La guerre de l’été 2008
La Russie, n’ayant pas accepté que la Géorgie reprenne son indépendance, il y a 15 ans, favorise le morcellement du pays en poussant les pro-Russes locaux, plus nombreux, à demander leur indépendance à l’égard de la Géorgie.
Les combats de l’été 2008 ont fait officiellement 1000 morts parmi les soldats géorgiens, et 300 du côté russe ; mais, ici, les gens pensent que c’est au moins le double de part et d’autre. L’armée géorgienne a dû fuir, de même que la police. Les habitants de la région ont été appelés à tout abandonner. Certains ont voulu rester, ayant leurs animaux à nourrir. D’autres n’ont pas eu le temps d’échapper. Au total, 281 civils de plusieurs villages sont morts sous les bombardements. Les maisons ont été incendiées. La région de Gori a beaucoup souffert. Après les combats, Levan a été très choqué par le spectacle de désolation.
Après avoir parcouru 180 km depuis le domicile de Levan, nous arrivons dans un cadre splendide. Il est difficile d’imaginer qu’il fût le théâtre des atrocités de cette guerre. Cependant, on aperçoit des maisons dont il ne reste plus que les murs calcinés... La population s’est rapidement mise à la reconstruction, sans savoir combien de temps l’accalmie durera…
Histoire de Plavismani pendant l’attaque
C’est ici que tous les villageois qui le pouvaient ont pris la fuite, avant l’arrivée de l’armée russe. Seules les personnes âgées ne pouvant fuir et quelques chrétiens ont décidé de rester.
Chaque soir, ils priaient. Un jour, ils ont entendu qu’une file de 40 tanks et de nombreux soldats russes approchaient. Derrière les chars, il y avait comme un grand nuage s’élevant en une colonne. Cette colonne semblait repousser les soldats au loin. Après l’éloignement des tanks à 500 m du village, la nuée disparut. Même des non chrétiens ont assisté à ce phénomène. Depuis, de nombreuses personnes se sont jointes à l’église.
Là est postée une troupe de militaires géorgiens et des soldats de l’OBSCE. Deux postes militaires, avec leurs sentinelles protégées par des sacs de sable, assurent un semblant de protection. Levan nous explique qu’il arrive que des “snipers” tirent depuis la zone frontière située à proximité. Il s’agit davantage d’une ligne de démarcation plutôt que d’une véritable frontière puisque, contrairement à ce qui a été dit par les médias, cette région, bien que géorgienne, reste occupée par l’armée russe.
Nous arrivons au village de Plavismani, pour un culte dans une église de maison. Au sous-sol, où se tient la réunion, la pièce est remplie de monde et l'atmosphère y est si confinée que Marie et une autre jeune fille devront sortir prendre un peu d'air frais !
Avec l’aide de la mission FB, la petite communauté a pu acheter des chaises neuves. Dieu voulant, une maison de prière pourra être construite, le nombre de croyants étant en forte augmentation.
Ailleurs, nous rejoignons un groupe de chrétiens au bord d'une rivière, en vue du baptême de 9 personnes, un homme de 23 ans et huit femmes de 45 à 65 ans. Les baptêmes se sont déroulés en toute simplicité, avec en fond, les montagnes enneigées d'Ossétie du Nord.