prochains mois, Nikolaï et d’autres chrétiens de son groupe planifient de reprendre les missions auprès des peuples du Nord de la Sibérie, où ils furent une bénédiction pour beaucoup dans le passé. Nous ne savons pas ce qu’ils rencontreront pendant leurs voyages. Mais prions pour eux et pour leurs engagements.

E. Ewert et M. Röhlig