Voyage en mai 2009
Accompagnés du Dr Philippe Duvergé et de Marie son épouse, Louis et Marie-Thérèse Pelzer atterrissent à Tbilissi ce 9 mai 2009, à 3 heures du matin. Accueillis par le Dr Levan Akhalmosulichvili et leur interprète Inga Khutsichvili, ils sont bientôt rejoints par Alexander Goss, de la Mission Friedensbote, d’Allemagne.
Aucun bagage ne s’étant perdu, nous sommes très surpris de n’avoir aucune formalité à remplir ni aucun contrôle à subir. Philippe a un sac à dos rempli de médicaments !
À bord du “Ford Transit” de Levan, nous prenons la direction de Vazisubani, éloigné de 120 km. Très vite, tous les feux du véhicule de six places, que nous occupons à 8, tombent en panne. Nous allons donc rouler en “black out” sur environ 100 km ! Heureusement, le Seigneur avait prévu la pleine lune avec un ciel dégagé ; Il nous a aussi amenés à rejoindre un véhicule roulant un peu moins vite que nous, et dont les phares fonctionnaient bien ! Chemin faisant, nous croisons deux voitures de police, mais elles devaient avoir d’autres préoccupations… Enfin, vers 7h00, nous arrivons à bon port, accueillis par Natacha, l’épouse du Dr Lévan. Le confort, simple mais suffisant, de leur maison va nous permettre de nous reposer cette journée du 9 mai.
Le temps est au beau. Au loin, les montagnes du Caucase sont magnifiquement enneigées. Par contre, les habitations vétustes contrastent dans ce beau paysage. Le Dr Levan nous apprend que 30% d’entre elles sont vides, surtout à la campagne, en raison de l’exode massif de la population, en particulier des jeunes, vers d’autres pays de l’Europe occidentale tels que la Grèce, l’Italie, l’Allemagne... surtout depuis la crise des années 1999-2003.
Le Dr Levan lui-même a été directement concerné par cette crise économique de 1999. Il travaillait alors en milieu hospitalier, mais n’avait plus de médicaments et ne recevait plus de salaire depuis une année.
Beaucoup de patients n’ont pas les moyens de se soigner, ni de payer le médecin, ni d’acheter les médicaments. Beaucoup de médecins ont également émigré. Lui, chirurgien, et son épouse, cardiologue, ont choisi d’ouvrir une clinique chrétienne privée afin de soigner les pauvres, pratiquement gratuitement.
Beaucoup, n’ayant aucun revenu, préfèrent ne pas venir consulter, même gratuitement, puisqu’ils n’ont pas les ressources suffisantes pour acheter les médicaments. Ceci explique la rareté des consultants. Certains paient en nature (légumes, fruits, fromages ou œufs). Dans ces conditions, le couple Lévan et Natacha vit très simplement. Leur maison est confortable, mais sans eau sous pression ni eau chaude en cuisine. Leur jardin plus quelques volailles suffisent à leur nourriture. Dès 5h du matin, Lévan cultive son jardin. À 8h, il se change et part à la clinique, avec un pain pour nourriture de la journée. Leurs cœurs débordent d’amour pour la multitude de malheureux qu’ils rencontrent à longueur de journée. Ils s’estiment riches en comparaison avec la population environnante, au point d’en faire un complexe !